La montée au Piton des Neiges depuis le Bloc à Cilaos

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Excellent
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 8h30
Distance 15.5 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 3070 - 1380 m
Dénivelé positif 1730 m
Dernière mise à jour 03/09/2022

Plus court mais plus raide

Le Piton des Neiges est le point culminant de l'Océan Indien avec ses 3070 m d'altitude. Voilà sans doute pourquoi il est autant visité ; ce n'est pas tous les jours qu'on peut avoir les yeux à 3071,78 m pour un randonneur de taille normale. Le nombre de personnes qui dorment chaque soir au Gîte de la Caverne Dufour, celles que l'on croise dans la montée ou dans la descente ou le nombre de connexions sur cette page montrent bien l'engouement des marcheurs pour ce piton légendaire qui a perdu 1000 mètres lors de l'effondrement de son cratère et la formation des cirques alentour. Mais la raison principale est son accessibilité qui met cette sortie d'altitude au même niveau que de nombreux autres parcours de l'île. Le sommet s'atteint en 4 heures (pour les marcheurs entraînés) et la randonnée peut sans problème se dérouler en une journée si l'on part assez tôt du Bloc situé à 1380 m. L'ascension est sérieuse dans les lacets de la Découverte, difficile du refuge au Gîte de la Caverne Dufour mais le plus fatigant est la marche sur les énormes blocs de lave situés après le gîte avant d'affronter les lapillis menant au sommet : gare aux glissades en arrière par temps sec. Privilégier les jours de beau temps prévus par la météo car on ne fait pas mieux comme point de vue à plusieurs milliers de km à la ronde et on regrette amèrement l'arrivée des nuages si l'on a traîné au lit avant de partir. Ce point de vue de 360° mériterait d'ailleurs une discrète table d'orientation pour au moins désigner les principaux pitons visibles à l'horizon. Si tout le monde peut reconnaître au premier coup d’œil la Fournaise à l'Est ou le Grand Bénare à quelques encablures, peu peuvent désigner avec certitude le Sommet de l'Entre Deux, le Mazerin ou le Bé Massoune. Ceux qui n'aiment pas courir dès le soleil levé, partiront la veille, dormiront au Gîte de la Caverne Dufour pour être à l'aube au sommet et admirer le lever du soleil.
Le Piton des Neiges n'est pas l'Everest qui nécessite de l'oxygène pour la dernière ascension mais, en cas de gros effort dans les dernières centaines de mètres, certains randonneurs un peu fatigués pourront sentir tout de même les effets d'un début minime de raréfaction de l'oxygène.

La randonnée débute au lieu-dit Le Bloc qui comporte un arrêt de bus et plusieurs places de parking sous les grand bois de cryptomerias. La solution des transports en commun est souvent la meilleure option en cas de "visite" des véhicules durant la nuit lorsque les randonneurs partent pour plusieurs jours. La montée au Gîte de la Caverne Dufour est immédiate et ne cessera qu'au sommet du rempart. On rencontre tous les types de sentiers de la région avec la terre, la boue, les marches en pierre ou en bois ou quelques échelles. Les faux-plats sont très rares et ne permettent pas de se reposer (Photo 2). Les points de vue sur le cirque sont également assez rares (Photo 5) mais un belvédère en bois aménagé spécialement permet de voir la ville si le brouillard n'est pas de la partie. Sachant que la montée est longue et pénible, chacun prend le rythme qui lui convient. A mi-parcours, le sol est moins pentu car on se retrouve sur le Plateau du Petit Matarum. Une halte est possible sous un abri situé près d'une source rafraîchissante, de quelques tamarins ou cryptomerias (Photo 10). Si on avait bien monté jusqu'alors et que les jambes chauffaient avant le plateau, il faut se préparer à une pente beaucoup plus forte à partir de la Ravine des Prunes. Repérer, en début de grimpée, près de cette petite ravine, les nombreux pieds de noisetiers, un arbuste très rare à la Réunion, sans doute importé à l'époque de la plantation des chênes qu'on retrouve autour du Bloc et de la Roche Merveilleuse. La deuxième partie peut débuter. Elle est constituée de dizaines de lacets courts et abrupt très souvent recouverts de cailloux (Photo 11). Heureusement, des portions très bien aménagées par des marches en planches ou des échelles permettent de franchir certains obstacles plus facilement. Cette zone est le domaine des grands branles verts, recouverts de barbes de Jupiter (Usnea barbata), dans lesquels chantent les merles pays (Photo 13). Après une interminable série de lacets et un grand oratoire sur la droite annonçant la proximité du col, on rencontre au sommet le sentier de droite qui vient de Bourg Murat. Une petite halte au sommet permet de voir le chemin parcouru en jetant un regard vers Cilaos (Photo 15). On voit également très bien le gîte qui peut constituer une agréable étape rafraichissante s'il est ouvert. Mais le clou du spectacle se situe sur la gauche. Le Piton des Neiges qui semble encore assez loin donne une bonne idée de la pente qu'il faudra encore grimper pour l'atteindre (Photo 11). Après cette longue montée, le sentier qui permet de rejoindre le gîte donne l'impression d'une promenade sur de gros cailloux. Ne pas manquer une petite visite à la caverne Dufour qui a donné son nom au gîte (Photo 17). C'est la fin d'un tunnel de lave bouché qui n'offre que quelques mètres abrités. Attention de ne pas se cogner au plafond en relief très dur. Après avoir passé les bâtiments au toit vert clair, c'est une montée régulière qui amène en une heure au sommet dans une végétation de plus en plus clairsemée et de plus en plus rabougrie en raison des climats frais qui règnent ici une bonne partie de l'année (Photo 18). La première moitié est assez désagréable car il faut sauter de bloc en bloc en suivant les traces de peinture blanche disposées régulièrement pour guider en cas de brouillard. Après le passage d'un talweg qui n'est autre que le début de la Rivière du Mât (Photo 19), les cailloux disparaissent et font place à des gravillons ou de la terre moins stable. La végétation disparaît presque totalement et la dernière partie s'effectue avec, en ligne de mire, le sommet ou la station météo. Une fois au sommet de la Réunion, le panorama depuis ce point (Photo 20) ne se décrit pas, il se mérite et il faut absolument aller le voir de plus près. L'oxyde de fer dans les laves anciennes a donné au sol une teinte tirant sur le rouge abrupts (Photo 21). Certains endroits déchiquetés et très sauvages donnent envie de descendre pour s'en approcher. Attention cependant aux glissades qui pourraient se finir inévitablement dans des précipices de plusieurs centaines de mètres de profondeur abrupts (Photo 22). Le sommet se remarque plus facilement si l'on s'en éloigne abrupts (Photo 23). C'est principalement à cet endroit que les lève-tôt se précipitent pour arriver avant le lever du soleil, une attraction incontournable très prisée des randonneurs ayant tout de même un bon entraînement. On peut même y passer la nuit dans de minuscules enclos à taille humaine destinés à couper des vents froids (Photo 24). Quand le vent est violent et froid, il semble être encore plus froid et violent une fois comprimé entre les pierres nues. Pour un bivouac, ne pas oublier une toile ou mieux, la tente individuelle. C'est tout de même le gîte qui doit être privilégié, ne serait-ce que pour le lit bien chaud et le cari. Une fois l'ascension terminée, il faut penser à la descente vers Cilaos qui représente pour beaucoup une nouvelle difficulté qui met à mal les genoux.
Cette montée est privilégiée pour une étape d'un grand tour dans les cirques. Elle s'effectue aussi très souvent en deux jours. Le premier permet de rejoindre plus calmement le gîte pour la nuit. Le lendemain, après s'être levé deux heures avant le soleil, c'est la ruée de tous les randonneurs qui vont assister au lever de l'astre en direction du Piton de la Fournaise par un spectacle original et inoubliable. Quelle que soit la saison, il faut bien se couvrir en raison de la fraîcheur toute l'année ou du froid durant l'hiver.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre dans le Cirque de Cilaos - Traverser Cilaos et prendre la direction de Bras Sec - Stationner au parking du Bloc - Attaquer pour près de 3 heures la montée vers le Gîte de la Caverne Dufour - A la crête, laisser à droite le sentier du Dimitile et de la Plaine des Cafres - Au gîte, prendre à gauche vers le sommet - Redescendre au Bloc par le même itinéraire.

Le lever de soleil depuis le sommet

C'est un incontournable que même les marcheurs occasionnels veulent faire. Les plus sportifs s'élancent du Bloc vers minuit et arrivent au sommet de nuit. Les autres partent la veille et se contentent de rejoindre le gîte de la Caverne Dufour. Après un bon repas du soir et une nuit en dortoir, c'est le branlebas de combat deux heures avant l'heure officielle de lever de l'astre qui varie beaucoup durant l'année. Regarder le bulletin météo de la veille qui donne l'horaire exact. Tout le monde se lève, s'habille chaudement même en été et grimpe au sommet à son rythme. Il est fréquent de rencontrer 50 personnes au sommet qui piétinent d’impatience. Les premières lueurs apparaissent vers la Fournaise. Puis le noir est petit à petit remplacé par du rouge puis du jaune jusqu'à ne plus pouvoir regarder le soleil en face. De l'autre côté, ce sont les crêtes qui se couvrent de couleurs jaunes qui, très vite, sont remplacées par le vert des forêts. Une fois le spectacle terminé, tout le monde descend au gîte où un petit déjeuner attend ceux qui repartiront vers plusieurs destinations.

Un time lapes de Guillaume Lescoute

Lente installation puis disparition des nuages sur le Piton des Neiges depuis la ville de Cilaos.

Le film d'Olivier Hoarau

Olivier Hoarau propose en 5 minutes une montée au piton depuis le Bloc. Bivouac au sommet avec coucher de soleil sur le Gros Morne et lever de soleil le lendemain sur la Fournaise. Olivier, natif de l'île, vit en Bretagne mais aime tellement son île qu'il vient dès qu'il peut pour augmenter le contenu de son site.


Commentaires sur cette randonnée (415)

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Christian L, 16/09/2023 15:52

@Adrien09 merci d'utiliser la rubrique rando annonces pour votre demande

Adrien09, 16/09/2023 11:09

Bonjour randonneuses-randonneurs !
Des personnes qui partent en solo dans la nuit de lundi à mardi pour le faire en une fois ?
Merci d'avance pour vos retours
Adrien.

jbbb, 13/09/2023 18:09

Rando faite dans la nuit du 3 au 4 septembre 2023.

Ceci est un commentaire pour tous les randonneurs de niveau débutant/intermédiaire comme ma copine et moi (Le piton des neiges est la 3eme rando de notre vie, mais nous sommes sportif)

Nous sommes partis du parking du bloc aux alentours de 13h et sommes arrivés au refuge Dufour en 3h avec un rythme tranquille et des pauses régulières de 2-3 min. Le chemin est unique, balisé, il est impossible de se tromper de direction. L’ascension jusqu’au gite monte crescendo avec un terrain moyennement voire faiblement accidenté et des marches en lacet. La température ne descend réellement qu’à l’altitude où se trouve le refuge.
Nous avons dormi au refuge et sommes partis pour le pic du piton des neiges vers 4h du matin pour une dernière ascension jusqu’à 6h du matin (comptez donc 2 heures avec un rythme tranquille), nous avons pu voir le lever du soleil mais partez 30 min plus tôt pour observer le crépuscule. (Pensez à regarder l’heure du lever de soleil la veille sur la météo).
Le terrain sur cette partie est beaucoup plus accidenté. La 1ère heure est faite de beaucoup de pierres et de « marches naturelles » parfois hautes (bcp plus simple avec des bâtons de rando selon moi). Ensuite la dernière heure se déroule plutôt sur un terrain volcanique après avoir traversé quelques courtes minutes de plat voire de légère descente. La partie volcanique est une pente que l’on monte en lacet sans « marches naturelles ». Le chemin est un peu moins évident qu’avant le refuge mais les balises blanches sont régulières et bien voyantes même de nuit avec la frontale. Enfin au sommet vous aurez une vue imprenable sur la vallée en contre bas m, ou les nuages si vous avez moins de chance, mais quoi qu’il en soit, ça en vaut le coup ne serait ce que pour le dépassement de soit et le lever de soleil magnifique. Attention , la température est extrêmement froide là haut en hiver austral, couvrez vous bien et prenez de gros gants de ski.
Enfin, la descente fatigue un peu les genoux sur la fin et dure environ 4h30 toujours avec un rythme tranquille ainsi que des pauses.
Nous avions pris environ 3L d’eau chacun pour être large puisque le gite n’en fournit pas sinon payante.

Quelques infos sur le refuge : il ouvre à 15h et on peut s’y poser pour la fin d’après midi avec vente de bière, gâteaux etc… , le repas est à 18h30, copieux mais pas exceptionnellement bon même si ce n’est pas pour cela qu’on fait une nuit dans ce refuge.
Les « bungalow » sont en dehors du refuge, ce sont de grandes tentes de 8 places avec lits superposés et couettes, le vent souffle fort la haut et on sent trembler la tente ce qui est dérangeant pour dormir (malheureusement c’est l’option qu’on avait choisi). Les dortoirs sont agencés de la même façon mais le vent et la pluie y seront moins bruyantes à mon sens.
Le petit déjeuné est servi jusqu’à 9h, il est basique mais copieux , parfois avec pas mal d’attente si vous arrivez en même temps que tous les autres randonneurs redescendus.
En gros il s’agit un refuge suffisant pour cette ascension mais non exceptionnel.

C’est une randonnée assez physique mais largement possible pour quelqu’un un minimum sportif et qui monte à son rythme. Nous n’avions quasi aucune expérience en rando et y sommes arrivés à notre rythme, lentement, si vous hésitez comme nous avant de faire cette rando, n’attendez plus et lancez vous ça en vaut vraiment le coup !!!

Lauradb, 13/09/2023 08:30

Montée de nuit à 1h du matin avec un guide, la montée est moins terrible que ce qu’on en dit, les derniers mètres sont en revanche plus compliqués avec la fatigue et le sommeil qui manque. Vue en haut incroyable au lever du soleil. Petit plus pour le confort, prévoyez une couverture de survie pour vous réchauffer pendant les arrêts en haut !

Mlineds22, 13/09/2023 06:50

De nuit et seule.
Je souhaitais rassurer car j’appréhendais la montée pour le balisage de nuit.
C’est un sentier avec des marches en bois donc très facile à suivre ! Je suis montée seule et de nuit mais j’ai rencontré des personnes sur le chemin. La montée jusqu’au gîte est donc bien balisée et par la suite il faut suivre les marquages blanc ! Je ne regrette pas du tout !

Christian L, 04/09/2023 06:57

@ SimonTtl ....Vous dites être "assez sportifs" donc, pour moi vous n'aurez pas de problème pour "avaler" d'une traite les 9 h aller retour pour le Piton des Neiges, si vous avez la condition physique et une certaine habitude de tels dénivelés. Rien d'insurmontable...Fait déjà 3 fois d'une traite.Partir le plus tôt possible le matin pour en général de meilleures conditions météo et pour se donner davantage de marge au retour surtout pendant l'hiver austral avant l'arrivée de la nuit. Pour info, le septuagénaire que je suis, marcheur entraîné et aux performances moyennes qui correspondent grosso modo à randopitons je mets 5 h aller et 4 heures retour.

SimonTrl, 03/09/2023 21:21

Bonjour, certains ont prévus de faire la rando la semaine du 11 au 17 ?
Nous sommes un couple assez sportif, nous voulions réserver une nuit au gite mais il n'y plus de place, et nous hésitons donc à faire la rando d'une traite.

Franckie97438, 29/08/2023 09:12

Ne vous fiez pas au temps pourri au gîte sur l'ascension car c'est très souvent dans le brouillard, poursuivez votre montée pour découvrir un ciel dégagé quelques mètres plus haut! (En général si la météo annoncée était belle bien sûr)

ricodal, 22/08/2023 14:37
Randonnée complétée le 28/02/2023 en 5h20

Rando faite le 28 février avec ma fille de 14 ans. Montée en 3h20 jusqu'au refuge. Nuit sur place et montée en 2 heures au sommet. Descente en 3 heures 40. Ma fille a eu peur de ne pas y arriver mais le stop au gite était bienvenu. Lever de soleil magnifique et descente difficile. Merci beaucoup au site randopitons pour les infos.

kevin.couturier, 16/08/2023 08:23
Randonnée complétée le 15/08/2023 en 5h30

Bonjour à tous,
Départ à deux le 15 août à minuit pour une arrivée au gîte à 2h10. Départ du gîte à 4h (pour ne pas trop attendre en haut) et arrivée au sommet à 5h30 pour le lever de soleil. Attente 1h30 sur place (attention au froid et au vent, prévoir de quoi vraiment se couvrir) et spectacle magnifique. Descente en 2h30 – 3h.
Chemin bien entretenu et indiqué, beaucoup de passage.

Randonnée ajoutée le : 01/02/2017