Le Tour de Grand Pays par la Ravine de Grand Sable et le piton 1262

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 6h
Distance 9.4 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1262 - 580 m
Dénivelé positif 700 m
Dernière mise à jour 01/03/2024

Attention : randonnée aventure

Si quelques fidèles randopitonneurs ont décidé de s'immerger dans les pailles sabres de Grand Pays, ce n'est pas une raison pour s'y précipiter dès la parution de la trace. Cette fiche, souvenir d'après les fêtes de fin d'année, n'est donc pas une incitation à la parcourir.

Après avoir effectué une montée vers le Bras d'Ouvrange et jeté un œil à la carte IGN, on imagine remonter facilement la Ravine de Grand Sable. Les zones blanches, synonymes habituellement des larges fonds de rivières recouverts de cailloux, sont si larges que l'on pense atteindre la Plaine des Sables en moins d'une heure. Une fois sur place on se retrouve dans une végétation touffue qui n'a rien à voir avec le terrain imaginé. Cette sortie s'adresse donc aux marcheurs aimant l'aventure et prenant plaisir aux hors-sentiers aléatoires dans des forêts touffues envahies de goyaviers et pailles sabres. La boucle emprunte le sentier classique de Grand Pays puis l'itinéraire décrit jusqu'au Bras d'Ouvrange, délaissé pour l'occasion. Le parcours privilégie une remontée de la Ravine de Grand Sable puis sa rive gauche en longeant tout d'abord une minuscule ravine envahie de végétation, avant de suivre le parcours d'un de ses affluents. Si le trait bleu de la carte représente bien cet affluent, il faut en revanche beaucoup d'imagination pour le reconnaître sur le terrain. Le GPS s'avère donc indispensable pour rester à l'endroit où la carte situe le cours d'eau qui n'a pas dû couler depuis des siècles. Les plantes y poussent si serré que même les tangues ont délaissé les lieux. Une fois le sentier retrouvé, il faut affronter une très longue descente de Grand Pays jusqu'à Grand Galet. Si elle repose les muscles qui ont chauffé dans le hors-sentier, les chevilles sont souvent sollicitées dans les parties pierreuses sous les filaos. Un petit écart a été proposé pour se rapprocher du sommet du Piton de 1262 m, non baptisé.

La randonnée débute au réservoir de Grand Galet, départ classique vers la Plaine des Sables par un sentier tout en montée destiné aux marcheurs sportifs. Le sentier n'a guère changé depuis la parution de la remontée jusqu'à la Plaine des Sables. Il est large et plat jusqu'à l'oratoire sur la droite puis jusqu'au gué traversant la Grande Ravine. Il alterne parties terreuses ou rocheuses (Photo 1). Les cultures, florissantes il y a encore 20 ans, sont de plus en plus abandonnées. Il subsiste quelques pieds d'ananas et des bananiers avant de pénétrer sous le couvert des arbres (Photo 2). Le sentier monte de plus en plus fortement et passe devant celui qui donne accès à l'arche naturelle. Il se poursuit en frôlant le point de vue sur la cascade que l'on distingue de moins en moins et se termine en descente avant de franchir le gué de la Ravine des Sept Bras (Photo 3). Traverser la pelouse bien entretenue puis entamer la montée vers la Plaine es Sables. Aussitôt, dans le talus, débute un autre sentier sur la gauche. Il se dirige entre murets et végétation vers les anciens emplacements de l'Îlet de Cap Blanc (Photo 4). Très vite on traverse des zones planes avec des murets de tous côtés (Voir § ci-dessous). Puis le sentier, large et facile à suivre, se poursuit vers le nord. La pente est faible et la marche aisée, sans chercher l'itinéraire (Photo 5). Après des sous-bois sous les filaos, dans les goyaviers ou les jouvences, le passage s'élargit et se creuse (Photo 6). Plus loin, ce sont les branles et les fougères qui annoncent la Ravine de Grand Sable (Photo 7). Après un virage vers la gauche, le sentier se termine à la ravine au fond basaltique lisse et glissant. Quelques bribes de sentiers touffus permettent de contourner des bassins en rive gauche (Photo 8). Par temps de pluie, il est possible et agréable, voire ludique, d'effectuer la remontée par les basaltes. La pente est parfois forte mais les possibilités de trajets sont nombreuses dans ce lit bordé de filaos (Photo 9). Les hautes marches sont fréquentes mais sans difficultés (Photo 10). Il faut parfois escalader un peu sans danger, éviter des flaques ou de profondes cavités (Photo 11). Quelques cairns indiquent des passages de marcheurs, sans doute rares, invitant à quitter le lit pour arpenter le plateau dominant la rive gauche. La suite est de plus en plus envahie de bois de chapelet et de jeunes filaos car les cyclones qui nettoient tout sont assez rares (Photo 12). Si l'on monte trop haut, on se retrouve devant le mur infranchissable d'une cascade à sec. Le mieux est donc de rejoindre le petit plateau sur la droite où des traces de sentiers sont facilement repérables (Photo 13). L'aventure débute sur ce plateau envahi de plantes basses, principalement de branles verts. Longer le bord du ravin que forme le canyon de la Ravine de Grand Sable (Photo 14). On devine par endroits le fond de la ravine et la cascade à sec qui confirment qu'il est préférable de suivre la rive en hauteur (Photo 15). Si la marche est facile sur un semblant de sentier, les affaires se corsent en parvenant à la lisière du bois. Entamer une trentaine de mètres, en véritable hors sentier, en restant au plus près de la ravine. On se retrouve assez vite sur un passage de toute petite ravine à sec qui ressemble par endroit à un très ancien sentier. Il est très envahi de goyaviers, pimpins, pailles sabres et de magnifiques bois corail (Photo 16). L'effort est intense pour enjamber sabres, troncs et sortir des dépressions. En revanche, peu d'hésitations sur la direction à prendre. On est toujours au plus proche de la vallée que l'on devine à travers la végétation (Photo 17). Il faut tout de même compter une heure d'efforts parfois intenses pour parvenir à l'altitude de 1200 m (Photo 18). La pente cesse. On rencontre une zone rocheuse mi-ravine, mi-effondrement assez difficile à pratiquer en raison des roches moussues et des trous fréquents (Photo 19). Délaisser le chaos et partir légèrement à gauche pour rejoindre sur le terrain ce qui est désigné comme une ravine sur la carte. Si ravine il y a, elle ne doit pas couler fréquemment car rien au sol ne la trahit. Seule une végétation tout aussi touffue qu'à la montée en recouvre le fond (Photo 20). Il faut sans cesse tâtonner ou s'aider du GPS pour s'imaginer être sur cette pseudo ravine. Sans l'appareil, il serait très facile de s'égarer. Attention donc de bien vérifier les batteries avant de se lancer car, sans soleil, on a vite fait de tourner en rond sans s'en apercevoir. On retrouve le sentier de Grand Pays avec soulagement. Partir à droite et grimper un peu quelques lacets jusqu'au rein bordé de filaos. Un sentier discret débute à gauche d'un lacet. Il se dirige vers le sommet d'un piton situé à 1262 m d'altitude (Photo 21). Peut-être était-il utilisé par les habitants isolés dans la région du Bras de Grand Pays ? Reprendre le sentier principal et poursuivre sans hésitation entre les milliers de grands filaos plantés là un demi-siècle en arrière (Photo 22). On retrouve également des traces de présence humaine tout au long du parcours (Photo 23). Les filaos sont omniprésents et la marche s'effectue souvent sur des tapis d'aiguilles (Photo 24). Le sentier, tantôt terreux, tantôt empierré, amène rapidement à la chapelle de Cap Blanc qui a remplacé celle de l'époque où le village comptait des dizaines d'habitants (Photo 25). Les articulations mises à mal dans les lits de ravines et les montées sportives commencent à détester les pierres encombrant le sentier (Photo 26). Des touffes de bambous bordées de murets annoncent l'arrivée proche de la Ravine des Sept Bras (Photo 27). Franchir à nouveau le gué sans forcément marcher sur les galets car les chaussures très sales sont alourdies par la terre noire de Grand Pays (Photo 28). La fin du parcours s'effectue par le sentier classique finissant à Grand Galet.

Balises

Balisage uniquement sur le sentier de Cap Blanc

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Rejoindre le village de Langevin dans le Sud Sauvage et remonter la petite route de Grand Galet - Dépasser le village puis stationner au réservoir situé au début du sentier remontant à la Plaine des Sables - Entamer la montée vers la Ravine des Sept Bras - Franchir le gué de la Ravine des Sept Bras et entamer la montée vers Grand Pays - Prendre immédiatement le premier sentier à gauche - Ce sentier rejoint des vestiges de vie des années 1950 et se poursuit sans difficulté jusqu'à la Ravine de Grand Sable - Remonter la ravine sur les basaltes et les passages étroits en rive gauche - Attaquer un hors sentier, toujours en rive gauche qui finira sur le sentier en direction de la Plaine des Sables - Partir à droite puis à gauche au premier carrefour discret pour se rendre au sommet du piton 1262 - Faire demi-tour et reprendre le sentier pour atteindre le gué de la Ravine des Sept Bras - Le retour au réservoir emprunte l'itinéraire classique.

CAP BLANC EN 1950

Les cartes de 1950 étaient bien moins précises que de nos jours. Les photos aériennes donnaient une idée d'une zone mais les détails étaient difficiles à discerner. Les cases de l'époque ont été peintes en rouge sur la carte de gauche. La photo aérienne en noir et blanc correspond au carré rouge de la carte. On distingue assez bien les dizaines de murets délimitant les propriétés. En y regardant de plus près, on devine les cases. Il reste encore trois cases à Grand Pays vers les 1200 m d'altitude qui, de nos jours, doivent proposer des vestiges de murets. On remarque également sur la carte de 1950 qu'aucune ravine (Bras des Grosses Roches, Ruisseau Langevin, Bras de Moulin, etc.) ne porte le nom actuel (Bras du Grand Pays, Ravine de Grand Sable, Ravine des Sept Bras, etc.).


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Ousarsiph2, 17/03/2024 14:16
Randonnée complétée le 05/01/2024 en 6h00

Magnifique sortie, qui m'a fait découvrir la vallée du Bras d'Ouvrange et de la ravine de Grand Sable. Beaucoup d'endroits restent certainement à explorer dans cette belle mais lointaine vallée pour les gens du Nord.
La montée en hors sentier sur le rempart en rive gauche de la ravine Grand Sable est rude mais assez intuitive une fois trouvée la petite ravine bien décrite dans la fiche. Comme précisé, c'est le plateau à 1200m d'altitude avant de retrouver le sentier principal qui est un peu pénible, mais pas insurmontable.

Martial, 10/01/2024 07:38
Randonnée complétée le 05/01/2024

Une belle façon de commencer l’année, avec ce magnifique hors sentier, réalisé en bonne compagnie.
Un endroit où je n’avais plus mis les pieds depuis un moment, et qui recèle de beaucoup de trésors, si on sort un peu du sentier classique de cap blanc.
Attention cependant, comme précisé, la partie entre le cassé infranchissable de la ravine grand sable et le sentier officiel, est réellement paumatoire. Pour ceux qui voudrait quand même pratiquer cette sortie, possibilité de faire demi-tour au cassé, si tout seul ou doute sur le passage en hors sentier.

Walking Dog 974, 09/01/2024 20:48
Randonnée complétée le 05/01/2024 en 6h00

Bonjour. Voilà donc une version plus sportive de la très récente 1885 .

Elle m’aura permis de mieux connaître la région de Cap Blanc et de découvrir
le sentier de Grand Pays. Tout cela est vraiment très joli !

La randonnée, de presque familiale au début, passe progressivement d’une
sortie de difficulté moyenne (lors de la remontée de la glissante Ravine
de Grand Sable -PHOTOS 1 et 2) à une aventure de force 5 en hors sentier sauvage.

C’était original et j’ai aimé, mais le GPS est vraiment indispensable dès l’entame du hors sentier puis durant la remontée de la petite ravine décorée « façon jungle » (PHOTOS 3 et 4) ! Car sans géolocalisation, carte, etc. le risque de désorientation et d’égarement est réel à ce niveau de la sortie.

Surtout lorsque, comme moi, on ne connaît pas du tout la région !
Ce fut un soulagement de rejoindre le sentier de Grand Pays après cette traversée végétale !

Une boucle bien belle par son côté sauvage , mais probablement à ne pas tenter seul (après, chacun est libre, mais prudence !) … et c’est pour cela que j’étais bien content de réaliser cette boucle avec un quatuor de pointures des sentiers : Jean-Paul (le créateur du site), Martial, Ousarsiph2 et François

Merci à eux pour leur assurance (tous risques bien sûr !), leur calme, leur expérience et leur gentillesse.

Merci Randopitons !

Randonnée ajoutée le : 09/01/2024