De Bois de Pomme à l'Escalier par les rivières Fleurs Jaunes et du Mât

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h
Distance 6 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 468 - 252 m
Dénivelé positif 50 m
Dernière mise à jour 16/11/2025

Il faudra être un peu cascadeur pour découvrir de belles cascades

Une fois n'est pas coutume, nous voici à sept randonneurs derrière Laurent pour descendre de manière assez sportive deux tronçons de magnifiques rivières traversant le Cirque de Salazie. Si l'on s'amuse plus à 8, on perd aussi beaucoup de temps pour les passages très techniques.
Attention, cette sortie ne doit jamais être entreprise après de forts épisodes pluvieux pouvant faire monter considérablement le niveau d'eau des rivières. Apprécier le niveau depuis le pont de l'Escalier ou, mieux, emprunter le sentier utilisé ici pour sortir et marcher jusqu'aux berges avant de décider.

Tous les randonneurs n'apprécient pas forcément de marcher plusieurs heures dans des fonds de ravines. Il faut se mouiller les pieds, les glissades sont fréquentes, les galets roulent sous le pied ou des pierres peuvent dégringoler des falaises souvent abruptes des canyons. Les amateurs de l'exercice apprécieront cette nouvelle sortie aquatique, courte mais sportive en raison de certains passages délicats ne nécessitant cependant pas de matériel. Le départ s'effectue en aval du barrage des Fleurs Jaunes à Bois de Pommes. Il est possible de poursuivre jusqu'à la mer ou au village de la Rivière du Mât si on est peu nombreux et qu'on dispose d'une longue journée. La partie du pont de l'Escalier a déjà été présentée sur une randonnée les pieds dans l'eau dans des paysages moins attrayants que ceux proposés sur cette fiche. La Rivière des Fleurs Jaunes est un joli torrent parfois fougueux se faufilant dans de superbes canyons étroits. Celle du Mât propose de magnifiques paysages même si la vallée peut être plus large par moments. Le seul point noir se situe au départ. Un sentier encore bien marqué sur la carte relie le sentier de l'Îlet Fleurs Jaunes au barrage mais il a beaucoup souffert des cyclones et poussées de végétation. Il est donc réservé aux randonneurs aguerris habitués aux hors sentiers. Nous l'avons pourtant emprunté mais il est aussi possible de braver quelques interdits et d'utiliser la petite route, comme le font les pêcheurs. Toute la sortie peut s'effectuer sans nager mais difficile d'y échapper si la chaleur incite au rafraîchissement.

La randonnée débute à Bois de Pomme, ici en face de l'école du village. Si le voyage s'effectue en bus, il faudra marcher depuis Salazie sur moins de 2 km à moins de trouver ces petits bus desservant Bois de Pomme. Rejoindre le sentier de l'Îlet Fleurs Jaunes en empruntant quelques courts tronçons de rues. Le sentier débute à plat avant de plonger au niveau d'un élevage de biquettes. Après les lacets, très difficile de retrouver le sentier  qui rejoint le barrage entre les énormes bambous, les bringeliers et longoses. Il faut descendre à l'azimut ou alors oser la petite route se terminant à la rivière (Photo 1). On atteint rapidement le dernier lacet de cette route (Photo 2). Aucune difficulté pour descendre jusqu'à la rivière 10 m plus bas. La descente de rivière peut débuter pour 3 heures. Ne pas chercher à éviter l'eau et effectuer les premières traversées en mouillant les pieds (Photo 3). On parvient en moins de 10 minutes à une petite chute entourée de grosses roches pour les premières acrobaties (Photo 4). Les falaises humides et colorées de l'étroit canyon sont infranchissables en cas de retour forcé (Photo 5). 10 minutes plus tard, nouvel écueil qui oblige de descendre un rocher deux fois plus important que le précédent avant de continuer en passant sous un énorme rocher (Photo 6). Poursuivre dans des paysages de plus en plus beaux de canyons étroits sans forcément avoir besoin de marcher dans l'eau (Photo 7). Après 45 minutes de descente depuis le barrage, le passage le plus sportif des Fleurs Jaunes se présente. Un tronc coincé par les crues peut tenter les plus hardis. Les autres prendront garde à ne pas chuter dans la cascade très glissante mais heureusement très courte (Photo 8). En résumé, les points de passages délicats ne comportent pas de gros dangers tant que le niveau de l'eau est faible (Photo 9). Voilà pourquoi il est impératif de connaître ce niveau avant de se lancer dans l'aventure. Continuer facilement entre les parois en cherchant toujours le meilleur passage sur les galets ou plaques basaltiques (Photo 10). Un passage étroit a permis à l'eau de s'accumuler à la sortie en créant un grand bassin. En rasant la paroi on a toujours pied, mais la chaleur aidant peut encourager à passer plus vite en nageant (Photo 11). Il faut compter une bonne heure de descente pour atteindre le confluent de la Rivière du Mât. Ce coin sauvage et très rocheux a déjà été pratiqué pour une randonnée à la recherche de l'Îlet Micot. On y retrouve la corde qui pend près de son gros rocher en équilibre instable (Photo 12). Un abri sous un de ces rochers permet de se reposer à l'ombre. Il est également possible de remonter un peu la Rivière du Mât avant d'être bloqué par une petite cascade. Après cette halte débute la descente de la Rivière du Mât (Photo 13). La rivière, la plus importante du cirque, a besoin d'un canyon plus large pour couler (Photo 14). Les endroits traversés n'ont rien à envier à ceux de la rivière précédente. On retrouve les falaises infranchissables et les bassins qu'il faut constamment traverser (Photo 15). Un peu plus en aval, elle devient plus tumultueuse et il est préférable de marcher en rive gauche sur les basaltes. On peut rencontrer ainsi une vierge sous une avancée en rive gauche et une belle source surgissant de la falaise en rive droite (Photo 16). Les amateurs apprécieront particulièrement un superbe canyon dans un virage de la rivière (Photo 17). Plus bas, dans un grand coude de la rivière, on frôle l'Îlet Morin qu'on devine sur le plateau en rive droite mais surtout aux falaises laissées à nu par le grand éboulis de septembre 2010 (Photo 18). Les parois sont recouvertes de bambous nains (Pogonatherum paniceum) et de quelques cascades en période de pluie. A partir de cet îlet, le lit s'élargit et la marche s'effectue sur des hectares de galets de toutes tailles (Photo 19). La Ravine la Faim est facile à repérer à la longue cascade terminant sa chute dans la rivière (Photo 20). Ce magnifique endroit donne une nouvelle occasion d'une halte reposante (Photo 21). Plus bas, en se retournant, on peut distinguer la cascade la Faim, laissée aux professionnels (Photo 22). Le courant redevient plus fort en arrivant dans une zone de plus en plus étroite et chaotique (Photo 23). Les plus intrépides tenteront une descente de la rivière mais l'endroit s'avère dangereux en raison du courant. Il est préférable d'escalader les roches en rive droite et d'emprunter les voies les plus instinctives pour revenir dans l'eau en prenant garde aux glissades (Photo 24). Le fougueux torrent se calme immédiatement après le goulet et l'eau peu profonde ne gêne pas la marche (Photo 25). La suite est une formalité entre des rives qui s'espacent à nouveau, recouvertes de forêts à la hauteur de l'îlet de l'Escalier (Photo 26). La rivière peu profonde et les berges lisses permettent de trouver son itinéraire selon ses goûts (Photo 27). La remontée au parking étant impossible ou très difficile au niveau du pont, ne pas manquer le sentier débutant après une grande case sur la droite dotée d'un petit kiosque sur la rive. Au moment où il est possible d'apercevoir le pont (Photo 28), trouver le petit cairn qui marque le début de la montée en rive droite. Ce sentier de pêcheur, étroit et glissant, se termine à la route de Salazie après quelques très hautes marches en béton. A moins de poursuivre vers le village de la Rivière du Mât, partir à gauche sur la route pour terminer à la petite chapelle de l'Escalier.

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

A partir de Saint-André, rouler vers Salazie jusqu'au pont de l'Escalier après le point de vue sur la Cascade Blanche - Stationner et poursuivre avec un autre véhicule jusqu'à l'école de Bois de Pomme - Stationner puis entamer la sortie en rejoignant le sentier de l'Îlet Fleurs Jaunes - Atteindre le barrage sur la Rivière Fleurs Jaunes et descendre la rivière jusqu'à la Rivière du Mât - Poursuivre dans les mêmes conditions jusqu'à l'Escalier en profitant des canyons, baignades et cascades - A 200 m du pont de l'Escalier, remonter sur la route par un sentier discret avant de rejoindre le parking.


Commentaires sur cette randonnée (4)

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Martial, 19/11/2025 17:40

Les descentes de rivières réservent toujours leur lot de surprises, et celle-ci ne déroge pas à la règle. Le canyon, étroit et superbe, offre de splendides paysages, notamment dans la première partie de la rivière des Fleurs Jaunes : cascades, « pisses en l’air » tombant de falaises entièrement végétalisées, le tout baigné de multiples couleurs.

La descente est également magnifique dans la rivière du Mât, après la photo 24 et le franchissement du rocher.

Attention toutefois : la première partie, dans la rivière des Fleurs Jaunes, ainsi que les quatre franchissements décrits, peuvent rebuter certains randonneurs. Gardez en tête qu’une fois un obstacle franchi, il faudra être capable de revenir sur vos pas en cas d’impossibilité de passer le suivant, sous peine de se retrouver bloqué entre deux passages.

En cas de difficulté dans cette section de la rivière des Fleurs Jaunes, il est possible de rejoindre directement la confluence avec la rivière du Mât en suivant la fiche n°1814, ce qui permet d’éviter cette zone tout en poursuivant la descente.

En résumé, prenez le temps d’étudier attentivement la fiche avant de vous lancer dans cette aventure. Les amateurs de sentiers bien balisés risquent d’être déstabilisés. Comme le précise la fiche, être nombreux peut « faire perdre du temps », mais cela offre aussi une entraide précieuse lors des franchissements délicats; et puis, est-ce qu'on doit se presser pour réaliser une telle randonnée ?

Une corde ou une sangle de quelques mètres peut s’avérer utile pour certains passages, les anfractuosités des roches permettant parfois de s’y assurer.

MichelPey, 18/11/2025 19:10

Bonjour et merci à ousarshiph2 pour cette invitation à découvrir ces rivières. Ce fut un régal pendant 4 heures que de pouvoir admirer la magnificence de la nature. Marcher tantôt sur les berges, les rochers se laisser descendre dans le courant franchir des obstacles techniques où l’entraide est indispensable. Se rafraîchir sous les nombreuses cascades impressionnant canyon par endroit.un franchissement insolite et épique à califfourchon sur un gros tronc de filao où il fallait se faire basculer pour se lâcher dans l’eau. Ousarshiph n’a pas hésité, je l’ai suivi . Vraiment génial. Par contre à faire par très beau temps et avec un niveau d’eau bas .prudence lors des passages delicats où les plus aguerri assurent et rassurent les autres

Gazelle, 18/11/2025 18:51
Randonnée complétée le 11/11/2025 en 4h00

Je savoure encore la chance et le privilège d’avoir fait partie de cette joyeuse troupe guidée par ousarsiph2, pour explorer cette partie de rivière !

La découverte est superbe : un itinéraire étonnant, alternant passages doux au fil de l’eau et sections plus engagées où il faut poser les mains, franchir à deux ou trois reprises d’énormes blocs, garder son équilibre et compter sur l’entraide du groupe. Merci encore de la bienveillance de tous !

Rien d’inaccessible, mais c’est vrai que ce n’est certainement pas une promenade : la vigilance reste de mise, l’inattention n’est, peut-être pas, pardonnée ! Mais bon j’étais confiante car entre de bonnes mains et aux anges !

Les paysages, eux, sont un vrai cadeau : parois sculptées, couleurs de bruns et d’ocres, eau claire qui glisse en rubans, cascades toutes différentes… un décor vivant, changeant à chaque virage, avec des nouvelles nuances et lumière. La météo clémente et le niveau d’eau bas ont rendu notre progression d’autant plus agréable.

Une sortie belle, exigeante par moments, rigolote souvent et surtout profondément énergisante !

Merci encore pour l’invitation et à toutes les personnes du groupe pour ce partage et pour leur passion de l’île — c’est un bonheur de marcher à vos côtés.

Walking Dog 974, 16/11/2025 22:01
Randonnée complétée le 11/11/2025 en 4h00

4 HEURES DE MARCHE CAPTIVANTE POUR LE DOUBLE DE RANDONNEURS

Bonjour ! Ousarsiph2, docteur ès randonnées aquatiques et cascades😎, nous a fait profiter de sa dernière création.
Bravo à lui et merci pour ce partage !😄

Je crois ne pas me tromper en disant que nous avons tous aimé cette sortie dépaysante et très belle. 😍

Les passages simples et ceux plus engageants se sont succédés à travers canyons , parois colorées, cascades diverses, au gré de la rivière souvent calme et peu profonde, parfois un peu plus agitée mais toujours abordable grâce à un niveau d’eau bas (PHOTOS 1, 2 et 3).
Le ciel, plutôt exceptionnel ce jour-là de par un soleil longtemps dominant, faisait briller les flots dont les reflets ondulaient sur certaines roches.

La musique de l’eau accompagnait continuellement les paysages qui défilaient et changeaient au fur et à mesure de notre marche.

C’était presque une balade facile, si on excepte les 4 passages délicats mentionnés par la fiche.
C’est vrai, ces obstacles demandent de l’attention et de la patience.
Mais la solidarité, l’entraide ont compté durant cette sortie...
Je remercie mes compagnons qui m’ont aidé à bien « prendre » ces blocs sur lesquels il fallait une glissade contrôlée ou une approche particulière et… assistée !
Le troisième franchissement était le plus « technique » pour moi.
Seul, j’aurais pu finir sur le dos ! Mais tout s’est bien passé (pour nous tous).

Ousarsiph2 était soucieux de la sécurité de chacun, en plus de son souhait de nous faire profiter de ses trouvailles.
Et tout le groupe a aidé. 😃

Les cascades avaient toutes un visage différent. C’est une bonne chose.

A côté de ruissellements le long de certaines parois humides, de « pisse-en -l’air » quasiment invisibles, presque devenus du « goutte à goutte » pour certains, des petites chutes et d’autres, plus élevées, donnaient un merveilleux spectacle (PHOTOS 4 et 5).
La cascade de la Ravine la Faim (PHOTO 5) était vraiment charmante et étrange.
Elle me semblait à la fois puissante et gracile ; ses « jets » paraissaient comme propulsés d’en haut et pourtant ils se perdaient rapidement en une brume dans le vent, qui jouait avec la cascade et me ramenait de fines gouttelettes dans le visage ..
Comme une caresse de la cascade. Moment agréable.

Une très belle balade ...mais les randonneurs désireux de pratiquer cette sortie retiendront ce qui en a fait une réussite pour nous :
- une météorologie favorable.
- un niveau d’eau raisonnablement bas, pour ne pas se mettre en danger et passer plus facilement certains points critiques.
- un groupe solidaire (pour les marcheurs solitaires : être doublement attentif sur les 2 points précédents !).

Merci Randopitons ! Merci Ousarsiph2 !

Randonnée ajoutée le : 16/11/2025