De Grand Îlet à Deux Bras par la descente du Bras de Sainte-Suzanne
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Mots-clés
Bras DétourDescente du Bras de Sainte-Suzanne
Deux Bras Mafate
Fenêtre de Grand Îlet
Grand Îlet la Fenêtre
Mafate Bras de Sainte-Suzanne
Salazie la Fenêtre
Hormis les braconniers, tout le monde ne pourra pas voir les cascades
La Réunion est parcourue de sentiers tellement nombreux qu'il y aura encore beaucoup de travail avant des avoir tous recensés. Celui-ci a du être longtemps utilisé pour rejoindre le Port à partir de Grand Îlet avant que la route puis les transports en commun permettent de voyager sans marcher. Même à l'époque où il était fréquemment employé il s'adressait à des marcheurs entraînés et motivés. De l'entraînement et de la motivation il en faudra encore plus pour avoir le plaisir de relier ces deux points en admirant des paysages inconnus, jamais parus dans un quelconque livre sur l'île et en côtoyant longuement une rivière qui a su, à certaines époques, être assez violente pour creuser une vallée aussi longue et encaissée. Il y a tellement de bassins, de toboggans ou de cascades qu'il faut choisir celle qui permettra une halte pour être certain d'arriver à Deux Bras avant la nuit (Voir les 25 recensées sur la page des cascades). Inutile de préciser qu'il faut partir très tôt car la durée de marche peut créer des difficultés pour trouver un 4X4 à Deux Bras ou des craintes pour remonter sur Dos d'Ane ou Aurère. En cas de problème, un abri de l'ONF en assez bon état (Photo 23) peut encore accueillir une dizaine de personnes à condition de faire un peu de ménage en arrivant. Du ménage, il faudrait en faire aussi autour des camps "marrons" établis le long de la rivière par des braconniers sagouins qui n'hésitent pas à monter avec des bouteilles pleines mais les trouvent trop lourdes au retour alors qu'elles sont vides. A moins que ce soit pour laisser plus de place dans le sac aux pauvres tangues, anguilles, truites ou chevrettes qui font les frais de ces expéditions. Un avantage tout de même à cela, ils défrichent le sentier pour nous permettre de mieux passer. Si les manguiers ou autres fruitiers ont bien supporté les années d'abandon il ne faut pas compter trouver assez de place pour planter une tente pour la nuit dans un des îlets traversés (Patates, Natte). En revanche, les chouchous semblent s'être très bien acclimatés à la région et à la solitude.
La randonnée débute à Grand Îlet où il est conseillé de se faire déposer de très bonne heure car le premier bus arrive plus tard et rallonge la sortie de quelques centaines de mètres. La montée de 500 m s'effectue en une heure sur un sentier de bonne qualité comportant plusieurs lacets serrés et deux parties plus faciles avant d'arriver au sommet. La barrière en bois a été arrachée et trône dans les herbes en attendant de pourrir. Le spectacle, depuis ce petit promontoire est magnifique sur le Cirque de Salazie. On voit tous les sommets de la Roche Ecrite sur la gauche (Photo 1) au Gros Morne sur la droite (Photo 3). Il ne faut pourtant pas trop s'attarder si aucun bivouac n'a été programmé. Deux petits sentiers partent vers l'ouest près d'un minuscule oratoire et un autre vers le Sud en direction du Cimendef. C'est ce dernier qu'il faut emprunter en faisant déjà très attention où poser les pieds car la pente est forte et le sol pas trop stable (Photo 4). Ralentir le pas au col, là où le sol est plat avant de remonter vers le Cimendef. Une très discrète trace part en direction de la vallée du Bras de Sainte-Suzanne. Si le sol est terreux et entouré de végétation, on suit quelques empreintes de chaussures en cherchant des yeux là ou les plantes poussent le moins. Si le sol est pierreux on traverse les zones pour rejoindre le haut d'une petite crête. Le sentier, plus visible longe la crête sans trop de difficultés malgré quelques marches qui frisent le mètre de hauteur et rejoint une ravine au fond couvert de cailloux. On quitte alors la crête pour suivre le sentier ou la ravine jusqu'au bras principal de Sainte-Suzanne, lui même recouvert de cailloux instables (Photo 7). Dans les trouées on peut voir le haut du Cimendef et le fond de la vallée. Un seul regard en dit long sur le parcours restant. Sur la rive droite, la falaise verticale crée un profond canyon qui impose de marcher dans le fond de la rivière à sec (Photo 9). Les premiers rochers font leur apparition ainsi que les premiers filets d'eau qui alimentent la rivière à partir des sources surgissant des falaises. A la fin des falaises, proche de la première source marquée sur la carte IGN, il faut trouver sur la droite le premier sentier qui permet de progresser beaucoup plus facilement dans les bois de couleurs plutôt que sur les gros rochers. Le sentier monte chaque fois pour atteindre une ligne de courbe qui permet de marcher à plat sur des distances plus ou moins longues (Photo 11) et redescend vers la rivière pour l'emprunter chaque fois sur des portions assez courtes ne dépassant jamais les 100 m. C'est à ces moments que l'on rencontre de magnifiques bassins, toboggans ou cascades qui incitent à la baignade (Photo 12, Photo 31, Photo 15). On pourrait en voir beaucoup plus en suivant la rivière mais au risque de se retrouver face à de hautes chutes ou des murs infranchissables. De plus, en cas de fortes eaux, les sentiers apportent une sécurité supplémentaire. Au cours de ces montagnes russes entre la rivière, ses cascades, ses affluents et les sentiers de contournement, on rencontre des camps bracos remplis de détritus, des sources d'eau fraiche permettant de remplir les gourdes, des racines tortueuses du plus bel effet (Photo 16), des surfaces importantes couvertes de chouchous. Certains sentiers étroits doivent se prendre prudemment car un faux pas peut précipiter 50 m plus bas sur les rochers (Photo 20) ; d'autres se franchissent plus aisément grâce à des câbles électriques en guise de main courante. Sur les 13 km de l'expédition, un seul mérite plus d'attention que les autres car on marche à 45° sur un sol glissant sans aucun moyen de se protéger du vide. Si on a eu de la chance de trouver tous les sentiers, on parvient, 5 bonnes heures après le départ, au gîte de l'ONF (Photo 23). Les inscriptions récentes sur les portes montrent que le sentier est tout de même pratiqué régulièrement. Un conseil : si l'heure de casse croûte approche, préférer sans hésiter les plaques de basalte du torrent situé en aval qui se jette dans le Bras de Sainte-Suzanne à quelques centaines de mètres de là (Photo 24 & 25). Le sol dénudé, la végétation qui l'entoure ou les cascades et toboggans qui coulent partout en font un endroit inoubliable où on aimerait bien rester quelques heures. On reprend la progression après avoir escaladé la petite muraille en rive droite et on se retrouve sur un sentier qui comporte de plus en plus de galaberts, de chocasAgavacée (cadère) Furcraea foetida - Importé pour en faire de la corde,
on ne sait désormais plus comment s'en débarrasser et d'avocatiers marrons qui souffrent de la sécheresse et ne procurent même pas d'ombre (Photo 21). Plus bas, il faut partir un peu en rive gauche pour atteindre le confluent du Bras Détour et revenir sur la rive droite. On traverse enfin l'Îlet Natte sans le remarquer malgré une espèce de porte entre deux gros cailloux, tellement la végétation a envahi les lieux. En y prêtant plus attention, il y a pourtant des murettes qui délimitaient jadis des jardins ou enclos à animaux. Encore quelques hectomètres dont un passage en très forte descente et on atteint enfin le barrage de récupération des eaux (Photo 28). Le plus gros de l'expédition tire à sa fin après avoir traversé la rivière. La piste qui menait au barrage et à ses deux tunnels a elle-même été envahie de végétation mais on rejoint facilement le sentier du Bras des Merles reconnaissable à l'ancienne inscription "Aurère" sur un gros rocher. Le sentier officiel n'est pas en très bonne forme et ne devrait guère s'arranger mais en suivant la rivière, on parvient sans difficulté au croisement du sentier et de la piste, fin du parcours, à moins d'avoir le courage de continuer vers d'autres destinations.
10 raisons de ne pas y aller : Le sentier est officiellement fermé depuis longtemps. Il est difficile à suivre et surtout à trouver. Il ne comporte aucune balise. Il est vertigineux par endroits et non protégé lors d'un passage très glissant et pentu au-dessus du vide. Les panoramas sont rares à partir de la fenêtre. Les gros galets de plusieurs mètres de large sont surchauffés par le soleil. L'effort est intense et la recherche des sentiers stressante. Même les oiseaux ont déserté le lieu (2 zoizos la vierge en 13 km !).
5 raisons d'y aller : Personne n'y va jamais hormis les braconniers. Les paysages sont sauvages. Il y a des cascades et bassins partout. On peut se ravitailler en eau aux sources proches du sentier, sans aucun danger. Ce sentier a certainement une histoire que peu de gramounes peuvent nous conter. Prendre ses responsabilités.
Pour les habitués des circuits oubliés de randopitons.re : Bien réfléchir avant de partir et se préparer plus sérieusement que pour une autre sortie. Partir à trois personnes : en cas de recherche de sentier, l'un reste en place tandis que les autres cherchent. Prendre son temps sur le passage glissant car une fin dans la rivière ne fait pas forcément des éclaboussures ; les rochers sont souvent plus gros que les bassins. Un coupe-coupe, voire une corde de moins de 10 m peuvent rassurer.
La distance entre la Rivière des Galets et Deux Bras est importante et monotone. Celle entre Dos d'Ane et Deux Bras est technique avec un fort dénivelé qui impose un excellent entraînement. La solution consiste à prendre le taxi 4x4 dans l'un ou l'autre sens. Le temps ainsi gagné permet de marcher plus longtemps dans le cirque ou de rentrer plus tard.
Profil
Plan de l'itinéraire
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Itinéraire
Se rendre dans le Cirque de Salazie, gagner Salazie et remonter vers Grand Îlet - Rejoindre le départ du sentier qui remonte vers la Fenêtre - A la Fenêtre, profiter des derniers paysages sur Salazie puis prendre sur la gauche le sentier qui rejoint le Cimendef - Au col, trouver à droite le très discret sentier qui part sur la droite, franchit des cailloutis ou zones de végétation touffue, longe une crête et rejoint le Bras de Sainte-Suzanne en longeant la première ravine à sec - Longer le fond du Bras tout le long de la falaise située en rive droite - A la fin des falaises, alterner passages en fond de rivière et le contournements par la rive droite jusqu'au barrage de recueil des eaux de l'Îlet à Déjeuner - Traverser la rivière au barrage et marcher en rive gauche jusqu'au rocher indiquant Aurère par le Bras des Merles - En fonction du niveau de l'eau, rejoindre Deux Bras par la rivière ou le sentier officiel difficile à repérer dans les grandes herbes.
Points d'intérêt
- Petites chutes du Bras de Sainte-Suzanne (Cascade)
- Chutes et toboggans du Bras de Sainte-Suzanne (Cascade)
- Les chutes de l'affluent en rive droite (Cascade)
- Trois cascades aval Bras Ste Suzanne (Cascade)
- Trois bassins aval Ste-Suzanne (Bassin)
Quelques derniers conseils
Retenir qu'on marche toujours en rive droite sans jamais s'éloigner de plus de 100 m de la rivière. On entend toujours l'eau couler depuis le sentier. On ne marche jamais plus de 80 à 100 mètres sur les galets, parfois 20 mètres seulement. Un seul passage en rive gauche de moins de 50 m en milieu de parcours. Dans le cas où on ne trouve pas le sentier qui contourne la rivière, deux solutions : 1 - marcher à angle droit par rapport au cours d'eau en rive droite pour tenter de retrouver, parfois très vite, l'étroit sentier. 2 - Suivre la rivière en tentant de retrouver le nouveau départ. Si on rencontre une partie dangereuse, cassé ou chute d'eau, c'est qu'on a manqué le dernier sentier ; faire alors demi-tour en le recherchant car le cheminement le long du torrent n'est pas toujours sans danger.
Le film
Clic sur l'image pour voir le film tourné ce jour-là par Laurent Decloitre, journaliste à l'Express.
Commentaires sur cette randonnée (35)
Randonnée ajoutée le : 01/11/2014
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