La Glacière par le tour de la Forêt des Bénares

Difficulté
Moyen
Indice de confiance Excellent
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h30
Distance 20 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 2550 - 1717 m
Dénivelé positif 950 m
Dernière mise à jour 02/03/2021

Voyage au pays du Roi Phaonce

Sans grand intérêt sportif, cette boucle d'une vingtaine de kilomètres permet de découvrir une région froide, isolée et désertique, trouée comme du gruyère et parcourue seulement par les vaches (et hélas des incendies réguliers qui on fait des dégâts souvent irréparables). On y rencontre en effet d'innombrables cavernes, trous d'eau, puits naturels ou consolidés par l'homme à des fins de stockage et même un court mais beau dykemur rocheux d'origine volcanique qui recoupe les autres roches et dépasse en raison d'une érosion plus lente. A la Glacière, on aura une pensée émue au souvenir des esclaves qui, selon quelques légendes, laissaient parfois leur vie pour satisfaire les besoins en glace de Mme Desbassyns. Deux puits sont encore bien conservés dans les alentours : ils permettaient un stockage intermédiaire des sacs de glace. Un petit détour de quelques centaines de mètres permettra de visiter une partie du royaume du Roi Phaonce ou de la Caverne du Piton Rouge, de plus en plus difficile à repérer. La région se couvre souvent de brouillard mais les repères blancs y sont nombreux et rassurants. Si la baignade est facile dans certains bassins, il n'est pas conseillé de boire l'eau stagnante comme le faisait Phaonce et sa tribu. Prendre suffisamment de boisson et des vêtements chauds en cas de halte prolongée.

La randonnée débute à la Route Forestière des Tamarins par un sentier pentu dans les herbes, bordé de panneaux rappelant la vie des esclaves marrons en évoquant la présence du Roi Phaonce (Photo 1). Il traverse une plantation de tamarins et monte en pente assez forte mais régulière à travers les acacias noirs et branles verts. Le sentier partant sur la gauche en direction de la Ravine de la Chaloupe est de plus en plus difficile à repérer. En se retournant, on peut profiter de larges vues sur la pente boisée et même jusqu'à l'océan en direction de Saint-Gilles et du lagon (Photo 2). Plus haut, le sentier coupe la ligne déboisée des 1800. La végétation a repris possession des lieux après les incendies du siècle précédent mais quelques pieds de branles et tamarins, squelettiques, dépassent encore des fougères et des nombreuses roches qui dépassent (Photo 3). Le sentier se couvre parfois de cailloux, devient étroit ou plat, se partage en deux parties avant de se reformer, longe des parties rocheuses ou permet par moments de beaux points de vue vers le lagon de l'Ermitage. Certaines roches créent de belles natures mortes dans ce paysage verdoyant (Photo 4). Plus on monte et plus les panoramas s'élargissent en direction du Grand Bénare (Photo 5). Le sentier frôle les premières centaines de mètres de la ravine de la Chaloupe qui a pris sa source au pied du Piton Rouge (Photo 6). Quelques raidillons un peu plus techniques amènent doucement au pied du Piton Rouge en marchant sur de bonnes couches de petites et grosses pierres (Photo 7). Tenter un écart pour visiter la Caverne du Piton Rouge en s'aidant de la carte car elle est peu visible à partir du sentier (Photo 8). Un panneau indiquait correctement le petit sentier qui permettait de s'en approcher sans hésitation mais il n'a pas résisté au temps. Toujours dans les parages, impossible de manquer le dyke surmonté de sa croix qui a poussé au milieu de rochers éparpillés au pied du piton (Photo 9). Attention, le fait qu'on y trouve une croix n'indique pas pour autant qu'on peut y monter facilement. Un endroit dénudé servant d'aire de pique-nique aux courageux qui pourraient monter ici avec une glacière est aménagée au pied. Une autre aire comportant des cercles de pierres ne peut se manquer avant l'ascension (Photo 10). Le sentier qui permet d'atteindre le sommet du Piton Rouge est court, glissant mais aisé (Photo 11). Du sommet, on a un superbe panorama sur toute la région et on peut imaginer les guetteurs du Roi Phaonce qui attendaient et voyaient arriver de loin les chasseurs d'esclaves. Quelques sculptures de Gilbert Clain ont été érigées en hommage à ces "évadés" qui tentaient de vivre dans cette région froide et désertique (Photo 12). Elles ne sont pas érigées au sommet mais elles sont tout de même faciles à dénicher en suivant les petits sentiers qui s'en approchent. Avant de continuer en direction de la Glacière, effectuer une incursion vers le sud-est (non prévu sur la carte ci-dessous) afin de rejoindre la Grotte du Roi Phaonce (Photo 13). On emprunte, comme partout ici, un sentier assez large et recouvert de cailloux de lave. Il est assez plat jusqu'à la grotte où vivait le Roi Phaonce (mais beaucoup de légendes ont circulé sur sa vie et peut-être ne s'y est-il même pas assis à l'ombre !). Une cavité plus importante se visite également au plus près du Petit Bénare. Le tas de cailloux à côté peut faire penser à une tombe et la grotte semble bien petite pour abriter des intempéries fréquentes à cette altitude (Photo 14). Réserver la visite au Petit Bénare pour une autre randonnée puis faire demi-tour par le même itinéraire jusqu'au sentier de la Glacière. Le sentier est toujours aussi caillouteux mais beaucoup plus plat dans une végétation de plus en plus rabougrie en raison du climat à cette altitude (Photo 15). On coupe une bonne dizaine de jeunes ravines dont l'imposant cassé de la Ravine des Colimaçons. Plus loin, on franchit le gué à sec du Bras Sud de la Grande Ravine qui offre, 200 mètres en amont de magnifiques falaises et bassins qui se visitent sans danger. Comme les pentes sont faibles et le sentier large, on atteint rapidement un premier puits de stockage de 5 ou 6 mètres de profondeur. Fait de pierres sèches, il servait de stockage de la glace recouverte de sciure de bois pour la conserver plus longtemps. Le sentier comporte quelques parties rocheuses un peu plus techniques (Photo 16). La marche reprend pour trouver un croisement qui part à gauche vers la Route des Tamarins et à droite vers la Glacière. L'aller-retour est très rapide mais incontournable. Ne pas manquer, dans les alentours, les nombreuses cavités qui retiennent l'eau (Photo 18 et 19). La Glacière est une curiosité (Photo 20). On imagine facilement la taille de la grotte naturelle avant son aménagement, son creusement et sa fermeture par des murailles pour garder la fraîcheur nécessaire à la conservation de la glace (Photo 21). Plusieurs panneaux permettent d'en savoir plus sur l'exploitation de cette denrée prisée des riches au 19ème siècle. La simple idée de récolter de la glace à cette altitude doit faire prendre conscience que le climat de l'hiver austral peut descendre à des températures relativement basses et inciter a bien se vêtir. Une période très froide au 19ème siècle justifiait plus qu'à notre époque cette envie de glaçons. Héla, le lieu, très visité depuis le Maïdo par un itinéraire facile sur piste, est un véritable dépotoir doublé de toilettes publiques !! Le sentier de retour, celui du Grand Bénare, ressemble comme un frère au précédent emprunté dans la montée (Photo 22). La végétation est presque identique ainsi que la pente qu'on effectue toujours en descente. Un autre puits très proche de la Grande Ravine comporte les mêmes caractéristiques que le premier (Photo 23). Le sentier traverse des zones rocheuses où tentent de s'implanter quelques petits tamarins (Photo 24). Des zones dénudées de sol rocheux, rougi par les oxydes de fer, peuvent être glissantes en période humide (Photo 25). La Grande Ravine et ses dizaines d'affluents bordent le sentier. Comme les difficultés sont presque terminées, tenter quelques hors sentiers pour admirer bassins, trouées, marmites et petites grottes de tous côtés (Photo 26). Le gué principal qui oblige à sauter de roche en roche a été sécurisé de barrières métalliques (Photo 27). La fin du trajet, de plus en plus recouverte par les acacias noirs est facile même si plus boueuse et glissante que le reste. On parvient donc sans grands efforts et souvent dans la brume à la Route Forestière des Tamarins au plus proche du gîte de randonnée. Le circuit n'est pas terminé car il faut prendre désormais cette route en partant vers la gauche et rejoindre le véhicule après une série d'importants virages qui rallongent mais s'effectuent sans effort (Photo 28). Hélas, aucun bus ne passe sur cette route et aucun raccourci n'a été créé par les vaches ou les randonneurs.

Balises


Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Tant que les travaux de remise en état de la route du Tévelave ne seront pas effectués, se rendre à Saint-Paul puis au Guillaume et remonter vers le Maïdo avant d'emprunter la Route Forestière des Tamarins - Garer le véhicule sur la route des Tamarins sud après le brûlé de St Leu en face du sentier du Bras Sec en direction du Piton Rouge - Passer la Caverne du Piton Rouge - Escalader ou non le Piton Rouge – Pousser ou non jusqu'à la Caverne du Roi Phaonce puis revenir sur ses pas pour emprunter le sentier de la Glacière - Effectuer un arrêt pédagogique à La Glacière - Emprunter pour le retour le Sentier du Grand Bénare jusqu'à la Route des Tamarins Sud que l'on suivra vers l'est pour atteindre le véhicule.


Commentaires sur cette randonnée (6)

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Ladjez, 19/03/2024 09:31
Randonnée complétée il y a 4 jours en 6h00

Randonnée super sympa malgré un retour par la route assez long (1h-1h30 de marche jusqu'au gîte des Tamarins). Faîte en 6h de marche soutenue, 8h avec détours, baignades et pauses.

Je me pose tout de même la question de l'estimation de durée de la fiche, car les panneaux ONF indiquent 2h30 du gîte des Tamarins à La Glacière, 1h30 de La Glacière au Piton Rouge, et 1h30 du Piton Rouge à la RNF, soit 5h30 pour les trois quarts de la randonnée, puisqu'il reste le retour sur la route. Il me semblerait plus raisonnable d'augmenter la durée de cette randonnée.

Amuzé zot byin !

Cécé974, 30/10/2022 18:05
Randonnée complétée le 30/10/2022 en 6h00

Rando faites ce jour en 6h (dont 30min de pause pour manger). On a laissé la voiture au niveau du gîte pour commencer avec la partie sur la route forestière. On a fait un petit écart sur la boucle ce qui a rallongé un peu le temps de marche. Pas de grosse difficulté, il faut juste faire attention à ne pas se fouler la cheville avec tous les cailloux. Pour la vue malheureusement on n'en a pas profité longtemps car le brouillard s'est installé très tôt !

Walking Dog 974, 08/08/2021 23:08
Randonnée complétée le 07/08/2021 en 7h10

Bonjour, j'ai réalisé cette randonnée ce samedi 7 août. Quel changement par rapport à mes précédentes balades ! Cela m'a fait du bien de venir prendre le frais dans une région que je n'avais pas visitée depuis un bon moment.
Au début, il était plaisant de faire craquer le givre sous les chaussures (photo 1) , dans une relative fraîcheur (18 ° C) pour avoir droit ensuite à de beaux panoramas (photo 2).
Il était aussi rassurant d'emprunter un sentier balisé, surtout si on est comme moi, peu expérimenté au hors sentier...mais en fait je voulais faire cette randonnée pour satisfaire ma curiosité : je n'avais jamais vu le Piton Rouge (photo 3) et la caverne du Roi Phaonce- du moins l'une d'elles (photo 4), c'est chose faite ! Et plus facile que je le pensais !
Bien sûr, la visite de la Glacière fut plaisante et a ranimé des souvenirs de balade familiale, et les petits bassins d'eau claire ainsi que les quelques puits ou les cairns (photo 5) , ou encore la petite arche de pierre ajoutaient à la richesse de cette marche.
Les sentiers, caractérisés par des teintes grises, ocres et rouges présentaient des surfaces variées et.... "techniques", les genoux et les chevilles étant tout de même bien sollicités ! J'ai dû bien regarder où poser mes pieds par moments !
Ce qui m'a frappé, dans ce petit périple, c'est le silence, comme l'a noté Sophie M. dans son commentaire.
Autant au début j'ai eu droit à quelques pépiements d'oiseaux, et même à trois détonations de fusil (deux chasseurs, au loin, en orange fluo), autant après (au niveau du planèze du Grand Bénare notamment) je n'entendais rien, si ce n'est le bruit de ma respiration et de mes pas. Et celui du vent.
C'est une sensation étrange : ce silence avec un sentiment de solitude dans une vaste région désertique, dédiée au minéral et à la fraîcheur (attention : le froid n'exclut ni la soif ni les insolations - j'ai eu un peu des dernières)
Même en me dépêchant, vers midi, dans la descente j'ai eu droit à la montée du brouillard (que je voulais éviter) qui empêchait de nouvelles photographies de panoramas.
Plus bas, le spectacle étrange de fougères vertes cotoyant des dizaines d'arbres morts et calcinés, tels des spectres blanchâtres dressant leurs doigts rabougris vers le ciel, comme pour implorer sa clémence, procurait le regret de ne pas avoir connu cette forêt avant cet incendie stupide...et la tristesse pour ces essences ravagées.
La fin de la balade,sur cette route longue et monotone, offrait au moins cette facilité de repos des jambes (!) et de rêverie (voir commentaire de Zorghk).
Je repartais au bout de 7h10 de randonnée, dans des rubans de brume qui incitaient à la prudence au volant ! Une journée riche et dépaysante !
MERCI Randopitons !

kevline, 25/04/2017 13:40

J'ai pu faire non pas cette randonnée mais quasi la même sauf que mon parcours était piton rouge-petit bénare-grand bénare-glacière, sentier grand bénare et retour par la RF.
C'était une rando pas facile de 30km environ avec un bon dénivelé.

Sophie M, 07/08/2016 20:53

C'est une des randonnées les plus silencieuses que je connaisse : personne sur la quasi totalité du parcours, pas de chants d'oiseaux, pas de bruissement de feuilles (végétation rabougrie), un calme très reposant. J'ai laissé la voiture au gîte des Tamarins pour avoir la partie bétonnée en premier, ce qui permet un réveil musculaire en douceur et un bon échauffement avant d'entamer la montée vers le Piton rouge. En plus on a droit à l'éveil de la forêt, à l'arrivée du soleil sur les cimes des arbres, et de beaux points de vue sur la côte, le lagon. Entre Piton Rouge et glacière, le sentier coupe ou longe un genre de piste qui a dû servir aux pompiers pour l'incendie. Bien suivre les marques blanches ou oranges. Et une fois qu'on est redescendu de la Glacière, les chevilles ont été bien sollicitées, on est content d'avoir la voiture juste là. Quand on rentre sur St Paul, cela fait aussi gagner du temps car on est du bon côté.

Zorghk, 25/07/2016 15:02
Randonnée complétée le 25/07/2016 en 4h00

Sans être la plus belle randonnée de la réunion, elle est agréable par son panorama constant sur la mer. La découverte de la caverne de la glacière à mi-parcours donne un objectif intéressant à cette randonnée.
Le sentier est très caillouteux. Bien s'échauffer les chevilles avant de commencer.
La fin du parcours, le long de la route de Tamarins, est un peu monotone mais bon, c'est la fin du parcours, on peut marcher tranquillement en rêvassant ce qui était plus compliqué sur tout ce qui a précédé (toujours attentif à où mettre son pied).

Randonnée ajoutée le : 08/04/2015