De l'arche naturelle au Bras d'Ouvrange par les îlets oubliés de Cap Blanc

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h30
Distance 8.4 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 933 - 607 m
Dénivelé positif 420 m
Dernière mise à jour 01/03/2024

Un cœur en moins à cause de l'aller-retour

Dominique Blumberger, l'auteur de nombreux articles parus sur le site parallèlesud.com a publié l'histoire du village de Cap Blanc. La lecture de cette page m'a donné envie de parcourir cette région avec Dominique à la recherche des vestiges de ce village abandonné.

Les photos aériennes ainsi que les cartes des années 1950 font apparaître une vingtaine de cases réparties entre Grand Pays et Cap Blanc. Outre les cases entourées d'un muret, on peut y distinguer des centaines de mètres de murs de pierres sèches destinés à clôturer les champs cultivés ou retenir les animaux (Voir ci-dessous carte et photo de 1950). Un bon demi-siècle plus tard, il ne reste rien de cette vie champêtre car tout a été envahi par les filaos, les goyaviers et les longoses. Un sentier, fraîchement nettoyé au départ de la montée vers Grand Pays, permet de s'approcher de ces vestiges. Les tronçons non entretenus sont paradoxalement en très bon état vu les décennies sans passage des familles vivant là et descendant régulièrement à Saint-Joseph vendre leurs produits. Il se poursuit jusqu'au Bras d'Ouvrange où les hommes partaient certainement taquiner la truite ou pêcher les chevrettes. Cette sortie en aller-retour peut très bien se combiner avec la boucle de la Ravine des Sept Bras. Une courte exploration des cascades la Fouillée par la rive droite de la Grande Ravine a été rajoutée, tout comme la visite à l'arche de Cap Blanc, dont le bassin est, hélas, trop souvent vide. Il est préférable de descendre à l'arche en fin de randonnée car elle est trop ombragée le matin.

La randonnée débute au très classique sentier de Cap Blanc vers la Plaine des Sables. Un parking d'une demi-douzaine de places est situé en fin de la route défoncée, près d'un réservoir d'eau rempli par un tuyau qu'on ne quittera guère durant la moitié du circuit. Ce sentier, maintes fois décrit, longe d'anciennes cultures un peu à l'abandon. Finis aussi les aboiements de chiens et la rencontre des derniers habitants des lieux. Les bois de chapelet et vignes s'en donnent donc à cœur joie depuis que seuls les randonneurs passent par ces lieux (Photo 1). Le passage est encore large pour une marche facile et rapide (Photo 2). Les portions planes sont encore assez nombreuses jusqu'à la Grande Ravine (Photo 3). La traversée du très large gué se fait de roche en roche, les pieds toujours au sec. On ne quitte jamais le tuyau de transport de l'eau même lorsqu'il est enterré (Photo 4). Au moment où le sentier descend pour franchir une petite ravine, le tuyau reste en l'air. C'est là qu'il faut chercher le passage sur la gauche, à deux mètres de la ravine, pour partir vers la rivière à la recherche de la belle arche naturelle. Le bassin qu'elle surmonte est souvent vide mais le monument de basalte impose le respect (Photo 5). Reprendre le sentier qui commence à monter légèrement (Photo 6). Sur la droite, parallèle à la Grande Ravine, coule le Bras des Chevrettes qu'on rejoint facilement en enjambant le tuyau. De petits bassins et des toboggans glissants n'empêchent pas l'exploration (Photo 7). La pente s'intensifie sur des roches de plus en plus présentes. On parvient rapidement au belvédère sous les filaos permettant une vue de plus en plus réduite sur la Cascade la Fouillée (Photo 8). On n'aperçoit que le haut de la chute et le belvédère n'aura bientôt plus aucune utilité (Photo 9). 300 m plus haut, le sentier mène à l'aire de repos de la Ravine des Sept Bras qu'on peut garder pour la fin de la randonnée. Une courte boucle permet de repérer : les feux de camps abandonnés, les panneaux destinés aux pêcheurs de truites, les aires plates pour planter une tente (Photo 10). Après la balade (ou non) passer en rive droite de la Grande Ravine et commencer la descente à la recherche des bassins et cascades (Photo 11). Le large sentier bien entretenu s'approche au plus près de la ravine. Puis il devient très étroit mais facile à suivre des yeux. Il passe près d'un petit canyon aisé à atteindre en descendant sur les berges couvertes de galets (Photo 12). Quelques mètres plus loin, une barrière sommaire protège du vide donnant sur un grand bassin alimenté par une haute chute surgissant du canyon (Photo 13). Reprendre le sentier après cette vertigineuse visite et poursuivre sur le sentier toujours aussi étroit, moussu et empierré (Photo 14). Repérer au passage le sentier de retour derrière un rocher. A partir de là, le sentier plonge de manière presque verticale dans le rempart en direction de la Grande Ravine. On se retrouve sur de larges plaques basaltiques entourant d'imposants bassins ou en surplomb de l'un d'une trentaine de mètres de haut (Photo 15). Remonter jusqu'au rocher puis bifurquer à gauche, toujours à travers les pierres moussues (Photo 16). Comme de l'autre côté, le sentier s'élargit et devient facile à suivre. Il est également bien entretenu. Repérer, à droite, le sentier de sortie au retour de la montée au Bras d'Ouvrange. On se retrouve à l'emplacement de l'ancien îlet de Cap Blanc, là où les habitations étaient les plus nombreuses. Des murets bien alignés couvrent le sous-bois de tous côtés (Photo 17). L'endroit est très propre, sans doute entretenu par une association ? Le large sentier, en pente légère, se dirige naturellement vers le nord, là où se situaient les autres habitations repérées sur les anciennes cases (Photo 18). Si les habitants, les biquettes, les poules et les cultures ont disparu depuis longtemps, il reste encore quelques fleurs vivaces ayant résisté aux années (Photo 19). La trace, récemment élaguée montre l'intérêt porté par des personnes pour maintenir l'endroit en état (Photo 20). Rapidement, plus besoin de nettoyage puisque le sentier historique, très propre, serpente entre les goyaviers (Photo 21). Seules les jouvences parviennent par moment à recouvrir le sol sous les filaos (Photo 22). Les deux kilomètres de montée légère sont toujours agréables à parcourir. La trace est même large par endroits laissant penser à des pistes d'exploitation au siècle dernier (Photo 23). A 900 m, à hauteur de la Caverne La Pêche, les filaos se multiplient et les goyaviers sont remplacés par les branles blancs ou verts (Photo 24). Le sentier, encore très bien tracé, est bordé de belles fougères (Nephrolepis abrupta ? - Photo 25). On se retrouve sur les nombreux bras de la Ravine de Grand Sable. Le sentier, de plus en plus étroit, oblique sur la gauche pour finir sur une partie basaltique de la ravine (Photo 26). Remonter les basaltes, passer en rive droite d'un bassin profond. Marcher 10 m et trouver en rive gauche près d'un rocher sur la lisière, la trace qui mène au Bras d'Ouvrange. Elle disparaît presque au canyon bordé de goyaviers. Il est possible de descendre dans la petite vallée et de s'approcher du toboggan d'eau claire qu'on entendait depuis quelques minutes (Photo 27). Il y a certainement la possibilité de partir en exploration plus poussée vers l'amont et pourquoi pas vers Grand Pays ? Faire demi-tour jusqu'au rocher sous les filaos et aux basaltes de la Ravine de Grand Sable (Photo 28). Emprunter le même itinéraire vers les premières ruines puis rejoindre l'aire de repos en obliquant à gauche au sentier repéré en montant. Le retour au réservoir s'effectue par le même itinéraire.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Rejoindre le village de Langevin dans le Sud Sauvage et remonter la petite route de Grand Galet - Dépasser le village puis stationner au réservoir situé au début du sentier remontant à la Plaine des Sables - Entamer la montée vers la Ravine des Sept Bras avec une halte à l'arche naturelle - Franchir la Ravine des Sept Bras et longer la Grande Ravine en rive droite par des sentiers escarpés pour atteindre les cascades et les cassés imposants - Remonter et prendre le premier sentier à gauche - Ce sentier rejoint des vestiges de vie des années 1950 et se poursuit sans difficulté jusqu'à la Ravine de Grand Sable - Pour atteindre le Bras d'Ouvrange, il faut rechercher le passage, très discret, dans la végétation - Faire demi-tour par le même itinéraire puis rejoindre le sentier de Grand Pays en parvenant aux ruines de Cap Blanc - Le retour au réservoir emprunte le sentier classique.

CAP BLANC EN 1950

Les cartes de 1950 étaient bien moins précises que de nos jours. Les photos aériennes donnaient une idée d'une zone mais les détails étaient difficiles à discerner. Les cases de l'époque ont été peintes en rouge sur la carte de gauche. La photo aérienne en noir et blanc correspond au carré rouge de la carte. On distingue assez bien les dizaines de murets délimitant les propriétés. En y regardant de plus près, on devine les cases. Il reste encore trois cases à Grand Pays vers les 1200 m d'altitude qui, de nos jours, doivent proposer des vestiges de murets. On remarque également sur la carte de 1950 qu'aucune ravine (Bras des Grosses Roches, Ruisseau Langevin, Bras de Moulin, etc.) ne porte le nom actuel (Bras du Grand Pays, Ravine de Grand Sable, Ravine des Sept Bras, etc.).


Commentaires sur cette randonnée (7)

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bkbkbk, 14/10/2024 21:37

Fait ce jour, chouette parcours super bien entretenue. En mode “sportif” nous avons fait l’AR en 1h45, sans faire les 2/3 bifurcations. Sur la fin nous avons pas trouvé le petit sentir caché par contre pour aller dans le bras d’ouvrange! Belle rando ceci dit, à faire !!

phiphi38, 23/09/2024 13:43

J'ai fais ce parcours mais pas jusqu'au bout du chemin qui va à grand pays. A savoir qu'il y a un gros travail de défrichage et plantation sur les terrasses et sur le chemin à partir de Cap Blanc. Le chemin et tous propre. Profitez-en !!

Fanch, 15/08/2024 19:26
Randonnée complétée le 15/08/2024 en 4h00

Un délice que ce sentier qui part de Cap Blanc. La montée est douce, le sentier roulant avec seuls quelques galaberts venant gêner la rapide progression jusqu'à la ravine. La très courte portion jusqu'au toboggan final n'est guère complexe. Bref du plaisir.

JP Goursaud, 26/12/2023 16:39

@Suepairpiénu : Boucle par la remontée du Bras d'Ouvrange programmée le 5 janvier.

Suepairpiénu, 26/12/2023 14:06

Pour ceux qui le souhaitent, le bas de la cascade La Fouillée est accessible (photo 1).
Il y a d'ailleurs plusieurs cascades et bassins en aval lors de la saison des pluies.

Comme le dit Christian L., il est effectivement possible (pour les aventuriers) de remonter le Bras d'Ouvrange à la recherche de la fameuse source du moulin. Malheureusement, le dernier cyclone a rendu la progression encore plus difficile (chute d'arbres, éboulis...) et a endommagé certains lieux (photo 2)

Plus haut, la ravine Grand Sable oblige à faire demi-tour (photo 3).

Christian L, 24/12/2023 17:45
Randonnée complétée le 25/12/2023

Vous connaissez peut-être cette pièce de Molière où Monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir. J’ai pensé de suite à cette anecdote car en septembre 2016 !!! avec Erick, Serge et Fabrice nous réalisions, sans le savoir, 7 années plus tôt, la fiche randopitons …en poussant même un tout petit peu plus loin à la recherche de la Source du Moulin pour encore un peu plus d’ aventure dans des décors dont j’ai encore un merveilleux souvenir ! Pas évident d’ être des précurseurs de randopitons !!! Tout est dit dans la fiche 7 ans plus tard, Je valide donc entièrement le contenu de cette fiche . Bref, une superbe rando très variée quant aux paysages et qu’ évidemment je conseille vivement.

Walking Dog 974, 24/12/2023 14:15
Randonnée complétée le 22/12/2023 en 4h30

Bonjour, cet aller-retour a été parcouru en compagnie de Jean-Paul et de Dominique..
Cette sortie a été une belle découverte de Cap Blanc pour moi, puisque je n'y étais jamais allé ! Avec en bonus préalable le spectacle de la Cascade Grand Galet, tout simplement magnifique et photogénique.

A moi l'imposante arche naturelle (que j'imaginais moins volumineuse -PHOTO 1 : nous appréciâmes la respectable profondeur du bassin dominé par l'arche ), le glissant Bras des Chevrettes et la Cascade la Fouillée, entraperçue plus que vue au premier belvédère...
La balade le long de la Ravine des Sept Bras et de son aire de repos me permit de mieux comprendre pourquoi cet endroit était abondamment prisé des campeurs et des familles les fins de semaine (PHOTO 2).
Nous en croisâmes à notre retour, bardés de gros sacs et de matériel de bivouac.

Après ces débuts tranquilles (attention tout de même aux glissades , par exemple du haut de l'arche naturelle) la marche se fit légèrement plus physique et plus vertigineuse, lors de la visite de canyons moussus, d'une cascade verticale et autres bassins fatals de par leur hauteur (PHOTO 3)....

J'ai aimé ce mélange de sentier facile, familial et d'écarts possibles (mais non obligatoires) qui "relèvent" la saveur de cette sortie d'une pointe d'aventure.

Sans compter que par le suite, la visite de l'îlet Cap Blanc parsema notre matinée d'une pincée de questionnement historique nourri par la vision des derniers vestiges apparents (murettes, reliquats de jardins) ...comment vivaient les gens à cet endroit ? Qui étaient-iles ? Que sont-ils devenus ? Même le sentier, étonnamment bien conservé, large et facile, entretenu très récemment (par qui ?) est en lui-même une preuve de la présence d'une activité humaine (PHOTO 4), sa largeur évoquant à Jean-Paul l'utilisation probable de charrettes autrefois.

J'ai trouvé ce sentier aisé, frais et bien marqué. On ne se trompe jamais.
Le court écart pour rendre visite au Bras d'Ouvrange (PHOTO 5), sûrement fréquenté par les braconniers- j'ai bien vu les traces d'un feu - peut être une motivation supplémentaire pour fouler ce sentier, mais il est suffisamment agréable et court pour que l'aller-retour ne gêne pas.

Belle initiation pour moi dans cette région;

Merci Randopitons !

Randonnée ajoutée le : 24/12/2023