Pèlerinage à Grand Sable à partir du Bélier

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h30
Distance 13.1 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1311 - 1028 m
Dénivelé positif 550 m
Dernière mise à jour 03/01/2020

Randonnée moyenne pour séquence émotion

Le 26 novembre 1875, après de fortes pluies, un pan entier du Gros Morne s'effondre avec fracas provoquant un gigantesque glissement de terrain, dévaste la région de Grand Sable et recouvre le village abritant 63 personnes. On évalue à 20 millions de mètres cubes la quantité de roche, terre et boue qui ont dévalé la pente et recouvert la région sur 22 hectares. Le Piton de Grand Sable qui dominait le village est entouré des gravats sur une épaisseur de 100 mètres. La zone d'arrachement située entre 1500 et 1900 mètres est encore bien visible sur les images satellites. La masse effondrée s'est précipitée dans un goulet qui lui a donné toute sa violence. Rares sont les témoins fiables ayant assisté à la coulée. On s'est perdu en conjectures pour expliquer le phénomène à l'époque et les scientifiques sont encore partagés sur l'explication des causes. Craignant de nouveaux effondrements meurtriers, les candidats au peuplement de l'Îlet de Grand Sable partirent dans Mafate et créèrent La Nouvelle. De cette zone vouée à la culture il ne reste qu'une immense forêt de filaos plantée pour stabiliser les sols et une stèle commémorative visible en bordure de sentier. Une croix plantée à un emplacement sans doute symbolique recouvert de dizaines de mètres d'épaisseur de terre et de roches au-dessus de ce qui fut peut être le lieu de vie d'un membre d'une famille décimée. C'est donc avec émotion que l'on parcourt l'ancienne piste qui contourne par l'ouest le Piton de Grand Sable. Les plantes ont envahi les restes des coulées d'où émergent d'énormes roches qui s'escaladent avec prudence.

La randonnée débute au Bélier où l'on trouve quelques emplacements de stationnement au petit bâtiment de la municipalité à quelques pas de la chapelle et d'une case extrêmement fleurie. Rejoindre la chapelle puis le GRR1 pour entamer la descente vers Grand Sable. Après une courte piste, le sentier commence sur la gauche avant des habitations (Photo 1). Il descend dans les chouchous puis dans les jouvences et les longoses, humides au petit matin (Photo 2). On traverse des régions plates puis d'autres beaucoup plus pentues. Le sentier est donc tantôt facile, tantôt en fortes descentes sur lacets. Après avoir traversé la Ravine de Camp Pierrot, on parvient un peu plus loin à la piste de Camp Pierrot qu'on remonte en partant sur la droite (Photo 3). Au col, plus haut, la croix d'un petit oratoire fleuri marque le début de la longue descente, également constituée de lacets vers la Ravine des Fleurs Jaunes reconnaissable à sa petite cascade à deux pas du sentier. Un court tronçon de sentier assez facile mène au croisement avec le sentier remontant au Col de Fourche. Poursuivre tout droit en longeant la Ravine de Grand Sable qu'on traverse sur un large gué entouré de filaos (Photo 4). En face, le sentier remonte par des marches en forte pente sous les grands arbres, effectue quelques virages avant de rencontrer la large piste ombragée de Grand Sable (Photo 5). Cette piste rectiligne, bordée de ces grands filaos rencontrés plus bas, est coupée par quelques petites ravines caillouteuses (Photo 6). A mi-piste, il est très facile de repérer la stèle à la mémoire des 63 victimes de l'éboulis de 1875 (Photo 7). Repérer, à droite du monument, le discret sentier qui part vers le nord et invite à se lancer dans l'aventure (Photo 8). Très vite, on devine une large piste totalement envahie de hautes jouvences et de quelques lantanas piquants. Le cheminement n'est guère facilité par ces hautes jouvences ne comportant que les rares traces des chasseurs de guêpes ou de tangues (Photo 9). On avance lentement mais sans crainte de s'égarer. On remarque sur la droite quelques rochers qui dépassent. Il faut passer entre les goyaviers et longoses pour les rejoindre. Il faut prendre garde à l'escalade car certaines roches sont instables. On monte sur ces rochers de plusieurs centaines de tonnes, arrivés là sans doute poussés par la puissance de l'éboulis. Depuis ces promontoires on repère le sommet du Piton de Grand Sable qui ne peut même plus prendre le nom de colline tant il a été ravagé par la catastrophe (Photo 10). Reprendre la piste, car une traversée pour rejoindre le sommet est sans intérêt et sans doute très urticant ! On retrouve les jouvences, quelques filaos et bois de chapelet (Photo 11). On traverse également quelques portions humides couvertes de joncs puis on parvient à un grand cannelier qui pousse esseulé à travers la végétation un peu en fouillis (Photo 13). On remarque de grands pylônes EDF et la piste prend fin à cet endroit. Profiter des magnifiques panoramas sur la vallée de la Rivière des Fleurs Jaunes (Photo 14) ou vers le Bélier (Photo 15) avant de faire demi-tour par le même itinéraire jusqu'au monument commémoratif. Juste avant d'arriver à la stèle, repérer le très discret sentier créé par les fidèles venant apporter quelques fleurs au calvaire très bien indiqué sur la carte IGN. Le monument vieillit mal mais les fleurs indiquent que l'endroit n'est pas totalement délaissé (Photo 16). Tout près de la croix, les ruines d'une case avec une toiture encore en bon état peut ravir les amateurs de bivouac qui ne peuvent plus compter sur l'abri de l'ONF envahi de végétation un peu plus loin (Photo 17). Il est possible de parfaire le pèlerinage en pénétrant dans la forêt de filaos assez clairsemée et peu envahie de longoses pour imaginer la taille de l'îlet avant son enfouissement. Reprendre le chemin inverse par la piste puis par le gué et remonter en direction du Bélier par le parcours utilisé à l'aller (Photo 19). Les lacets empruntés en descente deviennent plus difficiles en montée (Photo 20). On sait que les difficultés diminuent en arrivant à la piste marquée par une croix fleurie (Photo 21). Une fois la piste sous les filaos descendue, on peut revenir au Bélier par le sentier partant à gauche ou poursuivre vers Camp Pierrot. Le retour est court et rapide par le sentier, plus long par le village méconnu de Camp Pierrot. Hélas, les nombreux sentiers encore présents sur la carte IGN sont impraticables, voire introuvables. Il faut donc emprunter des pistes traversant des champs (Photo 22) pour remonter vers Grand Îlet puis emprunter quelques routes (Photo 23). Des raccourcis présents sur la carte ont été recherchés sans succès ; d'autres existent au dire des agriculteurs rencontrés lors de la boucle.
Pour mémoire : cet itinéraire emprunte la longue piste dans les champs et les élevages de porcs ou de volailles, le chemin goudronné et bétonné de Camp Pierrot, le sentier VTT vers le stade, le Chemin Bord Fontaine qui rejoint la RD52. Plusieurs raccourcis à partir de la RD52 passent par le Chemin des Clémentines pour terminer à la chapelle. Voir la trace GPS pour les détails.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.
Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Se rendre à Saint-André puis rouler jusqu'à Salazie – Traverser le village et tourner à droite vers Grand Îlet – A Grand Îlet, poursuivre jusqu'au Bélier et s'approcher de la chapelle puis du bâtiment de la mairie à quelques mètres – Entamer la descente par la piste et le sentier vers la Ravine des Fleurs Jaunes - Poursuivre et franchir le gué de la Ravine de Grand Sable puis remonter vers Grand Sable - Emprunter l'ancienne piste débutant près du mémorial et marcher jusqu'au terminus pour profiter des panoramas - Revenir par le même itinéraire avec ou non une incursion vers le Piton de Grand Sable - Rejoindre le mémorial en tentant de trouver l'oratoire et la vieille case - Revenir vers le Bélier jusqu'à la piste de Camp Pierrot - Poursuivre vers le Bélier ou, comme ici, par les cultures et élevages de Camp Pierrot - Suivre pistes, routes et raccourcis en suivant la carte ci-dessus pour visiter la région et revenir au point de départ.


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Ousarsiph2, 07/05/2022 17:34

Bonjour, Pèlerinage ce jour à Grand Sable, mais par un accès différent (en remontant la rivière Fleurs jaunes depuis le pont sur la D52 jusqu'au gué sur la ravine Grand Sable). Nous n'avons pas cherché à suivre la piste (peu visible) , mais nous avons atteint facilement après la stèle l'oratoire par une allée bien défrichée, ainsi que la vieille case cachée dans la végétation.

Sophie M, 20/06/2021 16:36

J'ai tenté ce pèlerinage, mais depuis le parking d'îlet à Vidot ; il faut une paire d'heures pour arriver à la stèle. La partie rectiligne à l'ombre est bien humide et froide.
On voit bien la large allée qui monte à l'oratoire mais pour le reste... depuis le seul et dernier commentaire de 2019, ça a bien poussé.
J'ai d'abord essayé dans le sous-bois, qui avait l'air moins encombré mais en fait, pas vraiment (beaucoup de jeunes arbres et jeunes vignes marrones qui partent dans tous les sens compliquent la progression).
Je me suis donc rapprochée de la trace au plus près. Les jouvences sont très touffues et arrivent au-dessus du genou, le sol est irrégulier dessous et divers végétaux se sont invités en travers de la vieille "piste". Ca ne s'annonçait pas très agréable comme progression. En plus il faisait froid et c'était détrempé de rosée alors j'avoue que je n'ai pas insisté non plus... :o) C'est à quelle saison que les jouvences dépérissent ??!!

Christian Léautier, 21/12/2019 13:34
Randonnée complétée le 21/12/2019 en 5h00

Séquence émotion avec ce pèlerinage à Grand Sable! Pas si difficile que cela. Et si , comme je l'ai fait on échangeait ? la bonne portion de route bitumée de Camp Pierrot-même si ok pour de beaux panoramas...et voir au loin le Piton Grand Sable d'où l'on vient -mais c'est bitumé!- Alors on peut ajouter au retour, en compensation bien plus agréable , la descente de la ravine Grand Sable depuis le gué au niveau du sentier, puis remonter par la ravine Fleurs jaunes, idem jusqu'au gué sur le sentier. Quand on aime les ravines, c'est presque irrésistible, surtout quand on découvre en bonus , de jolis petites chutes et bassins. A cela on ajoute une remontée rive gauche de la ravine Fleurs Jaunes en amont du gué , 200m de plus que randopitons, jusqu'à un goulet d'étranglement pas vilain du tout. Plus de discret sentier vers la croix commémorative puisqu'un boulevard a été ouvert; idem si l'on pousse un peu plus loin en continuant jusqu'à l'abri ONF ,bien dégagé, et bien noté sur la carte. Des autochtones de Grand Ilet m'ont dit que des cérémonies ont lieu de plus en plus fréquemment ce qui explique les défrichements. .En un mot ou presque j'ai aimé! Paysages grandioses sur une grande partie du cirque de Salazie avec une météo très favorable , juste de petits nuages blancs pour embellir le Cimendef, la Roche Ecrite, le Piton d'Anchaing , le Gros Morne..et bien sûr le héros du jour le Piton du Grand Sable, pourtant maintenant bien chétif au milieu des Géants.

Randonnée ajoutée le : 22/11/2019