De la Plaine des Sables au Fond de la Rivière de l'Est par la Rampe Quatorze

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h30
Distance 8.3 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 2324 - 1966 m
Dénivelé positif 440 m
Dernière mise à jour 04/11/2025

Merci aux vaches pour avoir laissé des traces

Difficile de trouver une explication scientifique ou étymologique permettant de comprendre pourquoi la Rampe Quatorze a été ainsi nommée, surtout qu'on ne connaît ni Rampe Treize ni Rampe Quinze. On sait qu'elle est située sur les flancs de l'avant-dernière Fournaise qui était active il y a 4700 ans en occupant l'actuelle Plaine des Sables.
S'il est toujours facile de parcourir la Plaine des Sables en tous sens, il est plus difficile de la quitter autrement que par le Pas des Sables ou les quelques sentiers redescendant vers Foc Foc ou Grand Pays. Ailleurs, des cassés verticaux souvent instables et friables, empêchent d'en sortir. L'option proposée ici, emprunte justement la Rampe Quatorze, mais demande une certaine expérience dans la lecture du terrain et dans l'orientation. Il ne faut surtout pas chercher à descendre tout droit vers des points de repère trouvés plus bas comme le Piton Coco ou le Piton Rouge. Certes il faut descendre, mais en cherchant toujours le meilleur passage sans végétation. Après 200 m de descente, il n'y aura plus à réfléchir sur l'état du sol mais uniquement sur la direction, car les vaches ont créé leurs propres sentiers non balisés. Une fois le fond atteint et en fonction du chrono, il est possible d'arpenter ces vastes surfaces couvertes de pâturages et d'énormes tamarins. Deux circuits permettent de suivre la Ravine Coco ou d'atteindre le Piton Rond. Un autre, aussi aventureux que celui-ci, remonte vers le gîte par la Ravine Saucisson. Cette fiche propose de rejoindre directement la Rampe Liot une fois la visite effectuée de la cascade de la Ravine Haüy.
Ne pas manquer un arrêt au nouveau gîte pour en apprécier l'architecture et se donner envie d'y venir dormir lors d'une prochaine randonnée.

La randonnée débute au parking situé au pied du Piton des Scories, proche d'une belle couche de cendres de Bellecombe. Emprunter le sentier balisé de jaune et rouge jusqu'au Col Lacroix et à la Griffe du Diable qu'on peut apercevoir au pied du Piton Haüy. Le sentier est large, envahi de cailloux. Au croisement, délaisser le sentier de droite menant au gîte et prendre à gauche (Photo 1). Au petit matin, s'il y a de la brume, il est fréquent de rencontrer des arcs blancs au lever du soleil (Photo 2). Au bas de la descente, lorsque le terrain devient plat, obliquer à droite puis entamer le hors sentier sur la Plaine des Sables. Se diriger vers un ancien monticule qui dépasse de la plaine. On peut l'escalader sans difficulté pour profiter du paysage (Photo 3). Poursuivre vers le nord dans de magnifiques paysages en direction du rempart dominant le Fond de la Rivière de l'Est (Photo 4). Afin de marcher le plus à plat possible, obliquer vers l'est et longer ce rempart en profitant de larges panoramas sur la plaine d'élevage. Plus on marche vers l'est et plus le terrain devient accidenté. On trouve toujours des endroits sans végétation pour parcourir cette partie de la Plaine des Sables peu visitée (Photo 5). On trouve pourtant régulièrement des traces de pas, signe que des randonneurs aiment la solitude et viennent profiter du calme des lieux. On s'approche lentement de la Rampe Quatorze, bien moins pentue que le rempart que l'on vient de longer. La végétation est de plus en plus touffue mais on parvient toujours à marcher sans jamais piétiner des plantes (Photo 6). A l'approche de la rampe, on peut passer tout près de la bouche brisée d'un tunnel de lave. Avec un casque et de la lumière, il est possible d'en visiter une partie. Certains boyaux sont étroits et on y rencontre des chambres (Photo 7). La randonnée étant courte mais difficile, il est sans doute préférable de garder cette visite pour un autre jour. Ne jamais pratiquer ces explorations seul et garder toujours un ami à l'extérieur. Se rapprocher du bord et, avant de se lancer, repérer les meilleurs possibilités de marche sans végétation (Photo 8). On aperçoit parfois des zones dénudées derrière les branles. Il faut alors traverser des parties de quelques mètres plutôt que de descendre tout schuss. Ne pas se focaliser sur la direction mais surtout sur ces recherches de terrain dénudé, quitte à effectuer de courts détours de 7 ou 8 mètres (Photo 9). 95% de la descente s'effectue donc sur ces parties dénudées. Attention : si les plantes ne s'y installent pas, c'est souvent parce que le terrain est sableux, toujours très friable et glissant (Photo 10). Après 30 minutes de descente, on se rapproche d'une ravine sans nom, étroite et parfois profonde. Les traces de sabots de vaches ainsi que de nombreuses bouses indiquent que la zone, même pentue, leur fournit de la nourriture. On rencontre d'anciennes clôtures barbelées tombées au sol qui n'arrêtent plus de bovins depuis longtemps. La végétation change, remplacée par de grands branles verts qui trouvent une bien meilleure terre et dépassent les 4 m (Photo 11). Puis la pente s'assagit. Les tamarins encore debout sont de taille fort respectable et servent de parasols aux vaches (Photo 12). Ne pas manquer un bois rouge au double tronc. Hélas, de nombreux autres tamarins ont été couchés au sol par les cyclones. A 2000 m, le sol est le plus fréquemment recouvert d'herbe (Photo 13). On s'approche facilement du lit très rocheux de la Ravine Haüy en empruntant les nombreuses traces créées par le passage du troupeau. Descendre dans le lit de la ravine. Les amateurs de remontées de ravines attaqueront une nouvelle épreuve sportive en escaladant des centaines de blocs de basalte qui en encombrent le fond. On débute par un cassé se contournant aisément (Photo 14). La remontée dure moins de 30 minutes mais demande quelques efforts et un bon sens de l'équilibre (Photo 15). La pente s'accentue à l'approche du cassé avec d'énormes blocs encombrant le passage (Photo 16). On parvient à un haut cassé sans bassin au pied de la cascade à sec (Photo 17). Sur la droite, les strates donnent l'impression qu'on peut remonter mais le sol est beaucoup trop friable. Reprendre le lit en sens inverse jusqu'au point d'entrée. Le dépasser et parvenir aux troncs en travers (Photo 18). 30 m plus loin, repérer un cairn au milieu du lit. Partir en rive droite en face du cairn et traverser une clairière rocheuse. A la fin de la clairière, on retrouve de magnifiques traces très faciles à suivre (Photo 19). La pente s'intensifie dans les bois identiques à ceux de la rive gauche. Un peu plus haut, on arrive au pied du Piton 1954  Les traces y sont nombreuses . Le sol, constitué de cendres, lapillis, gratons est très instable (Photo 20). Sans bâton ou branche, on a vite fait de redescendre fréquemment (Photo 21). Se rapprocher du bord de ce cratère issu de la Fournaise actuelle sur les restes des coulées de l'avant-dernière Fournaise. Longer le bord en prenant garde car le rempart de gauche est totalement vertical sur une hauteur importante (Photo 22). Une fois au sommet trouver le sentier qui se poursuit dans une végétation assez dense en direction du Gîte du Volcan qu'on ne peut encore distinguer (Photo 23). Depuis deux heures, on a eu le temps de s'habituer aux sentiers empruntés par les vaches. On ne les quitte pas (Photo 24). Attention : s'ils facilitent la montée, ils partent aussi dans tous les sens. Préférer toujours ceux qui remontent la pente, parfois très fortement (Photo 25). A un moment il faut traverser une ravine. Quelques minutes plus tard, on se retrouve le long d'un haut grillage pour retenir le bétail. Longer la clôture et sortir du côté des barrières installées par l'éleveur. Après plus de deux heures de galère, marcher sur la Rampe Liot est une balade malgré la pente (Photo 26). Ces 150 m de montée, sans obstacle et avec de belles vues sur le Fond de la Rivière de l'Est, paraissent interminables (Photo 27). A la fin de la piste, ne pas hésiter à obliquer vers le nouveau gîte remarquablement bien intégré au paysage volcanique de la région (Photo 28). L'accueil y est chaleureux et la boisson bien fraîche ! Poursuivre en empruntant la RF 43 Bis du Gîte jusqu'à la RF 5 du Volcan. Prendre à droite et terminer sur cette large piste très fréquentée jusqu'au Piton des Scories.

Balises

Pas de balisage escepté GRR2

Profil

Plan de l'itinéraire

Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Se rendre à Bourg-Murat par la Route des Plaines et prendre la direction du Pas de Bellecombe-Jacob - Après le Pas des Sables, rouler jusqu'au GRR2 et au Piton des Scories puis entamer la boucle en marchant vers la Griffe du Diable - Effectuer le tour complet du Piton Haüy et descendre dans le Fond de la Rivière de l'Est par la Rampe Quatorze - Remonter, ou non, la ravine jusqu'au grand cassé puis entamer une remontée vers la Rampe Liot pour atteindre le Gîte du Volcan -Terminer par la piste jusqu'au Piton des Scories.

La Pente Quatorze

La Pente Quatorze propose une pente raisonnable pour se diriger vers le Fond de la Rivière de l'Est. On y retrouve d'anciennes clôtures en fil de fer barbelé, signe que les bovins ont longuement arpenté ses flancs. La difficulté principale est le sol glissant ou les touffes de végétation. Prendre son temps sur les pierriers, gratons et parties sableuses pour éviter de glisser. Ne jamais tenter de traverser plus de 10 m de végétation car il y a toujours une partie dénudée à quelques pas. Pas d'itinéraire précis pour descendre ce flanc de l'avant dernier Piton de la Fournaise éteint depuis 4700 ans. Conseils aux randonneurs voulant rester très fidèles à la trace : Sur l'écran, la trace fait jusqu'à 3 mm d'épaisseur en fonction du zoom, soit près de 10 m sur le terrain. Si donc cette trace arrive devant un bosquet, ne pas hésiter à le contourner plutôt que de le traverser.


Commentaires sur cette randonnée (5)

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Martial, 20/11/2025 17:25

Par beau temps, cette randonnée est extraordinaire.
Les premiers pas s’effectuent sur le GR, que l’on quitte rapidement pour entrer dans le vif du sujet avec le hors-sentier, que nous ne quitterons plus pendant quelques heures.

En suivant la trace et en arrivant au bord de la rampe 14, l’entrée du tunnel de lave est assez facile à trouver : on peut y pénétrer sans difficulté et se retrouver rapidement dans un boyau prometteur qui semble se poursuivre. Nous n’insisterons pas sur l’exploration, n’ayant pas le matériel adéquat pour aller plus loin.

La descente de la rampe 14 doit se négocier avec prudence : la pente est assez forte et les scories glissent sous les pieds. La descente jusqu’à la ravine nous prendra environ 1 h 30.

Parvenus à la confluence de la ravine Saucisson, déjà décrite sur la fiche 1871, la montée jusqu’au cassé de la ravine du Piton Haüy nous prendra environ 1 h 15 aller-retour.

Après une pause casse-croûte bien méritée, nous décidons de varier l’itinéraire de la fiche en remontant par la ravine Saucisson, beaucoup plus ludique. Attention : trois ravines arrivent à la confluence ; prendre celle du milieu et ne pas monter dans celle de gauche, qui reste humide même par temps très sec.

La remontée de la ravine Saucisson est toujours un plaisir, avec des pentes parfois très fortes, à la limite de l’escalade, mais jamais difficiles. Ne pas tenter cette remontée s’il a plu ou si le terrain est trop glissant. Il nous paraîtra également plus confortable de rester sur le GR, plutôt que de respirer la poussière soulevée par les voitures sur la route de la Plaine des Sables.

Nous mettrons 5 h 30 tout compris pour réaliser cette sortie, avec une visite du tunnel de lave.

Oremus, 10/11/2025 18:55
Randonnée complétée le 19/10/2025

Randonnée effectuée le 19/10/2025, en compagnie de Gazelle et MichelPey. Le hors sentier jusqu'au rempart dominant le Fond de la Rivière de l'Est ne pose pas de problèmes et offre de belles vues sur la Plaine des Sables et le Fond de la Rivière de l'Est. La descente de la Rampe Quatorze est un slalom entre les touffes de végétation pour trouver les zones dénudées. Cela devient plus facile vers la fin de la descente. La remontée de la Ravine du Piton Haüy est courte mais sportive. Comme dit dans la fiche on évolue principalement sur des blocs et plus on monte, plus la pente s'intensifie. Le cassé est impressionnant. Une fois redescendus, nous n'avons pas vu le cairn au milieu du lit pour quitter la Ravine du Piton Haüy en rive droite, mais peu importe car on retrouve facilement son chemin. Il faut être prudent au niveau du Piton 1954, le sol y est très friable. La trace se poursuit ensuite sans grandes difficultés jusqu'à la Rampe Liot. Arrêt pour nous au Gîte du Volcan nouvelle mouture, pour déguster une bonne boisson avant de finir la boucle. En résumé, un parcours très diversifié entre minéral et végétal, sentiers officiels et hors sentiers, qui permet de découvrir encore de nouvelles choses dans la zone du Volcan.

MichelPey, 27/10/2025 20:11

Bonjour, boucle réalisée le 19 octobre 25 avec gazelle et proposition d’oremus cette magnifique boucle offre une diversité de paysages flore endémique, et même un réseau de tunnels où il faut être prudent. Une remontée de la ravine hauy très exigeante autant que la descente, bien suivre la trace et une excellente météo sont indispensable pour ne pas se perdre. Prudence sur le bord du cratère 1954 .

Gazelle, 20/10/2025 18:26
Randonnée complétée le 19/10/2025 en 5h30

effectué le 19/10/25 en compagnie de Michel, sur invitation de Orémus guide plus que parfait 🤩. Faire ce parcours audacieux c est plonger dans une autre dimension. La pente est sérieuse, la remontée se mérite mais chaque pas offre un décor différent alternant entre beauté brute (minérale, abrupte, sauvage) et beauté et féerique (énormes tamarins, petites marguerites à foison , fahams, sentiers de vaches) on se sent minuscule et grand à la fois. Un itinéraire exigeant réservé à des courageux mais quelle claque visuelle ! Merci Orémus pour cette enieme aventure de première classe🙏 🤩

markus, 03/09/2025 11:38
Randonnée complétée le 01/09/2025 en 4h30

Merci pour cette belle ballade, pas si difficile que ça, si on prends bien son temps pour la descente, mais je n'ai pu échapper à quelques griffures dans la végétation, il n'est pas toujours évident de trouver des passages dénudés! Le dernier tiers (de la descente) est un vrai plaisir, reposant , sur un sol herbeux (après les gratons et autres pierrailles friables demandant beaucoup d'attention sur le tiers précédent) entre de magnifiques tamarins. Je n'ai pas vu le cairn dans le lit de la ravine, mais j'ai tracé mon chemin sans problème...par contre, il a fallu escalader la barrière (fermée et doublée de barbelés) pour rejoindre la Rampe Liot.

Randonnée ajoutée le : 17/08/2025