La remontée de la Grande Ravine jusqu'à la première cascade

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 3h30
Distance 6.6 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 248 - 6 m
Dénivelé positif 280 m
Dernière mise à jour 11/04/2023

Un pas, un rocher !

Bien connue des gardiens de chèvres, la vallée de la Grande Ravine peut se visiter en trois parties : cette sortie qui va de la mer à la première cascade, une autre située entre Trois Bassins et la deuxième cascade et enfin une troisième empruntant le même point de départ mais pour marcher entre les deux chutes supérieures. La sortie est très courte mais assez sportive en raison de la constitution du sol. Contrairement à d'autres vallées encaissées présentées sur ce site, celle-ci ne comporte presque pas de galets mais d'énormes rochers qui vont de 1 à 10 mètres de haut ou de large. Paradoxalement, le cheminement est aisé car on peut ainsi sauter de rocher en rocher sans fournir de très gros efforts. Il faut parfois escalader sur plus d'un mètre des roches volumineuses ou passer dessous dans des tunnels naturels créés par leur amoncellement. Pas une goute d'eau dans le fond de la ravine ne permet de se rafraîchir de la chaleur créée par les rochers surchauffés au soleil. Le plus intéressant de la sortie est son côté géologique. On rencontre des falaises abruptes, percées de tunnels de lave inaccessibles, des grottes, des effondrements ayant imposé à la rivière de filer sous terre et un superbe tunnel de lave de plus de 2 m de hauteur. Cette randonnée, qui n'en est pas une, ne peut intéresser que les amateurs de solitude, les géologues ou les sportifs aimant sauter de roche en roche. La descente est aussi ludique que la montée est pénible car on descend plus facilement les marches de 1 mètre de haut. Il n'y a pas de danger à proprement parler mais il faut tout de même se méfier de la chute si les roches sont glissantes, ce qui doit être rare dans cette région de l'île.

La randonnée débute au village de la Grande Ravine, sur l'ancienne route qui reliait Saint-Leu à la Saline. La jonction avec la ravine est rapide dans les herbes et épineux sur une trace qui diminue en largeur d'année en année. On remarque très vite les piles du pont emportées par un cyclone en aval du pont actuel ainsi que les vestiges de l'ancienne route sur la falaise en face. La portion la plus désagréable, d'une cinquantaine de mètres en amont du vieux pont, est recouverte de tous les cadavres de poules, canards ou pintades de la basse-cour située au dessus. Sans doute, une fois mortes de maladie, finissent-elles dans le fond de la ravine, jetées là par l'habitant des lieux, espérant peut-être les revoir voler avant d'atteindre le fond ! Le pont actuel, en pierres de taille, est encore en très bon état (Photo 1). Il est possible de s'approcher de l'estuaire et des rochers entourant la Passe des Trois Bassins (Photo 2). Le cheminement, de rocher en rocher, peut débuter entre les remparts pour le moment en pente douce (Photo 3). Les acacias noirs ont envahi toutes les rives et même le fond de la ravine quand ils trouvent de quoi implanter les racines (Photo 4). Certains ont atteint des tailles imposantes, sans doute bien implantés ou assez loin des rares crues de la région (Photo 5). Le fond est en général recouvert de gros rochers ou galets usés par l'érosion mais on rencontre également des fonds basaltiques trop plats pour que les roches y demeurent (Photo 6). La pente est faible, les rochers toujours présents mais le cheminement s'effectue régulièrement jusqu'à l'approche du pont de la Route des Tamarins (Photo 7). Plus on monte et plus la vallée se rétrécit au moment ou la route l'enjambe (Photo 8). On parvient à l'aplomb de ce très long pont, une œuvre d'art architectural en une seule arche (Photo 9). Long de 188 m, cet ouvrage exceptionnel domine les rochers du fond de 170 m. Lorsqu'on roule sur cette voie rapide, on peut regarder vers l'amont de la ravine et apercevoir ces falaises recouvertes d'épineux qui deviennent de plus en plus verticales (Photo 10). La pente s'intensifie mais sans plus. Les roches sont de plus en plus grosses. On rencontre ça et là dans la falaise de grosses cavités ou grottes naturelles créées par l'érosion des couches tendres de gratons issus des éruptions. (Photo 12). Plus impressionnant, cette cavité issue de l'effondrement de la voute d'un tunnel de lave dans laquelle s'écoule l'eau lorsque la ravine coule (Photo 13). Cette eau est d'ailleurs très rare dans cette région de l'Ouest. On y rencontre quelques flaques envahies de lentilles d'eau où des têtards se dépêchent à muer avant qu'elles ne soient totalement asséchées (Photo 14). Le tangue rencontré ce jour là semble souffrir du manque de nourriture et de boisson (Photo 15). Certaines cavités plus hautes dans la falaise sont laissées aux alpinistes et aux pigeons qui aiment bien venir y nicher et roucoulent à l'arrivée du marcheur (Photo 16). Les escalades deviennent de plus en plus fréquentes mais sans danger (Photo 17). Il faut constamment chercher entre les blocs le passage qui imposera le moins d'effort. Le plus gros inconvénient est la chaleur du basalte si on est parti tard. Certains tunnels sont assez hauts pour qu'on puisse y pénétrer (Photo 18. Une grotte en rive droite est si importante qu'on pourrait y bivouaquer à plusieurs (Photo 20. Mais qui aurait l'idée de venir camper pour une nuit en ces lieux désertiques ? Les cassés et bassins sont rares mais tous franchissables après avoir repéré des yeux le meilleur passage (Photo 21. Plus loin, la ravine se rétrécit jusqu'à devenir un canyon sur une courte distance (Photo 22). Preuve que les cyclones sont rares : on traverse une zone où les lianes griffes de chat (dolichandra unguis cati) ont réussi à coloniser les rochers (Photo 23). Ne pas manquer le bel affouche dont les racines ont pris possession des rochers qui l'abritent (Photo 24). Un dernier bassin bordé de basalte se passe en rive droite sans hésitation (Photo 25). 90 minutes après le premier pont, on parvient au pied d'une haute muraille infranchissable (Photo 26). On remarque une superbe fin de tunnel, sur les flancs de la falaise près des traces de la cascade, que nous laisserons aux alpinistes encordés qui viendront par le haut (Photo 27). Pour admirer la haute chute en eau ainsi que le bassin, il faut privilégier le lendemain d'une journée pluvieuse (Photo 28). Mais il faut faire vite car l'eau s'infiltre dans ces multiples tunnels et la ravine revient vite à sa sécheresse habituelle. Le retour s'effectue par le même itinéraire.
Eviter d'y amener des enfants et ne pas oublier de boisson car la sortie est courte mais sportive et demande 3 heures pour une distance d'à peine plus de 6 km.

Balises

Quelques traces et flèches blanches au départ uniquement

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Saint-Leu ou à la Saline les Bains puis prendre la direction, entre ces deux villes, du village de la Grande Ravine - Garer le véhicule en face de la route qui mène au village, sur le bord de la RN1a - Débuter la randonnée sur l'ancienne route jusqu'à la Rivière - Descendre à pic dans le lit de la ravine puis remonter continuellement la rivière de rochers en rochers jusqu'à la première cascade infranchissable - Faire demi-tour et effectuer le chemin inverse jusqu'au véhicule.


Commentaires sur cette randonnée (21)

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pirlouis, 05/02/2024 22:26

rando faite le 3/02/2024. On ne croise personne sauf quelques chèvres. Les gros blocs à l'amont rendent la progression plus difficile et quelques zones sont en eau suite à Belal mais globalement pas de souci. On a mis 5 h pour faire la rando.

blueseablues, 22/06/2023 22:12
Randonnée complétée le 21/06/2023 en 4h00

Il y a quelque chose de très beau à remonter cette ravine. La solitude et le chaos amène à l’émerveillèmement. Je recommande aux amateurs du genre.

Walking Dog 974, 02/10/2022 21:54
Randonnée complétée le 01/10/2022 en 4h50

Bonjour, Oremus et moi - même avons fait cette balade le 1er octobre dernier.
Il n'y a pas à dire, cette sortie rocheuse est à la fois sportive et ludique : on marche parfois sur ce qui ressemble à un sentier, on saute de pierre en pierre, on grimpe parfois en s'aidant des mains sur des blocs (gros comme un minibus comme le dit Passoar)..... on cherche le meilleur passage pour progresser et atteindre la cascade.

J'ai aimé ce terrain d'entraînement même si les genoux furent bien sollicités !
Ce jour- là le temps était idéal et une petite brise rafraîchissante nous effleurait régulièrement.

photo 1 : les 2 arches enjambant la Grande Ravine. Deux ponts, deux époques !
La Passe des Trois Bassins est appréciable.
photos 2 et 3 : la ravine est bien pourvue en roches de toute taille, et les grottes sont visibles et spacieuses.
Certaines portions sont bordées de berges de lave bien pratiques pour avancer.
photo 4 : la 1ère cascade, à sec ces temps-ci (normal), m'a étonné par ses dimensions et la capacité importante de son bassin couvert de plantes.
Cette dernière étape est un mur vertical, infranchissable. Mais quel spectacle !

photo 5 : en plus des ravines souterraines, créées par la Nature, quelques traces d'activité humaine mettent un intérêt supplémentaire à cette sortie : tags colrés, troupeau de chèvres noires s'égayant à notre retour, tandis qu'un cri étrange parcourait les pentes de la ravine.....

Une sortie originale !

Merci Randopitons !

Passoar, 28/08/2021 08:49
Randonnée complétée le 27/08/2021

Sortie effectuée le 27/08/21 avec Steph92 et ses enfants, chose que je ne recommande pas particulièrement pour commencer : on est loin de la tranquille rando familiale,mais nous avons été poussés à ce choix par les limites dues au confinement, et une mauvaise météo sur la zone prévue à l'origine.

A l'échelle des petits, c'est une grosse dépense d'énergie, et nous les avons cornaqués du début à la fin, attentifs à leur rythme, hydratation, besoins nutritifs, état de fatigue. Moyennant quoi, belle sortie pour tout le monde et pas de bobos.

Nous avions prévu de stopper lorsque les enfants seraient "mûrs", soit finalement après le pont de la RDT, sur une magnifique dalle géante inclinée dans le fond de la rivière ça tombe bien, la suite n'était pas envisageable avec les enfants.

Poursuivi seul jusqu'au fond. Le dernier tiers est le plus sportif avec des blocs majoritairement de la taille d'un minibus mais ce défilé aux dimensions épiques vaut à lui seul le déplacement.



Prenez beaucoup d'eau, la ravine est un four.

En 2015 des fuites au captage rive gauche permettaient de remplir, mais plus aujourd'hui.

steph92, 27/08/2021 16:39
Randonnée complétée le 27/08/2021 en 4h40

Remontée de la ravine faite le 27/08/2021 en 4h30 jusqu'à la coulée de lave juste après le pont de la route des tamarins avec 2 enfants de 5 et 8 ans.
La difficulté augmente sur la 2e partie du parcours jusqu'au cassé trop difficile pour les enfants.
Se méfier par beau temps des roches chauffées par le soleil, la température grimpe vite.

Valouftu, 28/12/2020 09:06

Valérie, 27/122020
Belle balade pour ceux qui aiment marcher dans les fonds de ravine. La variété des roches est riche. Très sympa de croiser un troupeau de cabris peu habitué à la présence humaine.

Martial, 08/01/2020 20:56
Randonnée complétée le 01/02/2018 en 4h30

@Pitchou987, je me pose une question, vous êtes arrivés au pied de la cascade de 90 mètres ? Je vous demande ça, car je connais bien la sortie, et, la boucler en 1h40 aller retour jusqu'au cassé me semble bien improbable.

Pitchou987, 08/01/2020 14:42
Randonnée complétée le 08/01/2020 en 1h40

Randonnée faite ce matin, qui s'adresse effectivement aux amoureux des cailloux et des blocs ^^ demande de l'adresse et nécessite de bref pas de grimpe.
Jolie randonnée faite en 1h40 sous le soleil de l'été

Jones, 04/08/2019 17:58

Attention, randonnée faite fin juillet, de nombreuses chutes de pierres en amont du pont de la route des Tamarins pendant la journée, avec des blocs qui finissent leurs courses au milieu de la ravine... Prudence oblige.

orando974, 07/08/2018 14:19
Randonnée complétée le 07/08/2018 en 3h50

Pour ceux qui veulent éviter quelques centaines de mètres de cailloux, galets et roches ou démarrer plus haut, il existe un autre départ au niveau du stade de Montée Panon : au niveau du virage juste au dessus du stade, continuer sur la piste à droite du virage. Laisser tout de suite la piste de gauche. Après une portion bétonnée, prendre la première piste de droite et aboutir à une station de pompage : prendre le sentier qui démarre derrière celle-ci et qui longe une tuyauterie (se référer à la côte 72). On gagne facilement environ 10 minutes de marche.

Randonnée ajoutée le : 01/09/2012