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De l'Îlet Totor au Bras Crochet par la Forêt du Tapcal
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Ils ont fait cette randonnée (10)
Mots-clés
Bras de la ViergeCilaos
Forêt du Tapcal
Grand Bénare
Pierre gravée du Tapcal
Plateau du Tapcal
Îlet Fleurs Jaunes
Îlet à Cordes
Huit kilomètres de douleur pour huit heures de bonheur !
La Forêt du Tapcal, déjà visitée à l'ouest pour voir la pierre gravée, est certainement l'une des plus belles de l'île. Archéologiquement, cet endroit est unique car c'est là que Pascal Colas a découvert en 1999 une pierre gravée qui a fait l'objet d'études. Et s'il existait d'autres vestiges à découvrir ? Inconsciemment, on jette un coup d’œil sur toutes les pierres rencontrées mais d'épaisses couches de mousse les recouvrent. Son accès difficile, son isolement, le manque de renseignement pour y monter permettent à la forêt d'être préservée comme au temps des marrons qui venaient y chercher refuge. On y trouve hélas quelques détritus mais en moindre quantité qu'ailleurs. Le sentier des canyoneurs, balisé çà et là de points bleus, bien marqué en terminant l'ascension, devient de plus en plus étroit au fur et à mesure que l'on monte vers le Bras Crochet. Même si le sentier disparaît doucement, cette sortie sportive reste tout de même un incontournable des amateurs de beaux sous-bois de couleurs. La forêt n'est jamais dense au point d'être inextricable mais il est fortement conseillé de ne pas quitter la trace pour éviter de s'égarer d'une part et pour préserver la nature d'autre part. Il est très facile de se perdre sur le Tapcal et un GPS est vraiment conseillé afin de retrouver le sentier étroit qui permet de retourner au point de départ à l'Îlet Totor. Outre les beaux arbres (bois maigres, tans rouges ou bois de remparts) on peut y admirer de magnifiques ravines coulant au fond d'étroits et impressionnants canyons.La montée proposée ici finit d'ailleurs à un arbre caractéristique, lieu de départ des canyoneurs qui ont laissé là une corde en haut d'un rempart de plus de 100 mètres. Inutile de préciser que les panoramas sur Cilaos et la région de l'Îlet à Cordes sont magnifiques et omniprésents et valent à eux seuls le long voyage jusqu'au fond du cirque de Cilaos. Attention à ne pas trop se pencher au-dessus du vide au Bras Crochet pour y photographier les cascades.
Le plateau du Tapcal est issu d'une coulée de lave datant de 1,4 millions d'années et on monte le rejoindre sur ce que l'on nomme des blocs basculés, vestiges d'immenses effondrements ayant créé le plateau de l'Îlet à Cordes. Voir cet article pour mieux comprendre la géologie du lieu.
En raison de la difficulté de cette sortie, deux itinéraires sont proposés. A chacun de connaître ses possibilités pour suivre des sentiers difficiles. Le premier propose la montée au Plateau du Tapcal et un cheminement en sous-bois jusqu'au Bras l'Eustache. L'autre se poursuit après les cascades pour atteindre le point le plus haut utilisé par les canyoneurs pour descendre le Bras Crochet.
1ère partie pour presque tous : La randonnée débute sur la route de l'îlet à Cordes au croisement vers l'Îlet Totor. Le Chemin des Orangers, tortueux entre les habitations, champs et vignes, file en direction de l'îlet Totor (Photo 1). Se gaver des splendides panoramas qui vont du Petit jusqu'au Grand Bénare. En profiter également pour repérer les failles des effondrements vers le Bras l'Eustache dont les explications sont fournies par le lien ci-dessus. Un peu avant la première ravine, bifurquer à droite sur le très discret sentier (vois § ci-dessous). Il faut de l'imagination ou de l'habitude pour y déceler un sentier. L'étroitesse du passage n'est que de quelques mètres. Très vite, il grimpe rapidement pour rejoindre puis longer le rempart de la ravine en rive gauche. On parvient à des cultures variées où l'on devine le sentier qui se poursuit en longeant la lisière et le champ. La montée débute dans un fouillis de végétation mais la trace est bien visible (Photo 2). Les branles gris sont les plus nombreux. On rencontre aussi fougères, jouvences, quelques galaberts. Le passage est parfois étroit et il faut surveiller les semelles qui pourraient glisser vers le torrent. On passe sous de grands eucalyptus et la pente s'intensifie. Derrière, les panoramas sur tout le cirque de Cilaos s'élargissent et l'on peut même voir jusqu'à l'océan et Saint-Pierre en profitant de belles trouées dans la végétation (Photo 5). Devant, c'est le Grand Bénare et le rempart du Tapcal qui donnent une idée de la montée qu'il reste à parcourir (Photo 6). On croise quelques beaux spécimens de bois de rempart et des branles gris recouverts entièrement de barbe de Jupiter (Photo 7). Les lacets sont courts et nombreux. Une petite descente amène sur une corniche étroite dominant la Ravine Patience et son écrin sauvage. La remontée reprend de plus belle dans le même type de végétation et sur les mêmes lacets jusqu'au passage particulièrement abrupt sur des rochers dénudés où les prises sont cependant faciles à trouver. Un dernier coup de rein pour le passage qui semble impossible tant il est vertical et l'on se retrouve enfin sur le plateau après une heure de sérieuse montée (Photo 11). Partir vers l'ouest. Le contraste est impressionnant entre la forte montée et la magnifique forêt, très aérée sur un sol presque plat. Pas une seule plante envahissante pour accueillir les marcheurs. Les sous-bois sont recouverts d'herbe, de fougères, de cannes et ananas marrons (Photo 12). On remarque une grosse touffe de calumets et les premiers troncs centenaires d'arbres de toutes espèces font leur apparition. Sans avoir à pénétrer sur le plateau, on en découvre tous les cents mètres, tous aussi vieux, gros, tortueux les uns que les autres. Les tans rouges rivalisent avec les bois maigres ou les bois de remparts qui ont pu abriter des esclaves en fuite (Photo 28). Le sentier est le plus souvent bien marqué mais très loin des critères exigés sur les GR ! Impossible de marcher les yeux en l'air car on a tôt fait de perdre la trace (Photo 13). Avec un peu d'expérience, le cheminement est ludique sur ce terrain presque plat. Par deux fois il faut descendre puis grimper sur des pentes assez raides pour franchir des ravines, affluents le plus souvent à sec du Bras l'Eustache. Lorsque l'on parvient à une petite clairière où subsistent des traces de foyer et que l'on entend l'eau couler, c'est que l'on est parvenu à la fin de cette première partie (Photo 18). Entreprendre la forte descente vers le Bras l'Eustache et partir en rive gauche vers l'aval pour rejoindre les chutes qui se précipitent dans la vallée (Photo 20). Un petit bassin bordé de papyrus et alimenté d'une courte chute représente un cadre enchanteur qui encourage au pique-nique (Photo 19). Après le temps nécessaire passé à apprécier le lieu, faire demi-tour par le même itinéraire pour retrouver l'Îlet Totor.
2ème partie pour initiés ou randopitonneurs motivés : En face du 2ème cairn rencontré en descendant vers la cascade du Bras l'Eustache, poursuivre vers l'ouest en escaladant tout d'abord une véritable muraille où, fort heureusement, la nature a placé les racines au bon endroit pour s'aider des mains (Photo 21). Attention, au retour, l'endroit est délicat. On ne change pas de décor dans cette magnifique forêt. Le sentier, encore utilisé par les rois du canyonage, reste visible mais se fait plus discret. De très rares rubalises réconfortent au moment des hésitations. On rencontre moins de gros arbres et le sous-bois semble plus touffu mais reste facilement franchissable en cas d'égarement. On parvient sans encombre au rempart de la vallée du Bras Crochet qu'on voit couler sur le fond rocheux ou en amont vers les cascades (Photo 25). Le sentier oblique sans transition vers le nord puis longe la vallée. On remarque très vite le premier départ vers les cascades au mousqueton et aux cordes pendues à un arbre. La montée se poursuit dans les branles qui sont plus nombreux que les bois de couleurs (Photo 26). On ne s'éloigne jamais de la vallée et l'on retrouve à nouveau un arbre qui surplombe le vide et qui comporte une longue corde (Photo 27). Quatre kilomètres n'ont pas encore été couverts mais il y a déjà cinq heures que l'on a quitté le véhicule. Il est temps de songer au retour et d'entreprendre la descente qui empruntera le même itinéraire avec des passages assez délicats dans les fortes descentes.
Profil
Plan de l'itinéraire
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Itinéraire
Se rendre à Cilaos puis à l'Îlet à Cordes et garer le véhicule au Plateau Manille, au croisement vers l'Îlet Totor - Marcher sur le Chemin des Orangers et dépasser les cases dans les vignes et les champs - 30 mètres avant la petite ravine, repérer l'étroit sentier qui part sur la droite dans la végétation - Rejoindre très vite une zone de culture et la longer par la gauche - Suivre le sentier qui grimpe sans discontinuer jusqu'au rempart du Tapcal - Arrivé au plateau, prendre à gauche et suivre l'étroit sentier qui traverse 3 ravines de manière parfois abrupte - Rejoindre le bord de la falaise verticale du Bras Crochet et suivre la ravine jusqu'à la corde citée ci-dessus - Faire demi-tour sur ce même sentier pour retrouver le véhicule deux bonnes heures plus tard.
Enregistrée dans la liste suivante :
Pour ne pas manquer le début du sentier
A partir du croisement de la D242, suivre le Chemin des Orangers qui traverse de magnifiques vignes puis monte en direction de l'Îlet Totor, situé en hauteur après les virages et la première ravine. Avant d'arriver à la ravine, et après avoir dépassé un tuyau qui passe au-dessus la route (voir photo ci-contre), tourner à droite sur le discret sentier qui débute dans le talus et rejoint le champ un peu plus haut. Il faut dépasser le tuyau de sept mètres exactement pour deviner la trace sur le talus.
Commentaires sur cette randonnée (7)
Randonnée ajoutée le : 15/12/2018
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