Le captage sur la Ravine José Lebeau par Mare d'Affouche et Trou Blanc

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h30
Distance 7.3 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1029 - 689 m
Dénivelé positif 650 m
Dernière mise à jour 30/07/2024

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En 2021, Hervé a aidé des habitants de Mare d'Affouches à installer 1200 m de tuyau pour capter l'eau de la Ravine José Lebeau. Repérages, transport et assemblage des tronçons de 25 m a demandé d'intenses efforts. Il nous conduit aujourd'hui le long de cette canalisation pour nous montrer l'ampleur du travail et nous faire découvrir une région très peu fréquentée par les randonneurs.

On retrouve sur toute l'île des îlets délaissés ou parfois seulement un vestige de case oubliée. Tous ces lieux de vie abandonnés ont le point commun de se situer proche d'un point d'eau. Lorsque que ce n'est pas le cas, les habitants ont dû déployer d'importants efforts pour installer de longues tuyauteries afin de transporter le précieux liquide récupéré dans une ravine pérenne située parfois à plusieurs hectomètres. C'est le cas de l'îlet habité Mare d'Affouches situé au pied du piton éponyme proche du Piton Lélesse d'où partent plusieurs ravines le plus souvent à sec. La Ravine José Lebeau n'est pas la plus proche de l'îlet mais elle coule en permanence. Chaque famille a installé sa propre tuyauterie et c'est jusqu'à cinq de ces canalisations en plastique que longe le parcours proposé sur cette fiche. Il est donc quasiment impossible de s'égarer puisque ces tuyaux sont constamment sous les yeux. Attention cependant car ils empruntent parfois des ravins ou surplombent des ravines. C'est surtout le petit sentier créé par les passages des nettoyeurs de captages qu'il ne faut pas perdre des yeux. La boucle emprunte, tour à tour, la large piste montant à Mare d'Affouches et le sentier désormais abandonné vers Trou Blanc, avant de longer la Ravine José Lebeau sur un étroit sentier. Le retour passe sur le sentier de Trou Blanc venant de Grand Sable. Fraîchement nettoyé (Juillet 2024) il est redevenu très agréable à parcourir. En arrivant à l'oratoire qui domine l'îlet de Trou Blanc, la tentation est grande de descendre sur les berges de la Rivière du Mât pour se régaler du spectacle des cascades et bassins prisés des canyonistes. Attention, car la descente glissante et abrupte devra se remonter en fournissant de gros efforts.

La randonnée débute au parking situé à la fin du Chemin de Bras Marron. Rejoindre le début du sentier descendant vers la rivière par de nombreux lacets pierreux. Traverser la rivière sur la passerelle métallique installée sur la grande plaque de gabbro de SalazieVoir les explications de Laurent Michon sur ces phénomènes géologiques en cliquant sur l'icône rouge de la carte ci-dessous. On peut voir la rivière à travers le sol grillagé de l'ouvrage (Photo 1). Après un oratoire et un escalier, on rejoint rapidement la piste en forte pente glissante menant à Mare d'Affouches. Elle est bordée de grands champs de chouchous et de vergers d'agrumes (Photo 2). Avant de parvenir aux premières habitations, repérer sur la gauche le poteau de l'ONF annonçant la direction de Trou Blanc alors que le sentier est depuis longtemps abandonné. Laisser la piste et emprunter ce sentier assez couvert d'invasives qui laissent sur les pantalons de belles grappes de colle-colle (Photo 3) ! Étonnamment, le passage semble tout de même fréquenté et jamais on ne cherche des yeux le sentier. Les fenêtres naturelles dans la végétation permettent d'observer de magnifiques paysages sur l'autre moitié de la boucle avec le Piton Tambour en toile de fond (Photo 4). On repère même par endroits la piste qu'on empruntera en fin de boucle (Photo 5). On repère très vite les tuyaux, dont un qui semble plus récent que les autres (Photo 6). On s'élève lentement sur une pente agréable en profitant encore de points de vue sur Trou Blanc, Hell Bourg et Bélouve repérable à son antenne (Photo 7). Un oratoire sur la droite semble régulièrement visité (Photo 23). Le sol est parfois glissant à cause de l'épaisseur d'aiguilles de filaos en bordure du ravin. La carte indique une habitation dans les parages. Ne pas manquer la courte jonction entre bambous et agrumes vers une grande case comportant une demi-douzaine de pièces avec, pour certaines, des matelas où il n'est pas recommandé de faire la sieste (Photo 8) ! Vu sa taille, elle devait abriter une famille nombreuse. Après une forte pente dans les bambous, le sentier se met à descendre fortement vers la Ravine Fouquet (Photo 9). La ravine étroite se passe aisément à gué. Le sentier historique se poursuit vers la gauche. Le délaisser. Partir sur la droite en longeant les bambous, tout comme le tuyau bleu servant de repère (Photo 10). Ce nouveau sentier, plus étroit que le précédent, passe en corniche pour de nouveaux panoramas. Des pieds de vétiver le bordent comme souvent dans les zones ayant été habitées ou cultivées. Du sentier, on devine la ravine coulant dans le fond. On aperçoit même une petite cascade qui se rejoint par une descente sur terrain instable. Un petit bassin alimenté par une modeste chute peut représenter une halte reposante (Photo 11). Plus loin, de nouvelles traces d'habitations se repèrent aux grosses touffes de bambous (Photo 12). La trace, malmenée par le passage des cyclones, impose quelques contorsions et petites acrobaties (Photo 13). Toujours aussi facile de se repérer malgré l'étroitesse du passage (Photo 14). Le sentier se rapproche petit à petit de la Ravine José Lebeau. Les tuyaux finissent dans de petits bassins où ils puisent l'eau qui sera dirigée vers Mare d'Affouches (Photo 15). Après le captage il n'y a plus de sentier. Un regard sur la carte permet de constater que le sentier de Grand Sable à Trous Blanc passe à moins de 100 m des captages. C'est donc par le fond de la ravine, plus facile que par la forêt qui la borde, qu'il faut effectuer la jonction. Traverser tout d'abord un court canyon par de courtes escalades (Photo 16). La pente est forte, les roches hautes, mais la ravine qui coule en-dessous, ne gêne pas la progression (Photo 17). On parvient rapidement et sans danger sous les grands filaos du sentier, avec la surprise de le trouver bien nettoyé (juillet 2024). La marche devient un réel plaisir à arpenter ce trajet longtemps abandonné et sans doute nettoyé pour le passage d'une course. De longues portions passent dans les cannes fourragères (Photo 18). D'autres dans les bois de couleurs, les longoses et  bambous sont tout aussi faciles (Photo 19). Puis le sentier longe la Ravine Goyave qui impose de garder toute son attention sur la trace car il emprunte parfois le fond de la ravine. Il remonte ensuite vers le nord avant de repartir vers le sud pour atteindre la Rivière du Mât. Quelques petites cascades tombent des affluents proches du gué (Photo 20). Le petit pont de bois facilitant la traversée du gué a disparu et il faut un peu se mouiller les pieds pour atteindre la rive droite (Photo 21). Pour rejoindre la piste de Trou Blanc, emprunter une échelle et grimper fortement sur des lacets couverts de lianes de chouchous (Photo 22). Arrivé aux quelques maisons de Trou Blanc, le parking se rejoint par une large piste sableuse qui finit au Chemin de Bras Marron. Prendre à gauche jusqu'au véhicule en profitant des derniers points de vue sur le Piton d'Anchain.

Les randonneurs en ayant encore sous la semelle et ne craignant pas les fortes descentes glissantes se précipiteront sur le sentier des canyonistes pour rejoindre la Salle à Manger. Il faut avoir de bons freins pour éviter les glissades sur le sentier terreux. Heureusement, les branles verts et blancs et les pieds de goyaves permettent de s'accrocher au passage (Photo 24). Les dix derniers mètres sur le rocher glissant peuvent s'avérer dangereux s'il est humide. Une fois en rive droite, on se retrouve face à une haute falaise et un bassin alimenté par un fougueux toboggan (Photo 25). Un autre bassin, au milieu du plus haut gabbro de Salazie usé par les crues, donne des envies de baignade (Photo 26). On peut même envisager de descendre la rivière en rive droite (Photo 27). Il faudra alors rajouter du temps pour l'aller-retour. La remontée est certes courte, mais impose de se pencher vers l'avant en raison de la forte pente.

Profil

Plan de l'itinéraire

Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Se rendre dans le Cirque de Salazie et rejoindre Hell Bourg - Traverser le village, gagner l'Îlet à Vidot puis le parking à la fin de la route de Bras Marron - Entamer la boucle par la passerelle sur la Rivière du Mât et remonter vers Mare d'Affouches - Emprunter l'ancien sentier de Trou Blanc et bifurquer plus loin pour suivre la canalisation - Après le captage, rejoindre le sentier officiel en remontant le lit de la Ravine José Lebeau - Partir à gauche et rejoindre Trou Blanc puis le parking.
Cette fiche propose un supplément sportif pour rejoindre la Salle à Manger, un lieu prisé des canyonistes.


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Martial, 08/08/2024 11:34

Belle sortie que j'avais déjà effectué avec mon ami Hervé, cela permet de se rendre compte de l'énorme travail effectué lorsqu'il faut aller capter une source.
Le clou du spectacle reste cependant la descente dans la rivière par l’échappatoire des canyonneurs.

herve trek nepal, 01/08/2024 15:11

une randonnée pleine d'émotions et de passages inédits ! la vie dans le hauts !

Suepairpiénu, 29/07/2024 11:40

La partie "Trou Blanc" mérite vraiment le détour. La forte pente terreuse est effectivement très glissante. Ce qui glisse le +, ce sont les rares herbes qui sont sur cette sente. Il faut environ 20 minutes pour descendre, 20 minutes pour remonter.
L'amont et l'aval de la paradisiaque Salle à Manger sont accessibles mais attention : même sèche, la roche est naturellement glissante !

Sur le chemin du retour, des pères Noël veillent sur le champ de haricots :-)

Randonnée ajoutée le : 22/07/2024