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Du Tévelave à la Ferme Deveaux
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Ils ont fait cette randonnée (12)
La ferme des goyaviers
A la Réunion, les endroits isolés qui ont été cultivés et souvent habités se nomment des Îlets. Au Tévelave, ce même lieu s’appelle une ferme. La Ferme Deveaux était encore cultivée il y a quelques décennies et certains habitants du village prétendent y avoir travaillé lorsqu’ils étaient plus jeunes. De la ferme, il ne reste plus rien ; ni vestiges d’habitation, ni traces de cultures hormis une surface encore herbeuse en cours d'envahissement par les goyaviers et les longoses. Quand on y monte, on se demande donc pourquoi le sentier est encore visible malgré fougères et longoses alors qu’il n’y a rien plus haut. On le comprend en arrivant sur les lieux. Les goyaviers y sont petits mais fermes, rouge foncé et très rarement attaqués par la mouche du fruit. Certains habitants doivent encore monter effectuer quelques cueillettes. Le sentier se poursuit plus haut vers le Piton Deveaux en quittant la clairière pour reprendre un sentier très bien remis en état en août 2022. On remarque en montant de nombreuses fouilles effectuées par les cochons sauvages. Plus on monte vers le Piton Deveaux, plus le sol est remué par ces fouisseurs du museau.
La randonnée débute à l’église du Tévelave (Photo 1) et contourne l’édifice par une petite ruelle à gauche qui passe entre les cases avant de rejoindre une piste bétonnée se terminant à une habitation et un réservoir d'eau. Longer le grillage du château d'eau par la droite sur une portion bien entretenue par le service des eaux (Photo 2). Très vite, on se retrouve dans une jungle constituée de longoses, galaberts et hautes herbes. Les rares passages font qu'on peut avancer sans trop se griffer mais une machette dans le sac peut aider longtemps après la fin des travaux d'entretien (Photo 3). On a parfois l'occasion de voir la forêt qu'on traversera dans quelques minutes en direction du Piton Deveaux (Photo 4). Un sentier également envahi part sur la gauche en direction de la Source Deveaux. Quelques rambardes permettent de se retenir quand il faut marcher dans une zone très humide où les chaussures s'enfoncent dans une gadoue grasse et malodorante (Photo 5). On s'approche d'une petite ravine boueuse venant de la gauche (Photo 6). Après le franchissement de la ravine qui peut aider au nettoyage des chaussures, le sentier entame sa montée avec un ou deux passages techniques sur des troncs couchés. Les longoses n'empêchent pas totalement de suivre le très ancien sentier qui a perdu en largeur depuis la disparition de la ferme. Les marches sont cependant bien marquées (Photo 7). Le sentier s'élève pour mieux profiter des vues sur le village et l'océan (Photo 8). La pente devient assez forte et ce sont surtout les marches creusées dans le sol qu'il faut affronter (Photo 9). Les glissades y sont inévitables sur la terre luisante, surtout s'il a plu les jours précédents. Le cheminement peut même être délicat en descente et le bâton de randonnée est recommandé. Il reste tout de même des parties touffues où le sentier reste visible, surtout s'il a été réhabilité (Photo 10). Quelques portions moussues restent d'autant agréables qu'elles ne sont pas couvertes de longoses (Photo 11). Comme les randonneurs sont très rares dans ces sous-bois, les grandes toiles d'araignées bouchent parfois le passage de leurs fils collants (Photo 12). On tombe donc inévitablement devant les bibes (Trichonephila inaurata) à l'affut dont certaines de tailles respectables (Photo 13). Plus loin, le sentier devient moussu (Photo 14). Pourtant, la mousse n'a pas recouvert le passage malgré les années d'abandon (Photo 15). Le parcours longe un rein dominant le Bras Cresson avec quelques vues sur la petite cascade de la Source Deveaux (Photo 16). La végétation est surtout constituée de branles verts et de goyaviers (Photo 17). Les bords du sentier moussu sont souvent recouverts de fougères dont certaines dépassent 4 m de hauteur. Pourtant, lorsqu'on regarde au loin on ne voit que des bois de couleurs qui recouvrent les collines (photo 19). Ce sont ces bois de couleurs qu'il faut traverser si on veut atteindre le sommet du Piton Deveaux. On ne se débarrassera jamais complètement des pestes en tout genre envahissant le sentier. Une grosse touffe de vigne marronne semble fermer le chemin près d'une petite ravine. Heureusement, quelques coups de sabre ont créé un passage qui ne restera pas des années (Photo 20). Après une grimpée d'une petite demi-heure, on parvient à un emplacement dégagé qui permet un beau panorama sur le village en partie caché par les branles. Les fougères sont de plus en plus nombreuses à travers les branles. Certains pieds sont imposants par leur taille mais ils n'empêchent pas la progression. Quelques portions de forêt sont assez touffues mais le sentier reste visible, surtout si les rubalises sont encore en place (Photo 21). Puis le sentier quitte un peu l'arête pour partir à droite le long d'un ravin profond protégé de sabres paille et de goyaviers (Photo 22). Puis ce sont les longoses qui cachent en partie le sentier sous de grands fanjans (Photo 23). On devine ça et là des traces de fouilles de cochons sauvages qui laissent leurs empreintes dans le sol boueux. Le sentier repart vers le rein dans les derniers bois de couleurs (Photo 24). On termine sur un sentier bien marqué dans les branles verts où les envahissantes ont presque disparu (Photo 25). La pente est faible et le sol très propre pour une marche agréable (Photo 26). On se retrouve bientôt à l’emplacement de la Ferme Deveaux. Seule une petite clairière marque symboliquement son emplacement ou celui d'une parcelle de l'époque (Photo 27). On a beau chercher, rien n'apparaît, ni les murets habituellement trouvés près d'anciens îlets, ni manguiers ou autres arbres fruitiers. Les goyaviers l'entourent et peuvent être très fournis ; ne pas oublier un sac car de moins en moins d'habitants du Tévelave osent affronter boue, glissades et longoses pour récolter le fruit rouge (Photo 22). Le tec tec habitant la zone, très curieux, est sensible aux miettes qui lui sont lancées même s'il est peu habitué à ce genre de mendicité (Photo 28) ! Les autres directions permettant de grimper vers le Piton Deveaux pour aller à la rencontre d'une ravine souterraine ou de rentrer en partant vers le sentier des Ouvriers pour un retour tout en descente après avoir traversé la belle forêt de couleurs et ses innombrables ravines au fond moussu.
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Plan de l'itinéraire
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Itinéraire
Quitter la RN1 à l'échangeur des Avirons – Rejoindre les Avirons puis le Tévelave et se garer près de l’église – Emprunter la petite rue qui débute à gauche quand on regarde l’église puis traverse une zone d’habitations et se poursuit par une piste bétonnée jusqu'à un réservoir d'eau – Contourner l'ouvrage par la droite et traverser une partie boueuse envahie de longoses et de galaberts - Laisser le sentier de gauche vers la Source Deveaux - Débuter le sentier qui monte rapidement par des marches glissantes - Ignorer plus haut l'autre sentier à droite vers la Source La Moque - Continuer jusqu'à l'emplacement de la Ferme Deveaux - Poursuivre ou non vers le Piton Deveaux et revenir sur ses pas à l'église du Tévelave.
La ferme dans les années 60
L'image aérienne prise dans les années 60 fait clairement apparaître le sentier quittant le village pour monter en direction du Piton Deveaux. On le voit longer la crête dominant le Bras Cresson. Tout le flanc du piton semble cultivé ou au moins défriché. Les cryptomerias plantés en lisière ont dû l'être au moment où il était facile de circuler. Les longoses, galaberts, goyaviers et vigne marronne ont depuis longtemps détruit ces anciennes cultures.
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Randonnée ajoutée le : 01/06/2022
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