Le Plateau Bémale par le sentier de la Sale et le sentier Scout

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h
Distance 9.5 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1649 - 1273 m
Dénivelé positif 750 m
Dernière mise à jour 12/06/2020

Nouvelle recherche d'îlet abandonné

Randonnée effectuée malgré deux orages violents qui ont transformé les sentiers en ravines et rendu certains gués dangereux. Merci à Laurent (Ousarsiph2) qui a reconnu le Plateau Bémale quelques jours avant nous et qui a aimablement offert les photos 19 à 24 affichant un ciel beaucoup plus clément.

Lorsque l'on regarde la carte IGN entre le Sentier Scout et le sentier Augustave, on remarque un trait en pointillé, donc un sentier qui relie les deux traces et une surface plate très importante sur le Plateau Bémale où l'on pourrait sans problème implanter un îlet. Situé à 1350 mètres d'altitude, ce sont très certainement les difficultés pour y trouver de l'eau qui l'ont rendu inhabitable. En début de plateau, on découvre un vestige de citerne cimentée qui était certainement destiné à retenir l'eau à l'usage des habitants. La petite ravine qui l'alimente n'ayant de l'eau qu'en période de forte pluie, les habitants devaient parfois manquer de ce précieux liquide, précipitant ainsi la déchéance du lieu. Quant au sentier escarpé de la Sale qui escalade les 200 mètres de rempart, il est, malgré sa fermeture officielle, en assez bon état et ne comporte pas de danger majeur. Cette courte boucle est donc une manière assez sportive d'emprunter ce sentier ainsi qu'une occasion d'effectuer un pèlerinage sur le Plateau Bémale.

La randonnée débute près d'un parking situé au départ du Sentier Augustave après avoir franchi les huit lacets de la Route Forestière du Haut Mafate (Photo 1). Le sentier, rendu étroit par l'invasion des longoses, plonge assez rapidement vers la Ravine Savon (Photo 2). Les bois de couleurs, assez nombreux résistent encore à cette invasion (Photo 3). Il faut longer constamment la ravine ou couper par de petits gués quelques uns de ses affluents. Certaines portions très rocailleuses et en lacets doivent se franchir calmement si le sol est mouillé. Quelques bois de couleurs résistent encore à l'envahisseur (Photo 4). Après moins de 30 minutes de descente escarpée, on parvient à un croisement matérialisé par un poteau de l'ONF (Photo 6). Le sentier se poursuit vers le gué de la Ravine Savon mais une sente part sur la gauche vers le Bras Bémale qu'on rejoint en une minute. On ne remarque rien en face indiquant un éventuel sentier. Une fois la ravine traversée, il faut s'attaquer à une vingtaine de mètres de longoses qui peuvent faire douter (Photo 7). Ce sera la seule hésitation lors de la remontée vers le Sentier Scout. La trace, bien visible, oblique sur la gauche et monte calmement au départ (Photo 8). Puis la pente se fait de plus en plus forte et les mains s'avèrent utiles par moments (Photo 9). Dans la montée, on bénéficie de quelques panoramas sauvages sur la vallée de la Ravine Savon et le Plateau Mahot (Photo 10). Vers l'aval, c'est la Crête de la Marianne qui occupe la totalité du panorama (Photo 11). C'est par une série de lacets courts sur un sentier étroit comprenant quelques racines qu'on s'approche du sentier Scout. Il faut compter une demi-heure de montée avant de parvenir aux oratoires à l'ombre des bois de couleurs en bordure du Sentier Scout (Photo 14). Partir à droite et se lancer dans la longue descente vers l'Îlet à Malheur. Il faut passer parfois de larges plaques boueuses ou des portions recouvertes de racines glissantes (Photo 15). A la fin du Plateau de la Sale, le sentier longe le haut de la crête sous de grands filaos avant d'entamer la véritable descente. La marche s'effectue sur de nombreux lacets comprenant un maximum de rocailles, de marches et de portions boueuses. Après une portion un peu plus longue que les autres en partie plate épousant la ligne de courbe, le sentier effectue un grand virage sur la gauche pour entamer la plus forte descente vers le captage Grimaud. C'est dans ce virage, avant un arbre poussant sur le sentier, qu'il faut trouver la sente discrète partant sur la droite (Photo 16). Le sentier, très étroit, est assez bien marqué puis disparaît très vite obligeant à emprunter, sur une vingtaine de mètres, la petite ravine non marquée sur la carte (Photo 17). Repartir sur la gauche et chercher des yeux les tronçons de sentier encore visibles et ceux demandant un peu plus d’habitude (Photo 18). Il est pourtant assez difficile de s'égarer car sur de telles pentes les passages sont instinctifs (Photo 19). L'arrivée sur le plateau s'effectue entre roches et bois de couleurs (Photo 20). Par beau temps, on domine le plateau et la vue porte jusqu'à la mer en englobant le Piton Cabris et toute la vallée du Bras Bémale vers le Sentier Augustave (Photo 21). Partir vers la droite et descendre en direction de l'autre bord du rempart. Le départ s'effectue dans les branles qui sont très vite remplacés par les goyaviers. Ils poussent les uns contre les autres ce qui rend plus facile la recherche du sentier. Un peu plus bas, on frôle la ruine d'un petit barrage dont il ne reste plus que quelques pierres et du ciment d’étanchéité (Photo 22). De telles constructions n'auraient pas lieu d'être s'il y avait une source et c'est sans doute pour cette raison que d'autres îlets de Mafate ont pu prospérer alors que périclitait la vie sur le plateau. Les goyaviers sont toujours aussi nombreux jusqu'à une zone envahie de vigne marronne sur une quinzaine de mètres. Une fois passé ce écueil, prendre à gauche dans les goyaviers où un œil averti saura repérer des passages plus larges (Photo 23). L'ONF n'en voudra à personne si certains de ces goyaviers perdent de leurs branches qui serviront de repères pour le retour ! Le sentier descend en pente douce. Sur la partie plate du plateau, bifurquer à 90° à la fin de ce sentier pour se trouver d'un seul coup sur une clairière recouverte d'herbes hautes et de fougères (Photo 24). Sur les photos aériennes du siècle dernier on distingue aisément une case en tôle et on imagine facilement se trouver là où vivait, sans doute, une famille isolée. Plus de trace de case mais on remarque sur les photos satellites beaucoup plus récentes, des emplacements du plateau où la végétation semble plus domestiquée. Peut-être s'agit-il de vergers ou plantations de l'époque redevenus sauvages. De nouvelles recherches seront effectuées avec un soleil plus généreux que lors de la création de la fiche. Le retour s'effectue par le même itinéraire jusqu'au bord du rempart. Un autre sentier, partant directement vers le Grand Rein a été reconnu par Ousarsiph2 et sera sans doute rajouté à la fiche après reconnaissance. Emprunter ce dernier ou reprendre celui de la montée et retrouver le Sentier Scout. Repartir vers la gauche, remonter jusqu'à l'oratoire puis poursuivre en traversant le Plateau de la Sale. Le sentier vers Deux Fesses est facile, presque plat et épouse la courbe de niveau en longeant le rempart (Photo 25). Les vues sont toujours aussi sauvages lorsque l'on arrive au vertigineux passage de Deux Fesses. Un peu plus loin, le sentier descend fortement sur des marches en pierres pour franchir le rempart rocheux. La fin du trajet effectue une dizaine de lacets dans les bois de couleurs pour franchir des ravines plus ou moins importantes. Attention, par fortes pluies certains gués peuvent vite devenir dangereux comme ici le franchissement du Bras Bémale (Photo 27). La fin du parcours, après avoir longé les nombreux virages du sentier scout (Photo 28) s'effectue sur environ un kilomètre de route jusqu'au parking du sentier Augustave.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre dans le cirque de Salazie à partir de Saint-André - Rouler jusqu'à Salazie puis bifurquer à droite vers Grand Îlet - Poursuivre jusqu'au Bélier puis au départ du sentier Augustave - Entamer la descente jusqu'au confluent de la Ravine Savon et du Bras Bémale - Traverser le Bras Bémale et remonter le sentier abrupt menant au sentier Scout - Partir sur la droite et descendre en direction de l'Îlet à Malheur - Dans la Pente Gardien, au moment où le sentier va plonger vers le Captage Grimaud, trouver le sentier remontant au Plateau Bémale - Marcher sur le plateau jusqu'à la clairière et faire demi-tour jusqu'au sentier Scout par le même itinéraire - Partir à gauche vers Bord Martin et rejoindre la RF n°13 - Emprunter la route jusqu'au point de départ.


Commentaires sur cette randonnée (4)

Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.
Christian L, 16/11/2022 09:37
Randonnée complétée le 15/11/2022 en 5h00

Encore une belle rando originale et parfois assez "technique " qu'il vaut mieux ne pas faire seul ou mal accompagné. Ce ne fut pas le cas puisque j 'étais l'hôte du maître incontestable de ces lieux improbables, Ousarsiph2. Par rapport à la fiche, c'est beaucoup mieux puisque une partie se fait désormais en boucle et non en aller-retour après avoir trouvé les "passages secrets "bien garnis de fougères ou de goyaviers qui suivent cette longue et intrigante canalisation...qui vous mènera à la "mare Bémale "...Il faudra maintenant escalader ou contourner diverses belles barrières en bois de goyaviers pour arriver à un agréable marécage au bord duquel paissent des taurillons à bosse soit curieux soit agressifs ? Dans le doute, nous nous enfonçons dans l'épaisse forêt de goyaviers pour, bien cachés! laisser à Bilimbi le soin de repousser l'ennemi...Notre exploration du plateau Bémale s'arrêtera là par prudence...Les futurs prospecteurs des lieux auront peut être davantage de courage que nous pour dénicher un peu plus que l'emplacement trouvé de murets repèrés sur la carte ign de 1950. J'ai beaucoup aimé ces 5 heures d'aventure...et bien sûr je remercie chaleureusement Ousarsiph2 !

Ousarsiph2, 15/11/2022 17:56
Randonnée complétée le 15/11/2022 en 5h30

Retour au plateau Bemale ce jour en y accédant par l'ancien sentier de crête qui surplombe le sentier scout, et en descendant par le sentier de la trace de la fiche (photo 1) . Le plateau n'est plus totalement abandonné et des bovins paissent dans les broussailles ou aux alentours de la clairière devenue une mare (photo 2). Nous en avons rencontré deux qui nous ont poursuivis sur l'étroit sentier dans les goyaviers après la zone de vigne marrone (qui se contourne aisément par la gauche désormais). Merci à Bilimbi, le chien de Christian L. qui a joué son rôle à merveille et a fait rebrousser chemin à ces bêtes peu rassurantes.
Pour ceux qui s'interrogent sur le nouveau tuyau suspendu au dessus du Bras Bemale, bien visible depuis le sentier scout et qui longe ce dernier jusqu'au plateau de la Sale, ce dernier alimente la mare du plateau Bemale pour abreuver ses habitants, avant de rejoindre ilet à Malheur.

Sophie M, 12/01/2020 20:39
Randonnée complétée le 12/01/2020 en 5h30

Belle journée "aventure" avec ce circuit ! La météo fut des plus clémentes et heureusement. Aucune difficulté pour trouver le sentier qui monte depuis Augustave, bien visible après le poteau "parc national", il suffit d'aller tout droit et au niveau de la ravine, juste en face puis de suite à droite. J'ai été bien aidée par les traces dans les longoses et j'ai moi-même cassé de nombreuses tiges pour les prochains. La montée est forte mais il n'y a pas tant de végétation que cela. Je ne suis pas sûre qu'en descente cela eût été aussi chouette car feuilles humides et gravillons sont prêts à rouler sous le pied. J'ai bien aimé le panorama qui s'élargit au fur et à mesure.
Après le bout sur le Scout, idem le début du sentier lontan se repère facilement. Au bout de la ravine, un grand tronc blanc vertical indique l'endroit où le "sentier "commence, sur la gauche. Après quelques lacets serrés par contre j'ai du passer un bon quart d'heure si ce n'est plus à tenter de trouver la suite (deviner une trace d'en bas, c'est moins évident que de dessus). J'ai essayé plusieurs directions qui ne menaient à rien (végétation, rochers, pente trop forte...), cela était très énergivore ; et en relisant le descriptif j'ai vu qu'il fallait bien serrer à gauche donc j'ai filé dans cette direction tout droit dans la pente (vivent l'escalade et les racines qui aident à se hisser !) jusqu'à finir par retomber sur un vague air de sente... mais c'était ça !
Ensuite il faut ne pas être pressé, bien analyser le sol où on voit qu'il n'y a pas de plantes, régulièrement vérifier la trace même s'il y avait un petit décalage (carte maps.me et OSMand), bien souvent se courber, voire s'accroupir, s'accrocher aux goyaviers, aux longoses, enjamber les obstacles... j'ai dû laisser quelques bouts de peau et quelques cheveux dans les fougères et autres pestes...
Après la zone de vigne marronne qui a reçu quelques coups de machettes ce fut moins évident pendant un moment. Sur les dernières centaines de mètres la végétation est vraiment très serrée... je suis arrivée à la clairière qui était pleine d'eau, je l'ai baptisée "la mare bémale" !
Petite pause repas puis retour, bien souvent en m'asseyant et jetant mes bâtons en contrebas pour mieux m'assurer, ou en descendant "face à la montagne". Pas de problème pour arriver à la dernière ravine, la trace était plus visible.
Personnellement ce 2e sentier lontan m'a pris beaucoup de jus (surtout les tâtonnements du début,), et la fin sur le Scout m'a semblé bien longue, avec bel arrosage juste 5 minutes avant d'arriver à la voiture).
J'aurai donc marché/crapahuté 5 h 30 hors pauses ; dont 40 min pour grimper le sentier rempart jusqu'à l'oratoire du Scout et 2 h pour l'aller-retour sur le sentier Bémale avec les mini-pauses.
Pour les aventuriers curieux ayant un bon sens de l'orientation et de l'observation, ne craignant pas les écorchures et pouvant lever la jambe au-dessus de leur nombril !

Martial, 09/01/2020 16:50
Randonnée complétée le 27/12/2019

Pour compléter les photos, 3 photos du sentier Scout comme on le voit rarement, et 2 photos du radier du bras Bémale en pleine crue.

Randonnée ajoutée le : 08/01/2020