100% hors sentier au Piton Bleu

Le Piton Bleu, qui dépasse de 180 m les prairies de la Plaine des Cafres, se remarque de loin lorsque l'on randonne aux alentours de Bourg Murat. Par habitude, on sait que tous les pitons de l'île proposent un ou plusieurs sentiers plus ou moins officiels pour en atteindre le sommet. Créés par des passages de tisaneurs ou de braconniers, ils sont souvent sources de belles aventures et de découvertes végétales originales. Ce piton accolé au Piton Lepervanche, ne semble pas en proposer même si l'on remarque, ça et là, les vestiges habituels de bouteilles plastiques et boîtes de sardines vides. C'est donc en totale immersion que l'ascension s'effectue en suivant principalement les meilleurs passages entre les arbres, en évitant les obstacles ou en devinant quelques traces discrètes proches de camps de braconniers très déplaisants. La forêt qui recouvre le piton est très agréable. L'humidité de la région a favorisé l'implantation de mousses et épiphytes pour des découvertes régulières de fougères, orchidées et une concentration peu commune de cannes marronnes. La descente s'effectue à l'instinct en visant les clairières aperçues à travers les branches. Plus bas, la marche est beaucoup plus facile entre les branles verts. On rencontre même un beau sentier menant à un superbe mais vertigineux point de vue sur Grand Bassin et la vallée du Bras de Ste-Suzanne. Ne jamais partir seul sur un tel parcours et éviter de le pratiquer en cas d'inexpérience du hors sentier qui, ludique pour les uns peut devenir un cauchemar pour les autres.

La randonnée débute au Chemin Doret, au tout début du GRR2. On a sous les yeux le Piton Bleu, tout proche mais qui nécessitera deux heures d'effort pour profiter des panoramas depuis le sommet (Photo 1). Partir entre les clôtures en direction du piton en longeant les prairies (Photo 2). Au croisement, une petite échelle permet de poursuivre vers Grand Bassin en partant sur la gauche sur le Sentier Mollaret. Bifurquer à droite et cheminer sur le GRR2, toujours bien entretenu entre branles verts et bois de couleurs (Photo 3). La marche dans les jouvences humides mène rapidement vers de beaux points de vue sur La Plaine des Cafres (Photo 4). Aucun sentier ne part sur la gauche à l'assaut des flancs du Piton Bleu. Cependant un passage attire le regard près d'un tronc coupé (Photo 5). Ce n'est pas un sentier mais un passage dans la végétation, suffisant pour donner envie de pénétrer dans le sous-bois vers le Piton Lepervanche. Les goyaviers, longoses et vigne marronne n'ayant pas encore pris possession du lieu, la progression est assez facile entre les arbres (Photo 6). On traverse rapidement une première petite clairière ronde bien repérable sur la carte IGN. La montée sur le flanc du Piton Lepervanche se poursuit au milieu de superbes arbres couverts de mousse avec de rares vues sur le Piton Bleu dans les trouées de la végétation (Photo 7). Le cheminement, bien que lent, est encore un plaisir. Une deuxième clairière couverte d'herbe apparaît entre les deux pitons (Photo 8). Traverser la prairie naturelle et entamer la véritable montée au Piton Bleu. On reste dans les sous-bois moussus à chercher le meilleur passage tout en obliquant vers le sud (Photo 9). La végétation devient de plus en plus touffue et la pente s'accentue. Les mains sont même nécessaires par endroits (Photo 10). Avant même d'arriver au sommet, les points de vue se multiplient. On a sous les yeux, d'un côté le Piton des Neiges et la vallée du Bras de Ste-Suzanne (Photo 11), de l'autre la Plaine des Cafres et le Piton Tortue qu'on frôlera au retour (Photo 12). Le piton donne l'impression de posséder deux sommets. Le plus haut s'atteint rapidement en traversant les fougères. Du point le plus élevé, c'est toute la vallée du Bras de la Plaine et Grand Bassin qui apparaissent (Photo 13). Entamer la descente au milieu des fougères et d'une quantité impressionnante de cannes marronnes qui poussent ici par centaines (Photo 14). Ne pas reprendre le trajet de la montée mais obliquer à gauche et descendre sur une sorte de rein. La végétation, constituée par endroits de branles, impose de slalomer et de se baisser pour éviter les griffures (Photo 15). Pourtant, la majorité de la traversée se fait en sous-bois assez clairsemé (Photo 16). On devine dans le bas la plus importante clairière qui sert de point de repère pour mieux se diriger (Photo 17). Le petit tertre 1769, recouvert d'une végétation importante, ralentit la marche car il faut remonter un peu le versant sud pour poursuivre plus facilement (Photo 18). Le sentier frôle un camp marron puis on atteint enfin cette longue trouée également transformée en prairie naturelle pour le plaisir des chaussures recouvertes de terre (Photo 19). Débute alors une nouvelle traversée mais assez plane cette fois. Des traces de sentiers apparaissent entre les branles moussus pour une marche assez rapide (Photo 20). Par moments, le sentier est surtout le fond d'une rigole d'écoulement des eaux de pluie (Photo 21). Toute la zone est recouverte de ces branles moussus. Avec les fougères, ils semblent être les seuls à résister à l'humidité de la zone (Photo 22). L'immersion prend fin à une courte descente avec des trouées de lumière en point de mire (Photo 23). Le sentier-rigole se termine à une dernière clairière bordée d'arums (Photo 24). Avant de rejoindre le GRR2, partir à nouveau sous les branles en suivant cette fois un sentier assez bien marqué par les curieux venant au point de vue (Photo 25). Après quelques mètres on parvient au bord d'une vertigineuse falaise basaltique pour de magnifiques panoramas sur le Trou et la vallée encaissée du Bras de Ste-Suzanne (Photo 26). Viser le nord-est pour atteindre le sentier principal en traversant à nouveau des clairières assez humides par endroits (Photo 27). Une fois sur le GR, on oublie la lenteur des trois heures précédentes et le retour devient un véritable plaisir de randonneur. On frôle la borne au départ du Piton Tortue qui peut donner envie de rallonger un peu la boucle si l'on ne connaît pas cet endroit aux accents ésotériques ! On retrouve les clôtures, les troupeaux, les ajoncs d'Europe. Ne pas manquer le départ du sentier pris au départ. On marche rapidement sur un sol très fréquenté entre branles et bois de couleurs avant de retrouver le point de départ (Photo 28).

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

En roulant sur la RN3, rejoindre Bourg-Murat - Prendre le Chemin Doret, juste en face de la Maison du Volcan - Rouler tout droit jusqu'au premier virage à 90° menant au Piton Doret et à la Mare à Boue - Stationner dans le virage en face du départ du GRR2 - Partir entre les prairies et poursuivre à droite pour contourner le Piton Bleu par le sud - Bifurquer à gauche entre le Piton Bleu et le Piton Lepervanche puis rejoindre une première clairière - Poursuivre jusqu'au sommet du Piton Bleu, repartir plein nord jusqu'à de nouvelles clairières et au point de vue sur la vallée du Bras de Ste-Suzanne - Retrouver le GRR2 et revenir au point de départ en partant à droite.

Commentaires sur cette randonnée (3)

Christian L, 15/04/2024 17:24

J'avais déjà atteint le Piton Bleu depuis le GRR2 "en ligne droite" . Evidemment en hors sentier mais la forêt est tellement belle que la boucle présentée ici par JPG et Ousarsiph2 est séduisante . Donc l'ascension du Piton Bleu est à refaire.

Ousarsiph2, 11/04/2024 07:51

Randonnée complétée le 06/04/2024 en 5h30

Bonjour, boucle réalisée avec l'auteur de la fiche, dans une région propice à de sympathiques explorations. Il s'agit de hors sentier en forêt mais ponctué d'étapes régulières (vastes clairières, sommet, col entre les pitons Bleus et Lepervanche) qui permettent de s'y retrouver visuellement et sur la carte.
Des variantes sont possibles : sommet facile du piton Lepervanche (pas de vue), joli passage du côté de Grand Cap, etc

Suepairpiénu, 10/04/2024 20:06

Vous m'avez devancé !
J'avais commencé l'ascension du Piton Bleu par un autre versant. Cela m'avait conduit dans un endroit très particulier (photo) mais je n'étais pas arrivé au sommet, faute de temps.