Le tour du Piton des Trois Mares par le Plateau de Thym et le sentier des Mares

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h
Distance 5.6 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1579 - 1441 m
Dénivelé positif 230 m
Dernière mise à jour 17/03/2024

10/10 pour la forêt, 0/10 pour les panoramas

Nouvelle sortie sportive et boueuse proposée par Laurent où la vitesse est encore inférieure à 1 km/h.
ATTENTION : Cette magnifique randonnée en immersion totale dans la forêt primaire de Bélouve s'adresse en priorité aux randonneurs ayant un sens aigu de l'orientation même avec un GPS en main. Une seule chose à retenir, si l'on perd des yeux la trace, ne serait-ce que de deux mètres, on fait demi-tour et on ne poursuit qu'après l'avoir retrouvée. En cas de doute, refaire le Trou de Fer plutôt qu'attendre le PGHM qui ne viendra pas puisqu'il n'y a aucun réseau sur la totalité de la boucle.

Cette courte boucle est une immersion totale dans "l'enfer vert" de La Réunion pour suivre un sentier braco assez fréquenté. Inutile de s'y rendre si on n'a pas pratiqué le Piton Bébour, le sentier botanique de Bras Cabot ou les environs du Trou de Fer. La boue et la difficulté d'orientation font perdre un cœur à cette proposition de boucle. Quelques conseils pour les irréductibles curieux : ne pas partir seul car le manque de réseau rend impossible les échanges téléphoniques ; prévoir les vêtements adaptés à une immersion totale en forêt sur un terrain très boueux ; suivre le sentier et ne jamais s'en écarter, surtout par mégarde ; repérer, dès le départ, les signes de passages ; ne pas tenter de hors sentier pour préserver la nature exceptionnelle du lieu. Une fois le départ repéré, le plus difficile consiste à s'orienter. En cas de fausse route dans les premières centaines de mètres, il est préférable de renoncer car les difficultés vont croissant avec la distance. Outre le sens de l'orientation, il faut également un bon entraînement physique car on se baisse souvent pour passer sous les troncs lorsqu'on ne les enjambe pas. Après 4 heures de gros efforts pour accomplir les 3 premiers kilomètres, le reste de la boucle est plus aisé pour la traversée du Plateau de Thym, pour suivre 2 km du Sentier des Mares et des Bois de Couleurs ou la route de Bélouve. Les amateurs de panoramas seront déçus car la densité de la végétation bouche totalement les vues sur les sommets.

La randonnée débute à quelques mètres du minuscule parking herbeux, côté Sud. Aucune trace de passage durant deux mètres, comme si ce départ de sente devait rester invisible le plus possible (Photo 1). On est immédiatement enveloppé par cette magnifique forêt primaire ou les arbres moussus abritent des dizaines de variétés d'épiphytes (Photo 2). Ne pas se lancer sans garder à l'esprit que la trace sera très difficile à repérer. Des signes ne trompent pourtant pas. On remarque régulièrement des entailles plus ou moins discrètes sur les écorces des arbres ou arbustes, une absence de mousse là où les pieds ou les fesses se posent sur les troncs, les éternelles bouteilles et boîtes vides, des morceaux de sacs plastiques, le tout laissé par les visiteurs (Photo 3). Côté effort, se préparer à se baisser souvent pour passer sous les arches végétales, à grimper ou descendre des talus et enjamber des dizaines d'arbres couchés au sol depuis des décennies (Photo 4). Hormis ces détails, la description de la boucle est assez facile : marcher dans la forêt primaire en prenant garde à ne pas quitter le sentier et tenter de reconnaître toutes les plantes rencontrées (Photo 5). La forêt est très touffue excepté quelques courts tronçons où le regard porte à une trentaine de mètres (Photo 6). Un seul point de vue, à travers les arbres, est possible sur la face est du Piton des Neiges (Photo 7). On le retrouvera lors de la traversée du Plateau de Thym. Le sentier, toujours aussi étroit, traverse facilement plusieurs petites ravines avant de parvenir à une plus importante, affluent de la Rivière des Marsouins. Pas de sentier en rive droite escaladant le talus vertical. Il faut donc partir vers l'amont de la ravine en suivant les traces encore plus discrètes qu'en forêt ou marcher sur les galets (Photo 8). De grands bassins bordés de magnifiques tamarins s'évitent par des traces de contournement (Photo 9). La ravine, qu'il faut suivre sur exactement 600 m, traverse la belle forêt où les énormes branles moussus côtoient les tamarins des Hauts et fanjans (Photo 10). Certains passages peuvent s'avérer techniques ou glissants. Prendre son temps pour ces passages qui ralentissent une marche déjà très lente (Photo 11). Comme toutes les ravines de l'île, le fond basaltique peut être très découpé et proposer marmites, petites chutes ou bassins d'eau souvent rougie par les oxydes de fer (Photo 12). Si elle inspire peu pour la baignade, elle s'avère agréable pour laver la boue des chaussures. Après 500 m de montée, repérer une petite chute et deux grottes sur les côtés. C'est là que se poursuit la boucle. Mais avant de revenir en forêt profonde, poursuivre vers l'amont jusqu'au camp de braconniers. Ils ont choisi le meilleur emplacement pour pouvoir se reposer à plat mais aussi se baigner sous une petite cascade et son grand bassin (Photo 13). Redescendre jusqu'aux deux fanjans repérés en montant au milieu du lit de la ravine (Photo 14). C'est reparti pour la marche en forêt en escaladant tout d'abord la rive gauche au plus près de la grotte (Photo 15). C'est aussi reparti pour la chasse aux encoches ou emplacements privés de mousse sur des pentes parfois très fortes (Photo 16). On retrouve avec plaisir  arbres, épiphytes, mousse, fougères et orchidées (Photo 17). Il faut à nouveau franchir de petites ravines sans eau (Photo 18). L'une d'entre elles, plus large et plus profonde que les autres est totalement envahie de bringeliers, jouvences mais surtout vigne marronne qui peut griffer au passage (Photo 19). La pente est forte pour sortir de la vallée. En arrivant plus haut, plusieurs passages semblent se présenter. Les délaisser pour partir à angle droit vers la droite en se repérant aux écorces blessées. Quelques efforts sont encore nécessaires pour le franchissement de talus assez hauts et bien marqués sur les cartes (Photo 20). Après 4 heures de marche, le sentier descend et l'on devine plus de lumière à l'avant (Photo 21). On se retrouve sans transition sur le Plateau de Thym entouré de falaises verticales. Les branles ont remplacé la forêt. Le sol est recouvert de mousse, d'herbe et de faux thym (Erica galioides : Photo 22). Le sentier est très difficile à suivre mais il est impossible de s'égarer. On arrive ainsi à la mare pour une seconde vue sur le Piton des Neiges (Photo 23). En arrivant près de la route, on comprend pourquoi ce plateau est de moins en moins visité par les randonneurs. Partout sur les arbustes ou près des falaises, des grigris à forte connotation ésotérique peuvent rebuter les plus sensibles (Photo 24). Rejoindre la route puis le sentier des Mares et des Bois de Couleurs de l'autre côté. Délaissé par l'ONF, ce sentier est encore en assez bon état (Photo 25). Il ondule au gré du relief sur un sol pierreux mais surtout boueux. Plusieurs ravines à franchir obligent à descendre pour remonter aussitôt (Photo 26). Par beau temps ce sentier est un paradis pour les photographes (Photo 27). Outre les fougères, longoses et jouvences, on remarque une invasion de plus en plus spectaculaire du bégonia royal (Photo 28). Le premier sentier à droite mène à la route qu'il suffit de suivre sur 600 m pour retrouver le petit parking de départ.

Balises

Aucun balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre dans les Plaines par la RN3 et prendre la direction de Bélouve à la Petite Plaine - Passer le Col de Bébour puis poursuivre jusqu'à la Rivière des Marsouins - Franchir la rivière et continuer jusqu'au virage en épingle très prononcé - Stationner 500 m plus loin, sur le seul emplacement à gauche - Trouver le départ du sentier à 5 m de ce parking et effectuer la boucle se terminant au Plateau de Thym - Traverser la route, partir à gauche sur quelques mètres puis emprunter le sentier des Mares et des Bois de Couleurs jusqu'au passage au plus près de la route - Rejoindre la route puis le véhicule sur la droite.


Commentaires sur cette randonnée (4)

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Ousarsiph2, 18/08/2024 19:14
Randonnée complétée le 14/03/2024 en 6h00

Bonjour Christian,
Je pense voir où vous avez hésité. Après une forte descente, le sentier arrive face à une sorte de dépression (marquée de traits noirs dur la carte) avec moins de forêt et davantage de vigne marrone ou de bringeliers. Il faut la longer par la droite sur 20 m puis y descendre et remonter presque en face. La trace de la fiche semble la contourner (photo) alors qu'il faut y descendre. Le sentier se fait sans griffure et sans sabre, il ne traverse pas de zone se vigne marronne à défricher.



NB : ce n'est pas nous qui avons entaillé les arbres.

Christian L, 18/08/2024 17:59
Randonnée complétée le 15/08/2024 en 4h00

Opération repérage pour cette boucle classée très difficile ! Joëlle, Régine et nos trois chiens, nous partons de la charmante parenthèse enchantée du Plateau de Thym, au milieu de la vaste forêt moussue pleine d'épiphytes et d'orchidées de Bébour-Bélouve. Immersion directe dans l'Enfer vert que nous ne quitterons plus pendant environ 3 heures aller-retour. Vitesse de progression : environ 1 km à l'heure. On se baisse, on rampe, on saute, on se contorsionne, bref on crapahute. Un peu un parcours de combattant...Notre but n'est pas de faire toute la boucle présentée par randopitons, donc très difficile et surtout "paumatoire ". Juste de voir un peu la tonalité ! Première bonne surprise : ce n'est absolument pas boueux, ce qui rajoute illico un coeur à l'intérêt de cette randonnée hors- norme. Deuxième bonus : les entailles faites sur les arbres en guise de repères sont nombreuses et certaines ont même l'air assez récentes. Le jeu de pistes consiste donc à bien ouvrir l'oeil pour trouver les encoches sur les troncs d'arbres. Est-ce l'oeuvre des rares randopitonneurs qui ont créé ou expérimenté cette fiche ? Est-ce l'oeuvre de braconniers, de chasseurs de tangues...?
La progression ne ralentit pas (heureusement d'ailleurs, n'est-ce-pas !) même s'il faut rester vigilant et ne pas s'éloigner du pseudo-sentier. Nous ne le quittons pas des yeux et si, comme préconisé dans la fiche randopitons, il ne faut pas s'éloigner de la trace pour protéger l'environnement ! , Nous, c'est surtout pour ne pas nous perdre. Nous laissons également de côté notre curiosité en ne cherchant pas à reconnaître toutes les espèces végétales rencontrées, comme le suggère gentiment Jean-Paul ! Pas de temps à perdre !
Direction la belle ravine notée sur la carte IGN, à environ 1/3 seulement de la boucle autour du Piton des 3 Mares. Ca monte, ça descend, puis ça descend encore mais de plus en plus raide. Même les chiens commencent à se poser des questions. Tiens une vieille rubalise ? La seule d'ailleurs aperçue ce jour. Une petite fenêtre s'ouvre devant nous pour un furtif panorama sur le Piton des Neiges avant de se refermer de nouveau sur une jungle verte et moussue. Le Gps ose même s'affoler. 5 mètres à droite de la trace, puis 5 mètres à gauche mais au milieu, sur l'éventuelle trace, et devant nous, à peut-être 100 à 200 mètres à vol de papangue, des bringelliers, des jouvences et des murs de vigne marronne qui nous séparent inexorablement de la ravine que l'on devine tout en bas.
Cette ravine ne sera donc pas atteinte car nous n'insistons pas en préférant ne pas nous battre avec la vigne marronne et faire demi-tour. Fallait-il plonger carrément dans ce petit rempart pas très long mais plutôt raide ? Peut-être Laurent, notre "génial dénicheur" d'improbables randos, peut-il comprendre ce que j'ai voulu dire et situer où exactement notre raison et notre gps ont "perdu le Nord" (mais aussi le Sud, l'Est et l'Ouest !)
Retour à la case départ, re-traversée du mignon Plateau de Thym pour aller "jeter un coup d'oeil au départ de la boucle - si on l'avait fait dans le même sens que la fiche- " Ok, lé bon", la photo 1 du site permet de bien visualiser le point de départ lorsque nous reviendrons poursuivre l'aventure, avec la délicieuse angoisse de nous perdre ? Oui, nous reviendrons car,
"L'angoisse de se perdre agit presque comme une drogue dont on aime à retrouver les effets" -Laurent- ! (J'adore cette illustre citation que j'ai d'ailleurs déjà utilisée)

Juanitarun, 18/03/2024 06:22

J’ai effectué cette boucle avec Ousarsiph2, génial dénicheur de sentiers marron et JPG, qui les partage si efficacement. Si vous aimez les plongées en forêt primaire sur des sentiers braco engagés, vous allez adorer. Entre les epiphytes et les ravines, les petits rebords ou il faut calculer ou poser le pied, les passages aériens, vous serez transportés en forêt enchantée. Prévoyez beaucoup de temps, car vous allez invariablement chercher votre chemin. Si vous aimez les sentiers propres et balisés, ce n’est pas pour vous. Peu importe, la forêt de Belouve est magnifique, et il y a des sentiers pour tous.

Ousarsiph2, 17/03/2024 13:26
Randonnée complétée le 14/03/2024 en 6h00

Superbe petite aventure réalisée le 25 novembre dernier (nous avions alors perdu le chemin à deux reprises, tout en le decouvrant) puis le 14 mars lors de la création de la fiche : nous avons pu réaliser la boucle quasiment sans hésitation.
Il est possible de continuer à remonter la ravine au delà du point 1578 sur 150 ou 200 m en contournant quelques cassés (Photo 1).
Les mises en garde de la fiche sur l'orientation sont à prendre au serieux, la trace GPS pourra aider, mais ce sont surtout les signes et les traces du sentier sur place qui doivent guider le promeneur. L'angoisse de se perdre agit presque comme une drogue dont on aime à retrouver les effets.

Randonnée ajoutée le : 17/03/2024