Une boucle par l'Îlet et la Ravine des Fleurs Jaunes

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 7h
Distance 6.4 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1698 - 1271 m
Dénivelé positif 620 m
Dernière mise à jour 09/10/2022

Attention : sortie interdite aux acrophobes

La montée à l'Îlet des Fleurs Jaunes fait l'objet d'une fiche spéciale qui pourra s'avérer utile pour glaner des renseignements supplémentaires non développés ici. L'îlet abandonné se rejoint au prix d'un court mais sérieux effort sur un sentier pentu nécessitant par endroits des cordes très utiles. De cet îlet situé à 1650 m d'altitude, on n'a que très peu de renseignements et encore moins de vestiges à découvrir durant la visite. Une clairière, de nombreux chênes indiquent pourtant que l'endroit fut habité ou du moins cultivé. La ravine du même nom devait, à l'époque, fournir l'eau nécessaire à la vie et aux cultures. Près du plateau des Fleurs Jaunes, cette ravine est un ruisseau paisible qui peut se longer sans effort. Plus en amont, il faut grimper de manière plus sportive pour découvrir quelques agréables chutes d'eau coulant le plus souvent en filets. En aval du plateau, on se retrouve le long d'un cours d'eau plus fougueux et pentu, encombré de grosses roches, qui ne conviendra qu'aux habitués et amateurs de ces descentes de ravines très souvent synonymes de sauts de cabris, de pataugeoires et de contournements aléatoires. La vallée est toujours agréable même si les panoramas y sont rares. La descente prend fin au début des gorges qu'on laisse aux spécialistes vêtus de combinaisons et porteurs de longues cordes. Des cordes, il faudra pourtant en utiliser sur une bonne distance si l'on veut sortir de cette ravine sans avoir à remonter à l'Îlet en empruntant la voie d'accès des canyonistes. Le passage à flanc de falaise reste de la randonnée mais il est fortement conseillé de sécuriser la traversée par un baudrier ou une sangle de secours qui rassurera grandement en cas de fébrilité due au vertige ou aux glissades possibles en raison du sol friable. Chacun prendra ses responsabilités sachant que cette fiche n'est en aucune manière une incitation à se rendre sur les lieux malgré l'intérêt certain de la boucle. Une fois ce rempart vertical franchi, le retour est de tout repos en suivant les 1700 m de la RD 242 qui offre de magnifiques paysages sur le cirque de Cilaos.

La randonnée débute ici à la Ravine Gaubert, à l'arrêt du bus venant de Cilaos. En voiture, elle débute à la Ravine Coin. Il est possible de commencer à la Ravine Fleurs Jaunes pour effectuer la partie de route au départ en guise d'échauffement car la première montée est immédiate avec les muscles à froid. Rejoindre la rive de la Ravine Coin et partir sur la droite au rocher pour entamer la courte mais difficile montée vers l'Îlet des Fleurs Jaunes. On traverse jouvences et longoses par une très forte pente sur un sentier étroit offrant quelques cordes pour s'aider sur les portions plus pentues (Photo 1). Il faut compter une heure de montée pour s'élever des 400 m jusqu'au plateau. On bénéficie tout au long de la grimpée de superbes panoramas sur le cirque, sur Cilaos, la vallée du Bras Rouge et le Gros Morne (Photo 2). Le sentier est toujours bien net même si une invasion de jouvences peut en cacher les abords (Photo 3). Une seule hésitation durant le parcours : au premier croisement discret de sentiers, prendre à gauche, pénétrer dans les longoses avant de traverser la Ravine Coin près d'une cascade puis terminer la montée avec toujours les mêmes pentes. Une fois sur le haut du rempart, profiter une dernière fois du paysage et pénétrer dans le sous-bois pour rejoindre rapidement l'emplacement supposé de l'Îlet Fleurs Jaunes. On rencontre de beaux arbres avant d'arriver à la clairière entourée de chênes moussus recouverts d'orchidées (Photo 4). Se diriger ensuite vers la rivière en traversant un bois d'eucalyptus dont beaucoup sont couchés au sol, imposant de se baisser par moments. Un emplacement de bivouac près d'une touffe de bambous permet de trouver le passage descendant vers la rivière. A cet endroit, c'est un ruisseau paisible aux eaux transparentes qui se longe aisément par la rive ou les roches du lit. Avant d'entamer la boucle descendant vers la route de l'Îlet à Cordes, ne pas hésiter à se réserver une bonne heure pour visiter l'amont. Après 20 minutes de montée, on se retrouve face à une première petite chute (Photo 5). En cherchant le meilleur passage sur les rives par quelques escalades indispensables, on peut ainsi rencontrer une demi-douzaine de chutes plus ou moins importantes mais toutes agréables dans leur cadre moussu (Photo 6). La dernière, au point 1686, est infranchissable en randonnée. Faire demi-tour et rejoindre l'îlet en prenant garde cette fois à la descente qui peut être glissante (Photo 7). On revient, 90 minutes plus tard près de la touffe de bambous et l'aventure peut débuter. C'est tout d'abord une balade sans difficulté, le plus souvent sur les berges (Photo 8). Quelques cassés et zones rocheuses se contournent aisément en recherchant les sentes de la rive gauche ou en traversant les plaques de basalte bordées de beaux arbres et de roches caractéristiques (Photo 9). La pente s'accentue et le ruisseau paisible se transforme en torrent. On ne quittera plus les amas rocheux qu'il faut contourner ou escalader pour poursuivre vers l'aval (Photo 10). Les obstacles se succèdent jusqu'au bassin d'eau claire alimenté par deux petites chutes et bordé de deux rochers créant une arche originale (Photo 11). On distingue bien les deux chutes en contournant le bassin par la rive droite (Photo 12). Une fois parvenu aux deux rochers, traverser la ravine près de la cascade plongeant également dans un joli bassin (Photo 13). Le contournement en rive gauche est beaucoup plus technique que le précédent. Trouver, au plus près de la chute, une faiblesse du talus et l'exploiter pour atteindre les bois dominant la rivière. La traversée boisée est facile dans une végétation assez clairsemée (Photo 14). La sortie du bois ne peut s'effectuer que par une nouvelle faiblesse du talus moins pentue, une cinquantaine de mètres en aval de la cascade. Remonter un peu la rivière pour s'en approcher se fait sans efforts ni danger. On apprécie au mieux ce lieu sauvage quand le niveau de l'eau est plus fort car la cascade est discrète (Photo 15). Comme la pente est plus forte, on longe ou contourne une multitude de petites chutes d'eau (Photo 16). Ce sont surtout les bassins qui attirent le plus le regard par la limpidité de l'eau ou leur superbe couleur verte ou jaune (Photo 17). La descente se poursuit dans une vallée qui s’est élargie sur un fond toujours aussi rocheux (Photo 18). Le cheminement ne pose que très rarement de questionnement car on trouve toujours le passage entre les roches, près de l'eau (Photo 19) ou en effectuant quelques acrobaties sans danger (Photo 20). Après deux grosses heures de ces descentes successives depuis la touffe de bambous, on se retrouve près du captage des Fleurs Jaunes : un simple bassin barré d'un muret pour retenir et recueillir l'eau (Photo 21). La vallée devient soudainement un canyon étroit et profond bordé de hautes falaises verticales. La tuyauterie, pour ne pas être emportée par les crues, a été fixée sur la paroi bien connue des alpinistes comme le prouvent les fixations sur la muraille (Photo 22). Poursuivre par un câble en acier jusqu'au point le plus bas pour apercevoir le fond de l'impressionnant canyon (Photo 23). Il n'y a que deux moyens pour un randonneur de sortir de ce canyon : faire demi-tour ou emprunter la voie d'accès des canyonistes. Pour trouver leur sentier, remonter la rivière sur moins de 100 m en cherchant en rive gauche le sentier qui débute dans les jouvences. Après une forte grimpette, il redescend vers la barre rocheuse qu'on aperçoit de plus en plus. On se retrouve face au vide mais une longue corde longe la paroi. Les personnes souffrant de vertige ne s'aventureront pas jusque là. Les autres se muniront ou non d'un baudrier ou d'une sécurité sous la forme d'une sangle et s'approcheront de ce mémorable passage. L'emplacement pour les pieds est étroit et le terrain friable (Photo 24). Prendre tout son temps pour maintenir la corde, chercher le meilleur point d'appui et la traversée peut très vite devenir ludique (Photo 25). Ne pas emprunter à deux le même tronçon de corde pour éviter les mouvements désordonnés. On atteint le sol plus ferme assez rapidement et on peut entamer la dernière partie d'une longue descente dans un pierrier instable après avoir franchi quelques dernières cordes (Photo 26). Admirer au passage le magnifique bois rouge aux branches biscornues. La descente prend fin près de la belle cascade et de son grand bassin très fréquentés des pique-niqueurs du dimanche. Traverser l'aire de pique-nique, rejoindre la route et attendre le bus ou repartir vers Cilaos. Ce tronçon de moins de 2 km rebutera, comme toujours, les allergiques au goudron mais ravira les amateurs de beaux paysages sur le cirque (Photo 27). La route est étroite et la circulation assez faible pour marcher sereinement jusqu'à la ravine Coin, fin de la boucle (Photo 28).

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.
Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Se rendre à Cilaos puis suivre la route de l’Ilet à Cordes – Passer le départ du sentier du Taïbit, rouler 600 mètres avant de se garer 5 mètres après la Ravine Coin - Débuter la randonnée par l'escalade du rempart en direction de l'Îlet des Fleurs Jaunes - Traverser et rejoindre la ravine - La remonter ou non à la recherche de cascades - Entamer la descente jusqu'au captage puis aux gorges - Contourner les gorges par le passage encordé et rejoindre l'aire de pique-nique des Fleurs Jaunes - Bifurquer sur la RD242 en direction de Cilaos et marcher jusqu'au point de départ.
La boucle, effectuée à partir de l'arrêt de bus, commence et finit ici à la Ravine Gaubert.

Le passage encordé en fin de boucle

La fin de la boucle emprunte un passage encordé installé par les canyonistes pour se rendre en amont des gorges qu'ils descendront par la suite. La notion de danger ou de vertige est très subjective. Ce passage à flanc de falaise comporte des risques de glissades et de chutes de pierres. Il est indispensable d'évaluer avant le départ si l'on se sent capable de traverser cette cinquantaine de mètres vertigineuse. En cas de doute, renoncer ou prévoir 6 heures de plus pour revenir au point de départ, ce qui gâchera le plaisir d'avoir descendu si longuement cette belle ravine.


Commentaires sur cette randonnée (4)

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markus, 28/08/2023 12:51

Une randonnée très agréable, champêtre, qui ne m'a pas semblé difficile (évidemment, il ne faut pas avoir le vertige sur le passage encordé, mais celui-ci, avec ses cordes toutes neuves et bien placées n'est pas vraiment inquiétant...); je n'ai pas mouillé les chaussures; quant au seul passage qui n'est pas évident, le contournement de la grande cascade, il suffit de suivre les conseils de la fiche, et tout devient facile!

Christian L, 18/10/2022 11:16
Randonnée complétée le 02/10/2022 en 6h00

Encore une superbe rando très variée et très difficile. C’est d’abord la bien raide montée jusqu’à l’îlet de Fleurs Jaunes. Puis la visite de ce bucolique îlet. De vieilles cartes situent 2 kaz que nous n’avons pas (encore) trouvées. Si quelqu’un peut nous en dire davantage ? Merci d’avance. Puis la rivière avec des passages pas évidents mais nous avons finalement trouvé les solutions après avoir beaucoup bataillé de très longues minutes.Et enfin la via ferrata, ludique ou pas ! dans des falaises et des pierriers bien instables. Au total une bien belle boucle terminée par le bassin et la cascade du mini Fleurs Jaunes qui a eux seuls valent le détour.

Martial, 12/10/2022 17:25
Randonnée complétée le 13/09/2022

Assurément, une sacré belle sortie; bien sur, elle est à réserver aux amateurs du genre.
Attention, la sécurité impose d'être un minimum assuré pour emprunter la sortie des canyonneurs.

Walking Dog 974, 09/10/2022 17:37
Randonnée complétée le 29/09/2022 en 7h00

Bonjour, cette randonnée plutôt exigeante fut faite en compagnie de l'auteur et Ousarsiph2, après reconnaissance de passionnés de sentiers que je remercie ici.
Après une bonne montée et de beaux panoramas (photo 1), j'iai pu visiter l'îlet Fleurs Jaunes et sa flore apaisante (photo 2).
Ilet, qui, s'il a été probablement habité, ne garde aucune trace d'activité humaine.

La boucle se poursuivit par une courte remontée de plusieurs cascatelles de la Ravine Fleurs Jaunes, remontée qui demanda un peu de prudence par moments tout en restant largement accessible (photo 3).
Le jeu en valut la chandelle !

Même la descente de la ravine n'est pas difficile en soi et elle expose de jolis petits bassins d'eau pure alimentés par de minuscules cascades ou de fines chutes (photo 4) .
En fait, il faut aimer sauter de roche en roche comme invite à le faire la photo 19 du site. Et bien s'assurer de l'atterrissage 😅

La vraie difficulté aura été pour nous de comprendre le double contournement à réaliser pour poursuivre notre route; contournement qui de plus se fait une 1ère fois en rive droite puis une seconde fois en rive gauche (photos 11 à13 du site) . Un moment de doute et de réflexion, résolu grâce à des tâtonnements et l'éclairage de Martial.

Après une courte visite des gorges effectivement impraticables pour un marcheur, nous atteignîmes le passage encordé.
Ce passage n'est pas spécialement effrayant, mais il faut user de prudence assurer ses pas et y aller calmement.
J'avoue que l'usage d'un baudrier tranquilise, même si certains randonneurs s'en passeront sûrement.

Cette belle randonnée se termina joliment par le spectacle d'une cascade très visitée les fins de semaine .(photo 5).

Une randonnée bien complète pour moi, avec marche, "grimpette", canyoning et même "plongeon artistique" (le temps d'un aller-retour dans un bassin !!😂😂).

Merci Randopitons !

Randonnée ajoutée le : 09/10/2022