La Grande Ravine, portion centrale depuis Trois Bassins

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h
Distance 3.9 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 684 - 300 m
Dénivelé positif 400 m
Dernière mise à jour 27/04/2023

Encore d'énormes roches !

Martial nous a souvent invités à effectuer cette courte mais difficile randonnée, voilà qui est fait. Nous avons suivi son sentier à l'aller et un autre au retour. A chacun de faire son choix.

Les amateurs de fortes pentes et de fonds de ravines rocheux prendront certainement cinq heures de leur temps pour terminer cette exploration de la partie aval de la Grande Ravine. En effet, une première randonnée débute à la mer pour rejoindre la première cascade. Une autre, comme celle présentée ici, quitte Trois Bassins pour se rapprocher de la plus haute d'entre elles à deux pas du village. Si la première débute au plus près des vagues, les deux autres empruntent un sentier étroit, glissant et pentu pour franchir les 300 m de dénivelé entre le village et le fond de la ravine. Pratiqué surtout par les canyonistes, il reste bien visible tout au long du parcours. Il doit se pratiquer avec prudence car il ne dépasse guère la largeur d'une semelle par endroits et le vide est toujours proche même si la végétation peut rassurer. Près de la moitié de la descente est encombrée de griffes de chat, une liane très longue, extrêmement solide qui ne lâche pas le pied pris dans ses longs tentacules. Autant elle peut être belle lorsqu'elle décore les roches (Photo 19), autant elle recouvre et étouffe la végétation des sous-bois (Photo 6). Elle envahit progressivement les communes de l'Ouest et rien ne semble convainquant pour s'en débarrasser.
Il y a deux possibilités pour rejoindre la rivière une fois parvenu au bas de la pente. Nous avons effectué la jonction de descente par un hors sentier assez facile dans le sous bois clairsemé. Pour la remontée, il suffit d'emprunter un sentier de contournement du cassé central. Ce dernier est plus facile à trouver et à suivre que le précédent mais il oblige à effectuer deux fois le tronçon entre le sentier et le bas du cassé en cas d'aller-retour par cet itinéraire. A chacun de choisir en fonction de ses habitudes ou de son sens de l'orientation. Une fois le sentier de descente terminé, la tentation est grande de coupler cet itinéraire à la randonnée remontant vers la grande cascade. Prévoir 8 heures et prendre garde à la difficulté des deux circuits demandant une grande habitude des contournements de rochers gros comme des autobus ou des échappatoires de cassés.

La randonnée débute ici dans la forte montée de la Rue du Père Colineau. Un emplacement sommaire se trouve pourtant à deux mètres du début du sentier mais les véhicules en stationnement peuvent gêner les gros camions lorsqu'ils prennent le lacet serré de la route. Une fois la descente sur route effectuée, trouver dans ce virage le départ discret du sentier dans les faux poivriers et hautes herbes (Photo 1). Les 20 premiers mètres longent le rempart dans les détritus. Prendre le premier sentier rencontré à gauche puis entamer la descente dans une végétation assez fournie (Photo 2). La plongée est immédiate. Elle réclame déjà toute l'attention du marcheur. Un rocher sur la gauche permet des points de vue sur la vallée et sur la cascade du côté de Trois Bassins (Photo 3). Attention, une seule personne à la fois pour éviter la chute ou ne pas précipiter la roche vers le bas. Les répits sont très rares et ne dépassent pas les 10 m. Le sentier longe à un moment une barre rocheuse. La pente est tantôt rocheuse, tantôt terreuse et il faut constamment chercher la branche qui va ralentir la descente (Photo 4). Des pierriers instables et des éboulis ralentissent un peu la progression par moments surtout s'ils ont emporté des arbres au passage (Photo 5). Après deux tiers à dévaler cette pente, on parvient dans les zones recouvertes de lianes griffes de chat. Si l'aspect visuel peut être agréable, il faut surtout regarder où poser ses semelles car les tiges sont très solides et ne lâchent pas la chaussure (Photo 6). Après la nième forte descente, le sentier passe près d'un gros rocher qu'il est préférable d'éviter en partant à gauche. On se retrouve sur une berge haute très plate et les premiers blocs du lit sont visibles sur la gauche. Partir à droite en cherchant le meilleur passage entre les arbustes ou rochers recouverts de griffes de chat (Photo 7). Ne pas chercher à aller trop à gauche vers la rivière. Plusieurs itinéraires sont possibles dans ce sous-bois assez clairsemé, par endroits recouvert de longoses (Photo 8). Après 200 m d'aventure sans danger on parvient à la Grande Ravine et ses premiers monstrueux rochers (Photo 9). Partir à droite et, comme toujours, chercher le meilleur passage entre les grosses roches (Photo 10). Certains passages plus techniques imposent quelques acrobaties ou des franchissements de très hautes marches (Photo 11). La distance à parcourir est courte, la pente assez faible mais il faut constamment fournir de gros efforts en raison de ce sol rocheux. Des grottes creusées par le courant durant des siècles peuvent servir d'abri (Photo 12). Quelques hautes falaises en rive droite confirment qu'il vaut mieux avoir rejoint la rivière après 200 m plutôt que de poursuivre dans les bois (Photo 13). On ne quitte jamais les griffes de chat qui grimpent aux rochers tout comme les affouches cherchant à les étouffer. A la saison, les caliandras se remarquent de très loin à leurs interminables étamines rouges (Photo 14). Les blocs érodés alternent avec ceux tombés des falaises, parfois récemment qui se remarquent aux angles de la roche et à la couleur de la pierre. Certains blocs auraient pu faire de belles assises aux piliers de la Nouvelle Route du Littoral (Photo 15) ! Après une heure de descente, un cassé d'une dizaine de mètres se présente. Des marches naturelles se devinent vers la gauche près de petits arbres tortueux. Il est possible de descendre en prenant son temps et en cherchant la meilleure place pour poser les pieds. Une courte sangle dans le sac, attachée à un rocher tout près, peut rassurer (Photo 18). Elle sera inutile au retour. Une fois franchi cet obstacle, on se retrouve pour une courte distance entre les roches couvertes de griffes de chat (Photo 19). 150 m plus loin, la sangle devra être remplacée par une très longue corde car un cassé de près de 100 m met fin à la descente de la ravine. On aperçoit au loin, dans un virage, un court tronçon du pont de la Route des Tamarins (Photo 20). Profiter des vues sur le bassin plus bas, sur la vallée ou sur les grottes dans la falaise puis entreprendre le retour vers le cassé central (Photo 21). On retrouve les mêmes passages délicats, souvent plus difficiles à franchir à la montée qu'en descente (Photo 22). On arrive, longtemps après, près des gros blocs du début de la descente. Les dépasser et marcher vers l'amont de la ravine au fond de plus en plus constitué de basaltes nus abritant des petits bassins peuplés de têtards (Photo 23). Le cassé central, à le voir, pourrait donner l'idée qu'on peut le franchir aisément (Photo 24). C'est sans compter sur la profondeur du bassin et les éboulis instables qui le bordent. Pour le contourner, il faut repartir un peu vers l'aval, marcher en rive droite pour ne pas manquer les chiffons noués aux arbres indiquant le début du sentier de contournement (Photo 25). On retrouve à peu près le même type de cheminement qu'à la descente mais cet itinéraire entièrement balisé de chiffons rouges est plus facile à deviner (Photo 26). Il serpente selon le relief et la végétation, frôle quelques grosses roches et se termine par un petit tunnel de roches empilées à quelques mètres du haut du cassé étudié depuis le bassin. Les bassins décrits lors de la remontée vers Trois Bassins sont toujours là (Photo 27). Le départ du sentier emprunté à l'aller depuis la route n'est qu'à une centaine de mètres qui se parcourent toujours entre les roches de dizaines de tonnes (Photo 28). Là aussi, repérer en rive droite les chiffons, rubalises ou fils électriques indiquant le début de la rude montée. On retrouve l'étroit sentier, les très fortes pentes, les pierriers et les éboulis pour une montée qui durera une heure en raison des jambes fatiguées par les sauts de centaines de roches. La pente de la Rue du Père Colineau peut finir d'épuiser les plus courageux, contents de retrouver le véhicule !

Balises

Rubalises uniquement

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Saint-Leu et prendre la direction des Colimaçons - Poursuivre par la Route Hubert Delisle jusqu'à Trois Bassins - Ne pas dépasser le pont sur la Grande Ravine, partir vers le cimetière, le dépasser puis se garer dans la rue du Père Colineau - Marcher vers la Rue Gabriel Mareuil et rejoindre le premier lacet - Trouver le sentier partant juste au lacet et entamer la difficile descente vers la Grande Ravine - Emprunter un des deux itinéraires décrits pour atteindre le lit de la rivière - Marcher jusqu'au cassé aval puis remonter au cassé amont avant de faire demi-tour par le même itinéraire.


Commentaires sur cette randonnée (2)

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Martial, 16/05/2023 09:02

Ma 2ème visite vers ce cassé, une sortie que j'affectionne, mais attention, même si elle semble courte, elle reste cependant fatigante.

Walking Dog 974, 27/04/2023 19:42
Randonnée complétée le 05/04/2023 en 5h00

Bonjour, j'ai expérimenté cette sortie difficile sous la houlette de Martial et Jean-Paul, et il valait mieux, car les obstacles que présente cette randonnée ne sont pas à prendre à la légère, même si cela reste une belle et sauvage escapade.

La description qu'en fait la fiche (que je vous invite à lire attentivement) correspond très bien au ressenti que j'ai éprouvé.
Le sentier de rempart très vite plongeant et dangereux, le hors sentier (heureusement court et au choix !), le lit de la ravine où se dressent régulièrement des blocs imposants, de vrais mastodontes exigeant contournements, "escalades", sauts,. et maintes réflexions pour les aborder au mieux... les cassés à franchir prudemment..

N'oublions pas la sournoise liane griffes de chat qui ne cèdera pas à vos tentatives pour libérer votre pied accidentellement pris dans ce piège rampant (inutile de "tirer" dessus pour la casser, il faut plutôt se dégager de la liane).

Tout cela en fournissant de sérieux efforts physiques.
Il vaut mieux réaliser cette randonnée en bonne forme physique.

Heureusement, en plus des sensations, le spectacle est au rendez-vous : les vues donnant sur l'aval, depuis le cassé de 90 m. sont magnifiques, les lieux sont sauvages et plaisants...de rares bassins d'eau claire agrémentent l'ensemble et peuvent même rafraîchir un peu le marcheur pris par la chaleur..

Les plus courageux coupleront cette nouvelle randonnée à la 1618, sa grande soeur,
mais elle est déjà très exigeante et se suffit à elle-même : comme le dit la fiche, à la fin de cette sortie, on ressent bien la fatigue et les effets de la chaleur sur le corps et les vêtements 🥵🥵😓😂😂

Merci à Martial de nous avoir guidé et assisté dans cette variante de la visite de la Grande Ravine.

Merci Randopitons !

Randonnée ajoutée le : 27/04/2023