Du Tremblet au Piton du Tremblet par les coulées de 2007

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h30
Distance 7.9 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 601 - 115 m
Dénivelé positif 550 m
Dernière mise à jour 22/04/2023

Visite au cratère de la coulée de 2007

L'éruption de 2007 a été l'une des plus exceptionnelles depuis des siècles. Débutée le 2 avril, elle se terminera le 1er mai de la même année en ayant craché 120 millions de mètres cubes de lave recouvrant la RN2 de plusieurs dizaines de mètres de laves et gratons. On a mesuré des débits à 100 mètres cubes par seconde avec des projections à plus de 100 mètres de hauteur. Interdites durant de nombreuses années par arrêté préfectoral, les laves sont désormais refroidies en surface et les dizaines de traces parcourant la coulée semblent montrer que chacun y va de son itinéraire pour rapporter un petit bout de lave en souvenir. Deux sentiers ont été aménagés par l'ONF en aval de la route du côté mer. L'un descend plein est vers la mer. L'autre suit la remise en état du Sentier des Laves qui rejoint la nouvelle plage du Tremblet. Cette fiche propose une remontée de la coulée jusqu'au Piton du Tremblet et remplace une précédente qui se contentait de contourner la coulée durant l'interdiction. Elle débute ici au hameau du Tremblet où il est pratique de se rendre en bus. Se munir de lumière pour les marcheurs intéressés par une descente au gouffre en bordure de route ou par une visite de tunnel (voir § ci-dessous). Un soin particulier a été apporté à la reconnaissance qui ne s'éloigne jamais de l'un des sentiers créés par les multiples piétinements. S'ils sont faciles à deviner pour la montée, c'est un peu plus aléatoire à la descente et c'est le relief et la végétation qui guideront les pas en évitant failles, cratères, fissures ou tunnels effondrés. Profiter de cette courte boucle pour étudier, en fonction de l’altitude, l'implantation progressive des plantes. La zone est dépourvue d'arbres aussi la chaleur en période estivale peut être difficile à supporter;

La randonnée débute ici au village du Tremblet mais peut commencer en face du sentier ONF si l'on se rend à la coulée par la route. La route descend jusqu'à la Grande Ravine Criais qui a vu son tracé se modifier depuis l'invasion de son lit par la lave. La marche est une balade le long de cette curiosité géologique de 1600 m de large. Même les grands allergiques au goudron apprécieront la vaste étendue encore vierge de tout végétation importante (Photo 1). Équipé d'une lampe frontale, il est possible de s'approcher sans grand danger du gouffre situé à 15 m de la route. On y descend par quelques marches naturelles pour apprécier la taille imposante de cette portion de tunnel de lave (Photo 2). Reprendre la route et poursuivre vers le nord. On peut ainsi repérer le Piton du Tremblet à la pointe du triangle de la coulée de 2007 ou admirer les Grandes Pentes parcourues par d'autres éruptions (Photo 3). Il est possible de grimper jusqu'au belvédère sommaire de plus en plus abandonné. Marcher jusqu'au poteau de l'ONF marquant le début du sentier descendant vers la mer. Poursuivre d'une cinquantaine de mètres et se lancer dans la montée en empruntant l'un des multiples sentiers sauvages (Photo 4). Comme beaucoup de monde foule l'endroit, on ne compte plus les sentes ou traces au départ. Certaines sont très larges (Photo 5). Plus on monte et plus ces traces s'amenuisent mais elles sont toutes faciles à suivre des yeux sur une pente faible (Photo 6). Une coulée de 2021 a recouvert la partie nord de celle de 2007 et il est déconseillé de s'en approcher car les gratons acérés sont instables et très coupants (Photo 7). Le sentier principal emprunte le haut d'un talus naturel de gratons qu'il ne faut pas quitter sous peine de glissade ou de chute (Photo 8). Le Piton du Tremblet grandit à vue d'œil tout comme les autres coulées se détachant de la verdure des Grandes Pentes (Photo 9). L'installation de la végétation est immuable. Elle débute par les lichens (Stereocaulon vulcani) avant de voir les premières fougères (Nephrolopis abrupta) apparaître suivies des pailles sabres, bois de chapelet, bois de rempart et toutes les autres qu'on devinera au fur et à mesure de la montée (Photo 10). Quelques tumulus créés par des ralentissements de lave se grimpent sans efforts (Photo 11). Puis ce sont les failles qui se multiplient imposant également de bien suivre la trace car des effondrements se produisent aisément si l'on marche sur les pierres recouvertes de lichens (Photo 12). C'est aussi une manière de respecter ces minuscules mousses qui cassent au moindre piétinement. Près d'une heure et demie plus tard, on parvient au pied du Piton du Tremblet (Photo 13). L'ascension proprement dite peut débuter. Le sentier est de moins en moins visible mais ne disparaît jamais. Contourner quelques gros blocs sans danger pour se rapprocher du bord du cratère (Photo 14). La montée de 40 mètres s'avale en quelques minutes. On se retrouve à dominer le profond cratère près de quelques fissures qui semblent pourtant tenir (Photo 15). Poursuivre la grimpée pour entamer un tour complet du petit rempart qui paraît beaucoup plus grand que ce qu'on imagine depuis la route (Photo 16). On a la totalité de la coulée sous les yeux. Elle mène jusqu'à la mer et l'imagination peut retracer le parcours de la lave depuis les puits ou le cratère que l'on a sous les pieds (Photo 17). On imagine mieux ce que représentent 110 millions de mètres cubes. La végétation a pris place, plus qu'ailleurs, au centre du cratère (Photo 18). Les fougères, sabres et orchidées ont déjà colonisé le flanc nord (Photo 19). Au sud, les bois de chapelet et bois de rempart créent déjà des bosquets. Le fond ne peut s'atteindre qu'à partir de la bouche aval. Mais de gros trous profonds peuvent vite décourager d'y descendre (Photo 20). Les sportifs tenteront pourtant l'aventure en contournant quelques fissures importantes. A partir du sommet, il est possible de visiter la région en suivant de nouvelles traces. Si l'on part en hors sentier prendre garde aux fissures importantes, aux pentes recouvertes de gratons, aux ravins verticaux ou blocs isolés (Photo 21). Les longues fissures d'anciens écoulements de lave, désormais envahies de fougères guident correctement vers la route qu'on devine plus bas (Photo 22). Plus loin, une trace a été créée par les nombreux passages dans un talweg envahi de lichens (Photo 23). Il y a donc peu de chances de tomber si on la suit. Les failles se suivent, ne se ressemblent pas mais toutes sont originales ou curieuses (Photo 24). Partir vers la droite en direction de quelques puits de dégazage dépassant de la lave à 250 m d'altitude. Certains sont profonds et insondables, d'autres semblent de minuscules cheminées (Photo 25). Les bouches successives de ces petits cratères qui se devinent de la route doivent être approchées avec prudence car les flancs sont glissants (Photo 26). A quelques mètres de la dernière bouche, ne pas tomber dans un effondrement de tunnel connu des spéléologues (Photo 27). Il est déjà bordé de goyaviers qui, comme partout, seront certainement les maîtres dans les années à venir. On distingue les véhicules passant sur la RN2. Il est possible de marcher au plus près du rempart du Tremblet, de traverser encore quelques zones de gratons ou de sommets de tunnels de lave en suivant de nouveaux petits sentiers. On arrive alors à un fond de ravine large et très facile à descendre sur un sol basaltiques exempt de roches (Photo 28). Quitter le lit 15 mètres avant la route, rejoindre le pont puis remonter vers le Tremblet en reprenant la route.

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Se rendre au Tremblet sur la RN2, entre Saint-Philippe et Sainte-Rose ou prendre le bus jusqu'à l'arrêt du Tremblet - Partir par la route et gagner le début de la montée en visitant ou non le gouffre près de la route - Entamer la montée sur le sentier le mieux marqué jusqu'au piton - En faire le tour puis entamer la descente en privilégiant les sentiers existants et les curiosités - Terminer par une ravine récemment formée et rejoindre le point de départ.

Les tunnels de lave 2007

La photo satellite fait ressortir de nombreuses entrées de tunnels de lave sur l'ensemble de la coulée de 2007. La majorité des accès est impossible sans matériel de professionnel. D'autres, plus ou moins modestes s'atteignent par des désescalades de 2 ou 3 mètres. Une fois équipé d'un casque, de lumière et de batteries de rechange, il est possible d'en visiter sur de courtes distances. Ces tunnels n'ont pas autant d'attrait que d'autres cavités comme celles de 2004, du Kapor ou du Bassin Bleu mais on peut y passer un moment agréable. On découvrira par exemple de belles stalactites vertes issues probablement de la dégradation du souffre prisonnier des roches ou des cristaux de magnésite en formation depuis que les laves sont refroidies. Ne jamais pénétrer dans un tunnel sans avertir une tierce personne.


Commentaires sur cette randonnée (9)

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Juanitarun, 18/08/2024 18:53

Une très belle randonnée. J’en ai bavé dans la montée, en plein soleil, mais il suffisait de m’arrêter, me tourner, pour voir la côte déchiquetée au loin, ou de lever la tête et profiter du paysage devant moi. Les cratères, cheminées, bouches de tunnels et autres curiosités minérales sont superbes. Et puis, la végétation pionnière qui prend peu à peu possession du lieu est une leçon d’écologie. Portez un pantalon et de vielles chaussures car la roche est acérée, et profitez!

Veheme, 09/07/2024 20:05
Randonnée complétée le 09/07/2024 en 3h00

Magnifique parcours ! Cependant parfois il est très difficile de trouver un sentier, alors il faut aimer faire de la rando au feeling ! Attention aux chevilles... À faire tout de même, une vue extraordinaire vous attend en haut !

Koinzel, 07/06/2024 21:00
Randonnée complétée le 06/06/2024 en 3h00

Randonnée minéral faite en 03h00.
A certain endroit un avance au jugé, le sentier n'étant pas visible sur la roche.
La rando se fait cependant sans difficulté, appréciant ce paysage inédit.
La végétation rare pousse timidement entre la lave colonisée par de beaux lichens blancs.
Le piton Tremblet est impressionnant, et on comprend mieux la puissance de l'éruption qui s'est produite il y a quelques années.
Merci pour la trace

phiphi38, 21/10/2023 17:56

1ere sortie dans le secteur. Nous sommes monté par la gauche (dans le sens de la descente). Monté très minéral et monotone.
Retour par la droite. Beaucoup plus varié et végétalisé.
Il pleuviotait à la descente et nous avons emprunté la rivière du tremblet. Ce qui était plus facile/rapide à descendre que sur les cailloux.
Ne pas le faire en cas d'orage évidemment.

Feelixv, 08/10/2023 09:12
Randonnée complétée le 07/10/2023 en 2h30

Sortie faite en démarrant de la route où on peut se garer facilement. La montée est assez difficile vu le terrain avec un chemin partiellement visible. Il faut un peu escalader pour arriver au sommet du piton. On peut voir en haut les différentes coulées en fonction de leur couleur et la surprise a été de voir la toute dernière de juillet 2023 un peu plus haut qui dégageait encore de la fumée. La descente est plus facile mais toujours pas de chemin bien visible sauf la toute fin dans la ravine. A faire une fois. Ça change niveau paysage mais attention aux chevilles. Pratiquement impossible à faire en trail par contre. 2h30 aller retour pour nous

Samuel Lallemand, 15/07/2023 12:11
Randonnée complétée le 27/06/2023 en 4h00

Tres Belle sortie qui change des sentiers habituels du coeur de l'ile .
Le beau temps été au rdv !

Christian L, 23/04/2023 12:14
Randonnée complétée le 24/03/2023 en 4h00

Je reviens ici pour la 2ème fois plusieurs années plus tard. Ce n'est pas tant le dénivelé qui est le plus dur à avaler mais ou la pluie ou la lourde chaleur moite qui font que cette superbe rando semble bien longue. Je n'ai plus retrouvé(hélas) les couleurs rouges, jaunes ou orangées des différents cônes volcaniques maintenant recouverts de mousses et lichens plutôt blancs mais les paysages restent extraordinaires. Une de mes randos coup de cœur.

Martial, 23/04/2023 09:30
Randonnée complétée le 08/04/2023 en 4h50

Pour la 2ème fois je me rendrais vers ce piton du Tremblet, origine de la fabuleuse coulée du siècle de 2007. Il est toujours impressionnant de marcher là ou en 2007, coulaient des fleuves de laves, que j'avais pu admirer à l'époque depuis le haut du rempart du Tremblet.
Nous en profiterons pour visiter un des tunnels de cette fameuse coulée.
De multiples passages peuvent être empruntés pour rejoindre ce piton, qui parait prêt mais pourtant long à atteindre.
Un univers fantastique pour les amateurs de hors sentiers.
Photos Jointes.

Walking Dog 974, 22/04/2023 21:13
Randonnée complétée le 29/03/2023 en 4h30

Bonjour, cette belle sortie minérale fut réalisée avec Jean-Paul et Christian L.

Après un peu plus d'une décennie, nous voilà face au Tremblet et à son piton qui nous parut trompeusement bien éloigné depuis la route où nous l'observions..

Il est vraiment dépaysant de marcher dans un tel décor dominé par les laves et autres gratons, même si ce piton demande quelques efforts pour atteindre ses hauteurs.

A partir du cratère, on ne peut, en contemplant la longue saignée dessinée par la coulée, s'empêcher d'imaginer le chaos engendré par l'éruption à cet endroit.

Les panoramas, délimités par les reliefs déchirés (sommet, bouche du cratère) et l'océan en arrière-plan sont grandioses; et les matières expulsées en quantité phénoménale laissent deviner que les forces développées à l'époque devaient être terribles.

De quoi nous ramener, nous les Hommes, à plus d'humilité.

Le sol est inhabituel pour celui, qui, comme moi, n'arpente pas souvent de telles étendues.
Les gratons, semblables à des boules de coton grisâtre avec leurs chapkas de lichen, ont l'air inoffensifs. Pourtant ils sont en équilibre instable et on a tôt fait de s'affaler sur ces blocs peu fiables si on tente de les escalader !

Le sol rude craque souvent sous le pas, mais par moments il peut être sablonneux et le pied s'y enfonce un peu.... l'endroit est sec et inhospitalier, cependant la flore s'installe lentement mais sûrement.
Les failles contrastent avec les petites bouches éruptives rencontrées dans la redescente; les deux curiosités étant à approcher avec précaution....

Etrange pays ceigné aux teintes du deuil et de la désolation,
La terre ivre de colère a brûlé jusqu'à tes dernières passions
Impassible, la mer a contemplé tes pleurs écarlates et furieux
Pourtant tes cris furent-ils entendus des dieux ?

Merci Randopitons.



Randonnée ajoutée le : 22/04/2023