De Sainte-Rose aux Citernes par la conduite forcée

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h30
Distance 16.4 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 822 - 2 m
Dénivelé positif 850 m
Dernière mise à jour 30/01/2023

Randonnée électrique mais éclectique

Cette boucle qui comporte la ligne droite la plus longue du site permet de s'approcher des installations de production électrique les plus importantes de l'île. Beaucoup connaissent l'usine hydroélectrique de Takamaka, de Langevin, de Bois d'Olive ou les fermes éoliennes au-dessus de Sainte-Suzanne qui fournissent une partie cette précieuse énergie aux habitants de La Réunion. Tout le monde a sans doute aperçu ces réservoirs qui dominent Saint-Rose mais ignorent peut-être l'importance qu'ils revêtent dans la distribution de l'électricité (voir § ci-dessous). La région de Sainte-Rose n'est pas la plus ensoleillée mais c'est tout de même là que l'on trouve des fermes photovoltaïques les plus étendues qui côtoient quelques éoliennes pour compléter la production. Cette boucle d'une quinzaine de kilomètres propose de monter en longeant la conduite forcée destinée au transport de l'eau, des réservoirs jusqu'à l'usine construite près du port. Le retour s'effectue en descente au plus près d'une vaste superficie couverte de panneaux solaires. Depuis la montée ou la descente, on aperçoit, sous les pentes du Piton Balmann, la ferme éolienne de Sainte-Rose faisant de cette randonnée une boucle dédiée à l'électricité. Beaucoup de canne et peu de beaux sentiers mais la sortie pratiquée au moins une fois permet de mesurer les difficultés d'approvisionnement en courant électrique.

La randonnée débute sur la gauche du Chemin du Petit Brûlé où deux emplacements permettent de stationner. On peut tout aussi bien commencer au port à deux pas de l'usine qui a été ici gardée pour la fin. Aucune question à se poser sur la direction car, dès le départ, on aperçoit les réservoirs 800 mètres plus haut. La montée débute doucement sous des pylônes électriques qui transportent la haute tension vers l'Abondance avant de finir à Bois de Nèfles Saint-Denis pour être distribuée (Photo 1). Presque tous les types de sols sont représentés excepté les sentiers habituels : pistes en bordure de champs de canne, sentiers étroits dans les herbes, portions bétonnées ou vieilles pistes basaltiques (Photo 2). 500 mètres plus loin, la ligne électrique part vers la droite et l'on marche au plus près de la grosse canalisation qui domine les hautes herbes (Photo 3). Une canalisation beaucoup plus petite lui est parallèle (Photo 4). Elle transporte une partie de l'eau des réservoirs qui est cédée à la commune pour l'irrigation. La marche est facile lorsqu'un semblant de piste longe les champs de canne à sucre. La plupart du temps, la progression s'effectue sur un sol herbeux voire herbu par manque d'entretien (Photo 5). Quelques bananeraies ont remplacé des champs de canne (Photo 6). L'humidité de la région les rend vigoureux et productifs. Plus loin, les champs disparaissent et sont remplacés par une belle forêt très touffue et impénétrable. Les bois de couleurs dépassent mais ne procurent aucune ombre le matin. On aperçoit à tout moment les réservoirs depuis la longue saignée dans la végétation (Photo 8). A 370 m, la canalisation disparaît sous terre. La pente, encore assez faible depuis le départ, augmente après le passage de la route des Radiers. En regardant vers Sainte-Rose, on a une très bonne idée du chemin parcouru (Photo 9). Il faut partir sur la gauche pour contourner un réservoir en bord de route et retrouver très vite la piste qui remonte. Une campagne de remplacement des poteaux électriques a permis de nettoyer la piste qui monte de plus en plus fortement (Photo 10). Certains endroit humides sont ainsi devenus boueux et glissants (Photo 11). Le cheminement est pourtant plus facile que dans les hautes herbes du bas. Après un peu plus de 90 minutes, on parvient au pied de la dernière pente qui rejoint la clôture des citernes (Photo 12). Longer le grillage en profitant des larges panoramas sur l'océan en direction de Saint-Benoît (Photo 13). Les réservoirs abritant en tout 100 000 m3, qui paraissaient minuscules à Sainte-Rose, révèlent ici leur véritable taille (Photo 14). Du promontoire qui domine le portail d'entrée, on a également une belle vue sur la fin du trajet qui longera la longue ferme photovoltaïque (Photo 15). C'en est fini des montées mais il ne faut pas craindre la longue portion de route sinueuse qui descend vers la D57. Elle traverse une forêt qu'on vient de longer et c'est un plaisir de deviner les espèces végétales rencontrées (Photo 16). Attention par temps humide car le goudron recouvert de mousse est une véritable patinoire, surtout que la forte pente attire vers le bas. La petite route réglementée à la circulation prend fin à la D57. Prendre à droite, marcher sur cette route des Radiers, si connue des amateurs de course automobile, rejoindre le château d'eau et la canalisation. Poursuivre un peu plus de 500 mètres et partir sur la gauche sur une piste bétonnée ou recouverte d'herbes rases qui file plein nord en direction de Sainte-Rose. Elle est bordée de toutes parts d'orchidées blanches ou d'orchidées bambous du plus bel effet (Photo 17). Poursuivre à un moment tout droit au lieu de partir sur la droite et on se retrouve nez à nez avec la clôture de la ferme photovoltaïque. Comme pour la montée, inutile de réfléchir, il suffit de suivre le grillage pour être certain de ne pas s'égarer (Photo 18). Le passage est étroit mais suffisant pour marcher sans danger. Quand c'est plus étroit, tenir des doigts le grillage pour ralentir une éventuelle glissade (Photo 19). Sur la descente de la première partie, seuls deux tronçons de moins de 20 mètres obligent à rentrer le ventre ou à quitter le grillage pour la bordure du champ de canne. Les vues sur les centaines de panneaux solaires ne sont guère excitantes mais on bénéficie souvent de beaux panoramas vers la mer, surtout après la coupe de la canne. On regrette de ne pouvoir emprunter la petite route de service à l'intérieur de l'enceinte (Photo 21). En période ensoleillée, de gros groupes électrogènes tournent à plein régime pour alimenter les foyers. A mi-descente, la ferme se scinde en deux parties. Il faut traverser pour poursuivre la descente en longeant le grillage mais en rive droite de la ferme. Le sentier est de plus en plus envahi d'herbe, de bananiers tombés au sol ou de feuilles de palmiers (Photo 23). Il est conseillé d'emprunter alors le Chemin des Manguiers qui descend doucement vers la mer au milieu des champs de canne à sucre (Photo 24). A la nationale, partir vers la gauche jusqu'au rond-point de la Marine puis obliquer un peu plus loin vers la droite en direction du cimetière. Ce n'est pas le plus caractéristique de l'île mais il comporte cependant quelques tombes très anciennes. On peut même voir les citernes que l'on a quittées il y a à peine deux heures (Photo 25). L'enceinte nord ne comporte pas de porte mais le mur écroulé permet de partir vers le sentier de bord qu'on rejoint près de quelques touffes de bambous. Après ces kilomètres sans beaucoup d'ombre, cette courte portion ombragée est un vrai plaisir (Photo 26). On arrive très vite aux canons pointant vers la mer puis au monument Corbett. Du port, on a une large vue sur la mer jusqu'à Saint-Benoît (Photo 27). Un peu plus haut, l'usine, qui ne se visite pas, conclut le thème électrique de cette randonnée. L'eau venant des réservoirs, si l'usine est en production, arrive dans le port lui-même en remuant ses eaux paisibles. Repérer, sur le mur de la façade, la grande fresque de Jace qui résume en quelques mètres carrés le système de fonctionnement de la canalisation expliqué plus en détail ci-dessous (Photo 28).

Balises

Pas de balises

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Sainte-Rose et rouler jusqu'au rond-point du port - Poursuivre et emprunter le Chemin du Petit Brûlé - Rouler jusqu'à la ligne haute tension qui domine la fin de la canalisation - Stationner et débuter la longue montée en longeant la canalisation par la droite - Aux réservoirs, bifurquer à droite et redescendre par la route jusqu'à la D57 - Prendre à droite, repasser près de la canalisation puis poursuivre jusqu'à la première intersection à gauche - Descendre la piste et longer la ferme photovoltaïque en restant au plus près de la clôture - Traverser la ferme à mi-pente puis poursuivre le long du grillage ou emprunter le Chemin des Manguiers jusqu'à la RN2 - Partir vers Sainte-Rose puis tourner au rond-point en direction de l'usine hydroélectrique - Bifurquer immédiatement vers le cimetière, le traverser puis rejoindre le sentier de bord - Marcher vers le port pour visiter les alentours et voir l'usine de plus près - Regagner le point de départ par le Chemin de la Marine.

Le rôle des réservoirs

L'usine hydroélectrique de Sainte-Rose, construire en 1979, est un système rarissime qui récupère l'eau sans barrage. Elle a besoin de beaucoup d'eau pour produire l'électricité qui sera redistribuée sur l'île, en général le matin et le soir ou en période de fortes chaleurs. L'eau est récupérée sur la Rivière de l'Est au petit barrage des Orgues situé à 875 mètres (1). Elle est acheminée (6 à 8 m3/s) par un tunnel de 4,5 km de longueur qui se termine près des quatre réservoirs édifiés à 814 m (2). Cette eau sous pression remplit les énormes cuves cylindriques de 25 000 m3 chacune (3). En cas de besoin, les vannes sont ouvertes et l'eau dévale les 800 m de pente et 4500 m de distance jusqu'à l'usine (4). La puissance de 80 bars entraîne 4 turbines de 22 MW qui produisent l'électricité. L'eau rejetée finit dans le port où on peu la voir créer des remous.
L'électricité à La Réunion est produite à partir de la bagasse, du fioul, de l'hydraulique, du photovoltaïque ou de l'éolien. La production est dispersée sur l'île mais la distribution est centralisée et automatisée. En fonction des besoins sur l'île à un moment donné, un lieu est privilégié en fonction de ses capacités de production ou des pics de consommation. Par exemple, les réservoirs se vident le matin, se remplissent dans la journée et sont vidés à nouveau le soir, le photovoltaïque ne pouvant fonctionner que le jour.


Commentaires sur cette randonnée (7)

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apezz, 14/08/2023 15:58
Randonnée complétée le 14/08/2023 en 3h50

Bonjour bonne montée a éviter par temps de pluie par contre la descente impossible de longer le métallique la nature a pris le dessus essayer par les champs de canne

Martial, 13/04/2023 16:13
Randonnée complétée le 05/06/2020 en 4h30

@Clairoune, en préparant votre sortie, vous auriez du lire mon commentaire du 06/06/2020, déjà 3 ans, vous pensez bien que ça ne s'est pas arrangé depuis.
Polo le solitaire parle d'un sentier entretenu, mais si vous lisez entièrement son commentaire, vous vous rendez compte qu'il montait vers le volcan, il n'a donc pas fait la descente, qui, elle, pose problème; (cf mon commentaire concernant cette descente); est le dernier écrit.

Clairoune, 13/04/2023 14:02

Eh bah franchement il faut fermer cette boucle ! La montée jusqu'aux citernes c'est bon mais la descente ça ne passe pas du tout. J'ai les jambes lacérées d'être passée où je pouvais dans les champs de canne.

Polo le solitaire, 05/04/2023 09:54
Randonnée complétée le 29/03/2023 en 2h00

Randonnée faite le 29 mars en vue d'une montée au volcan, le sentier est bien entretenu et le passage est facile et évident le long de la canalisation. Partir tôt car il y a peu d'ombre et on suffoque vite dans cette pente bien raide. Très beau point de vue depuis les citernes.

JP Goursaud, 06/06/2020 14:34

Merci Martial. Quand je pense que j'ai publié cette fiche dans les derniers jours de 2019 et que je vois l'état du sentier 5 mois plus tard, je m'empresse de supprimer un cœur à cette boucle.

Martial, 06/06/2020 11:45
Randonnée complétée le 05/06/2020 en 4h30

J'envisageai de marcher le long de cette conduite jusqu'au réservoirs depuis longtemps; c'est chose faite avec cette sortie originale le long de cette énorme canalisation qui transporte les eaux de la rivière de l'est jusqu’à l'usine hydroélectrique de Ste Rose.
Tout le reste, à part quelques belles vues sur la cote n'a pas beaucoup d'intérêt; le passage le long de la conduite est très encombré, la route qui descend des réservoirs et qui rejoint le chemin Touzet est une patinoire si elle est humide, ce qui est le cas 365 jours sur 365; nous avons couplé cette sortie avec le tour du piton Galet (voir mon commentaire sur cette sortie), marcher et suivre la trace de la fiche le long du grillage de la ferme photovoltaïque peut se classer entre un parcours du risque ou d'audace ou on n'imaginerai pas y faire passer un candidat de "koh-Lantha", c'est complétement envahi d'herbe, de végétation piquante et de fourmis très agressives dont les nids, qui forment de petits monticules de terre se répartissent environ tous les mètres, et lorsqu'on les dérange, elles vous dévorent les jambes.
Attention, certains passages sont mêmes dangereux, en effet, un fossé bétonné, d'environ 1 mètre 1 mètre 50 se trouve juste au bord de la grille, et il faut s'agripper à elle, même si ça pique pour ne pas glisser dedans.
Mon conseil, préférait les chemins de canne qui entourent la ferme et qui rejoignent le chemin Zapa et le chemin des Manguiers.
En résumé, des centaines de randonnées à effectuer avant celle là, même si couplé à la sortie 1753 nous à permis de nous oxygéner et de réaliser un circuit plus sportif de 22 kilomètres pour environ 1100 mètres de dénivelé positif.
Photos jointes, la dernière photo en montage représente quelques passages le long des grilles de la ferme photovoltaïque.

Christian Léautier, 02/01/2020 16:17
Randonnée complétée le 02/01/2020 en 4h30

Rien de bien difficile mais rien de bien alléchant. Bon, une canalisation de plus à mon actif. Pas besoin de GPS ou de carte: il suffit de jeter un oeil sur tous les renseignements de la fiche randopitons. Fait remarquable: 4h 30 au lieu de 5h30 sur la fiche! pour "boucler la boucle": longue montée rectiligne le long du tuyau parfois dans les herbes recouvertes de rosée, puis descente le long de la petite route goudronnée très glissante en jetant un coup d'oeil aux ravines adjacentes, puis parcours dans les champs de canne le long de la ferme voltaïque. Jolies orchidées bambou tout le long. De plus peu de panoramas ce jour avec le brouillard. Décrassage pour les lendemains d'abstinence dus à la tempête Calvinia et idéal pour récupérer des excès des fêtes.... Oui 2 coeurs mais pas plus.....

Randonnée ajoutée le : 22/12/2019