La plus grande marmite de géant de La Réunion à Chemin de Ceinture

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 1h
Distance 0.8 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 310 - 278 m
Dénivelé positif 40 m
Dernière mise à jour 01/04/2024

L'aventure la plus courte du site

La Ravine Sèche réserve bien des surprises lorsque l'on parvient à s'en approcher. On rencontre des bassins faciles à rejoindre comme le Bassin Cadet depuis la ville de la Plaine des Palmistes. Le parcours aux alentours offre quantité de marmites, bassins ou arches. La jonction la plus difficile avec le Grand Bras Piton permet de s'approcher d'une gigantesque faille infranchissable surplombant un grand bassin. Une belle cascade peut également s'atteindre en descendant aux alentours de l’Écho. C'est une ravine des plus sèches comme son nom l'indique mais c'est aussi l'une des plus perturbées géologiquement. Il faudrait des jours d'exploration et du matériel pour mieux la connaître. Cette fiche propose une des plus courtes sorties du site mais également l'une des plus dangereuses, interdite aux solitaires. Il ne faut pas s'y rendre sans un sérieux entraînement et se munir d'une sangle de deux mètres pour rassurer lors de la jonction avec la marmite. Si la marmite de géant ou du diable est une cavité lisse creusée par un cours d'eau dans laquelle tourbillonnent des galets usant des parois basaltiques, celle de la Ravine Sèche ne répond pas exactement à la définition. Pourtant l'énorme cavité circulaire, (mesurée à 42,6 x 37,6 m par l'association Somin Sarèt) certainement créée par un effondrement, a de quoi impressionner. L'endroit sauvage a donné lieu à un remarquable écrit, "Nouvelles de Bourbon" d'Auguste Logeais publié en 1845 (voir § ci-dessous).

La randonnée débute au plus près du pont, proche d'un oratoire dédié à Saint-Expedit (Photo 1). Un coup d'œil à l'amont de la ravine depuis le pont donne une idée de la descente à effectuer pour rejoindre le basalte et de la remontée elle-même. Ne surtout pas entreprendre la sortie si la ravine est en eau. Repérer le fond de ravine à sec situé à quelques mètres et entrer dans le sous-bois (Photo 2). La marche est lente à chercher les passages entre les roches moussues. On peut aussi partir au plus près du pont pour le même résultat mais avec de hautes marches. On parvient rapidement au rempart bordant la ravine (Photo 3). On domine un profond ravin dont l'accès semble difficile. En cherchant bien dans les fissures du terrain, on trouve plusieurs endroits pour entamer la descente dans une végétation assez touffue, sans trace officielle (Photo 4). Il est préférable de ne pas souffrir du vertige pour mieux assurer les prises sur le sol glissant (Photo 5). Après quelques acrobaties pour enjamber ou passer sous des troncs, on parvient au fond de ce ravin occupé par un gros pied de jamrosats (Photo 6). L'ancien bassin a été aménagé lors de la construction du pont par le rajout de murs de soutènement entre les roches (Photo 7). Une haute muraille défie le temps malgré les racines cherchant à déstabiliser les pierres moussues (Photo 8). Le pont se rejoint facilement pour entamer la remontée de la Ravine Sèche (Photo 9). Vers l'aval, un grand cassé empêche d'explorer le fond. Vers l'amont, le sol est un classique de la région avec un lit constitué essentiellement de roches basaltiques (Photo 10). Des bassins, tout le long, retiennent l'eau et abritent ou non des têtards (Photo 11). La marche impose de sauter de bosse en bosse en évitant les parties humides et glissantes (Photo 12). Les amateurs de fonds basaltiques trouveront sculptures, bassins, marmites créés par les crues millénaires (Photo 13). On se retrouve rapidement en approche d'un mur qu'on aperçoit, laissant penser qu'il est infranchissable (Photo 14). Un grand bassin d'eau sombre occupe le fond rocheux (Photo 15). La marmite se trouve dans le virage du cours d'eau, derrière les coulées semblant difficile à franchir sans matériel (Photo 16). Le point le plus bas en rive gauche attire naturellement le regard (Photo 17). La marche à franchir est cependant très haute et les prises rares. Un encadrement rouillé nous a aidés à franchir l'obstacle mais il disparaitra sans doute un jour (Photo 18). Le passage récent de Belal (janvier 2024) l'a certainement emporté en aval du pont. Une fois le mur moussu escaladé, on se retrouve sur un nouveau plancher basaltique entourant une partie de la marmite. Prendre garde à ne pas glisser dans le trou donnant sur le bassin aperçu plus bas qui a envahi le vide laissé par une couche souterraine des coulées de lave (Photo 19). On peut ainsi étudier l'énorme cavité remplie de cailloux et de galets ainsi que le haut de la cascade à sec une grande partie de l'année (Photo 20). Sa forme circulaire fait effectivement penser à une marmite mais les couches successives de basalte laissent imaginer des effondrements anciens (Photo 21). Sans doute un géologue détient-il la bonne réponse ? Qu'elle que soit son origine, cette immense marmite ne laisse pas indifférent. La photo satellite laisse imaginer que l'on peut en trouver une autre en amont. Le fond n'est accessible qu'encordé aussi le retour s'impose-t-il. L'utilisation du cadre métallique, assez facile en montant, devient très dangereuse dans la descente. Prudence donc (Photo 22). Le retour jusqu'au pont est une formalité. La remontée depuis le fond du ravin est plus facile qu'en descente.

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Depuis la RN 3, rejoindre le village de Chemin de Ceinture avant d'emprunter le Chemin de Ceinture (D3, Route Hubert Delisle) en direction de Sainte-Rose - Franchir le pont enjambant la Ravine Sèche et stationner une cinquantaine de mètres plus loin - Partir par le talweg rocheux en direction de la Ravine Sèche - Rejoindre le lit puis remonter jusqu'à la marmite - Faire demi-tour par le même itinéraire.

Une histoire à la Grande Marmite

René Auguste Logeais a quitté sa Mayenne natale pour vivre quelques années à Bourbon. Il n'a écrit qu'un seul livre contenant cinq nouvelles et cinq lettres uniquement destinées à ses amis. Parmi elles, Déita le Créole, la Ravine Sèche, un texte de 16 pages, qui se lit rapidement. Il manie à merveille le verbe qui nous ramène aux classiques du 19ème siècle.

L'histoire : Déita, cueilleur de palmiste un peu égaré mentalement, rencontre l'auteur alors qu'il est auprès de la Grande Marmite. Il lui conte l'histoire de Georges, un pêcheur, sauvé d'un accident par une jeune marronne, Mounna, alors qu'il recherchait des palmistes. L'amour fit le reste et Mounna tomba enceinte. Impossible d'épouser Mounna l'esclave ou d'adopter l'enfant. Ils continuèrent à se voir en secret jusqu'à la naissance de l'enfant que Georges devait adopter après, soit-disant, l'avoir trouvé près de la Ravine Sèche. Un jour de forte pluie où Déita se promenait près de la Ravine Sèche, il entendit des cris qui venaient du couple en train de se noyer avec le bébé dans la Grande marmite qui les abritait. Il ne put rien faire pour les sauver devant la furie de l'eau tourbillonnant dans la Grande Marmite.


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Ousarsiph2, 06/10/2024 11:21
Randonnée complétée le 06/10/2024 en 1h00

Bonjour
Sortie faite ce jour en compagnie d'Oremus. En suivant les conseils précédents, nous n'avons eu besoin ni de corde ni de sangle, que ce soit pour atteindre le lit de la rivière, en passant par le passage indiqué par Martial, ou pour franchir le mur avant la marmite : nous sommes montés par le cadre métallique et redescendu par le passage de Walking Dog. La descente ou la remontée à l'intérieur de la marmite se fait sans difficulté. Au pire, il y a suffisamment de cailloux à empiler si l'on souhaite se créer une marche pour se hisser plus facilement.

Walking Dog 974, 24/08/2024 18:35
Randonnée complétée le 24/08/2024 en 0h45

Bonjour, j’ai effectué cette très courte sortie le 24/08/24 par un temps bien ensoleillé.
Je l’ai trouvée sympathique et tout à fait adaptée pour moi dans l’objectif d’un réentraînement relativement physique mais bref.

Précisons qu’avant d’aller dans cette ravine j’ai lu et relu la fiche et le seul et unique commentaire de cette randonnée (celui de Martial).

PHOTO 1 : Vues aval et amont de la Ravine Sèche en passant le pont.

Après avoir franchi le pont et m’être garé plus loin, je suis revenu sur mes pas et j’ai examiné les passages possibles.
Je crois avoir vu la faille décrite par Martial, située en rive droite.
Toutefois je la trouvais un peu coriace à mon goût (et selon mes capacités du moment ) ; aussi décidai -je de franchir le pont(comme si je retournais au village) pour gagner la rive gauche et regarder à gauche de la jonction de la route et du pont. Et ce fut une bonne idée !

PHOTO 2 : un autre accès à la ravine.

Quelle belle surprise ce fut de constater que cet endroit avait été nettoyé et défriché (photo en haut à gauche). Dans mes souvenirs, lors de la création de la fiche, ce coin était envahi de plantes et comblé de détritus.

Le passage est fait en gros de hautes marches terreuses (photo en haut à droite) que l’on peut descendre en agrippant les souches d’arbustes coupés ou certaines racines (attention tout de même, certaines racines de longoses sont desséchées).
La photo du bas donne une idée de la descente, en vue éloignée.



PHOTO 3 : 2 vues du lit de la ravine.
Ce lit est moins difficile à arpenter que je le pensais ; j’ai été tout de même surpris par les nombreuses mares d’eau croupissante qui ornaient le fond ici et là.
C’était un jeu facile que de cheminer en évitant ces flaques pour remonter la ravine, car la roche était sèche et assez rugueuse pour les chaussures, le lit large et « plat ».
Et ces flaques sont naturelles elles au moins, contrairement aux déchets et autres charognes courageusement jetés du haut du pont pour finir de pourrir à la base des piliers….Comme quoi il y a des choses qui ne changent pas ! Pauvre île de la Réunion ! 😔
Heureusement que ce n’était qu’à cet endroit que les mauvaises odeurs se trouvaient…

Je suis arrivé rapidement au bassin précédant la marmite.

PHOTO 4 : un bassin de réflexion !
On ne peut pas manquer ce large bassin , parce qu’il faut trouver le moyen de le franchir pour pouvoir continuer.
J’ai bien repéré en rive gauche l’encadrement métallique cité par la fiche et par Martial qui a eu la gentillesse de le remettre d’aplomb (cercle bleu) pour aider les futurs aventuriers (merci à lui)….
Mais là encore je n’ai pas su escalader cette « échelle » , je ne comprenais pas comment faire et j’avais l’impression que je pouvais tomber à la renverse en cas de fausse manœuvre.
Probablement un manque de souplesse… 🤨😅😂😂
Mais ce passage n’était pas pour moi.

Pas question de me décourager, je cherchais un autre chemin : en regardant le cassé en rive droite d’un peu plus près, j’ai vite trouvé une voie possible et plus sécure pour moi (trait rouge ).
En m’aidant des arbustes solidement enracinés et de bonnes prises rocheuses j’ai réussi à grimper ce cassé en toute confiance.

Evidemment, il vaut mieux ne pas choir dans le bassin en contrebas : ses eaux peu ragoûtantes sont peu profondes et laissent voir de beaux rochers affleurant à la surface…ne comptez pas sur l’eau pour amortir une chute possible.



PHOTO 5 : la cuisine des géants !

L’arrivée à la marmite se fait tout de suite ou presque après avoir escaladé le cassé, ce qui m’a étonné (je pensais devoir marcher encore).

Elle est magnifique ! Merci à Jean-Paul et à pirlouis pour cette idée de sortie !

J’ai presque fait le tour de la marmite sur son bord supérieur (photos du haut à gauche et à droite). Elle est énorme.
On se croirait en présence d’un cratère creusé par une météorite, ou d’un chaudron antique ayant appartenu à quelque géant disparu…

Je me suis senti minuscule moi aussi.

Je suis ensuite descendu dans cette marmite, non sans assurer ma sortie : suivant les conseils de Martial, j’avais ceint une « dent » rocheuse de ma sangle pour m’aider à remonter (les 2 photos du bas).

Je n’ai pas pris le temps de bien regarder, mais Martial a raison , il doit y avoir moyen de sortir de la marmite sans matériel.

Après avoir pris encore quelques photos, je n’avais plus qu’à rebrousser chemin (j’ai pris le même passage en rive droite au cassé ; cela se fait sans problèmes).

J’ai retrouvé le pont, puis je suis remonté sans problème par cet accès facile trouvé en rive gauche.
Surprenant de voir que la balade était déjà finie.

Superbe sortie, et peu fatigante.

Merci Randopitons ! Merci à Martial pour ses conseils !

Martial, 12/02/2024 17:34
Randonnée complétée le 12/02/2024

L’aventure est certes courte, mais peut se révéler dangereuse comme le précise la fiche. Il semblerait que Bélal ait modifié la 1ère descente vers la ravine ; des arbres sont tombés au-dessus du passage de la photo 4, ce qui le rend très difficile pour descendre.
Nous avons pris du matériel, donc nous allons l’utiliser et descendre en rappel sur ancrage naturel, en l’occurrence un arbre solide au-dessus du rempart.
Nous le découvrirons au retour, il y à un passage facile pour remonter et pour descendre ; il faut partir à l’inverse de la photo 2, soit de l’autre coté de la route, toujours vers la rive droite, on aperçoit une faille qui descend vers la ravine, la désescalade est facile, il suffit après avoir posé le pied sur le bord, de le suivre vers l’amont et de descendre facilement sous la pile du pont.
L’arrivée vers le cassé de la photo 16 est rapide, nous avons retrouvé sous une partie éboulée l’encadrement de la photo 18, que nous avons dégagé et remis en place.
Je tenterai la montée au centre du cassé, des marches naturelles dans la roche permettent de se hisser au milieu, des prises au-dessus permettent de grimper en tirant sur les bras et de prendre rapidement pied sur le bord. Une fois le 1er cassé passé, il peut installer une corde pour les autres participants, facile rive gauche du côté de l’encadrement.
Ce sera d’ailleurs l’endroit de notre descente, aidé d’une sangle de quelques mètres.
Arrivée vers la marmite, on s’aperçoit qu’une faible hauteur nous sépare du fond, le problème n’est donc pas de descendre, il y a, à peine 2 mètres et le sol est composé de cailloux plus ou moins gros qui vont amortir le saut. Le problème auquel il faut penser, est bien, de pouvoir remonter.
Nous installerons donc une sangle autour d’un rocher dont nous nous servirons pour descendre ; une fois en bas, on s’aperçoit qu’il est possible de se caler les pieds dans la roche pour remonter facilement, ce que je ferai avec succès, sans utiliser la sangle que nous avions posé.
Se promener dans cette immense marmite et en faire le tour est un régal, nous sommes d’un seul coup très petit et nous imaginons les lieux lorsque l’eau déboule. Il est également possible d’en faire un demi-tour par la rive gauche au-dessus.
Cette mini aventure nous à régalé et nous l’avons beaucoup apprécié.
Regardez ma dernière image de 4 photos qui vous indiquent les passages.

Randonnée ajoutée le : 06/02/2024