De Mamode Camp aux longues dents de la Plaine des Chicots

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 7h30
Distance 19.2 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 2130 - 1200 m
Dénivelé positif 1000 m
Dernière mise à jour 04/10/2023

Visite sportive aux rhinocéros des Chicots

Nouvelle incursion dans la Plaine des Chicots pour suivre Laurent qui s'est rendu au plus près des aiguilles repérées depuis Mare à Vieille Place. Intrigué, il a voulu s'en approcher et nous a conviés à le suivre pour les admirer à notre tour tout en découvrant de nouveaux sentiers connus des chasseurs et des cerfs de Java.
Attention, la trace proposée se termine au magnifique point de vue de la Photo 14. La courte mais très sportive liaison avec les aiguilles rocheuses n'est pas représentée. En effet, Randopitons ne veut pas inciter des marcheurs peu expérimentés à tenter une aventure pouvant prendre fin dans un hélicoptère du PGHM.

D'après Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, la Plaine des Chicots qu'il traversa au début du 19ème siècle, tient son nom des ambavilles et branles brûlés par les marrons et chasseurs, ne laissant dans la plaine que "des branches charbonnées formant des petites forêts de bois mort et des accidents assez remarquables dans la verdure". Lorsqu'on se trouve à la Mare à Vieille Place ou à la toute fin du sentier venant de La Bretagne, on remarque, en bordure de rempart, des aiguilles basaltiques tachées donnant l'impression de voir de longues dents cariées. Avec de l'imagination, on devine même le profil d'un rhinocéros (Voir § ci-dessous). Cette longue sortie vers la Roche Écrite permet de s'approcher des aiguilles rocheuses sans aucune possibilité de les escalader tant elles sont difficiles d'accès, lisses et verticales. Si Bory de Saint-Vincent n'avait pas décrit la plaine, on aurait pu imaginer que ces dents étaient à l'origine de ce baptême. Une grande partie de la randonnée est un classique de la région. Elle traverse la Forêt Domaniale de la Roche Écrite où niche la dernière centaine de tuit-tuit de la planète. Elle se poursuit après le gîte sur des sentiers peu connus des marcheurs mais usés par les bottes des chasseurs de cerfs de Java. Des traces bien marquées crées par les cervidés pourraient même donner lieu à des balades tant les passages semblent y être fréquents. Quelques feuillées viennent régulièrement confirmer leur présence. La seule partie en hors sentier rejoint le rempart dominant la Rivière des Pluies et le Piton Bénoune. La marche s'y effectue à l'instinct en prenant un azimut de départ et en slalomant 250 m entre branles, ambavilles ou fougères et en le conservant jusqu'au rocher nu servant de belvédère. La visite des dents s'effectue sur les fesses le plus souvent pour s'en approcher en rampant dans le sous-bois glissant et dangereux.

La randonnée débute à l'aire de pique-nique de Mamode Camp, départ de la classique montée au gîte de la Plaine des Chicots. Emprunter l'escalier montant au kiosque ou la piste et rejoindre les cryptomerias. Un sentier tracé entre des planches a été bien élargi par les multiples raccourcis, créés par les randonneurs pressés, entre les lacets. La montée est régulière, jamais très forte. La boue est présente une grande partie de cet itinéraire mais les plus grosses flaques se passent aisément. La végétation est très variée (Photo 1). Les grands arbres sont rares mais on remarque ça et là quelques grands tamarins en plus ou moins bonne forme (Photo 2). Plus on monte et plus les calumets et tamarins imposent leur présence (Photo 3). Après 500 m de montée, on laisse à gauche le sentier vers le Pic Adam. A l'approche du gîte, une barrière en bois sur la gauche du sentier sert de repère pour trouver le sentier de raccourci menant aux installations du gîte. Quitter le GRR2 et entamer une courte montée dans les fougères et tamarins des hauts sur une trace plus étroite mais bien marquée (Photo 4). On atteint en quelques minutes le pavillon de chasse entouré de pruniers (Photo 5). On évite le gîte lui-même qu'on retrouvera au retour. A l'héliport, partir tout droit et suivre un des sentiers se dirigeant vers les Pitons Plats. Il alterne les zones couvertes de branles verts (Photo 6), les régions dénudées herbeuses ou les larges plaques de basalte telles qu'on les connaît sur le sentier de la Roche Écrite (Photo 7). Aucun balisage pour rassurer en cas de brouillard épais comme plus haut. Le sentier principal tout proche est parallèle. On entend d'ailleurs discuter les randonneurs venant de la Roche Écrite. Plus loin, un caillebotis permet de franchir une zone humide (Photo 8) avant de rencontrer le Bras Détour longé par une canalisation. Puis on rejoint le sentier officiel très facile à deviner à l'usure du sentier ou aux traces de passage (Photo 9). Marcher sans trop réfléchir sur ce sentier très large impossible à perdre des yeux tant les inscriptions et flèches guident les marcheurs (Photo 10). Repérer le sentier de La Bretagne, poursuivre jusqu'à celui de la Caverne Soldats, dépasser le deuxième sentier de la caverne et marcher encore 300 m en profitant de quelques points de vue sur la vallée de la Rivière des Pluies (Photo 11). On ne voit pas les roches dépasser à l'horizon et il vaut mieux avoir repéré leur emplacement et utiliser un GPS pour s'en approcher. Le terrain est recouvert de plaques basaltiques déjà rencontrées, de petites clairières et des traversées de branles touffus sont parfois nécessaires pour se rapprocher du rempart (Photo 12). Quelques minutes et griffures plus tard, on parvient en bordure de la vallée où une zone rocheuse plate permet de profiter du spectacle (Photo 13). L'imposante vallée de la Rivière des Pluies occupe toute la partie gauche du panorama tandis que les villages de Salazie se remarquent derrière le Piton Bénoune (Photo 14). Prendre garde, surtout si le sol est humide car on se retrouve en haut d'une falaise verticale dangereuse. La trace fournie avec cette fiche s'arrête là. Il est donc recommandé de faire demi-tour à cet endroit pour retrouver le sentier de la Roche Écrite.
Les curieux ou aventuriers désirant rejoindre les chicots se devront de longer la crête quelques mètres à l'ouest, en-dessous de l'arête à travers les branles encore plus touffus que lors de la première traversée (Photo 15). Il faut bien s'accrocher aux branches car la pente est très forte. Après de sérieux efforts d'orientation et beaucoup de contorsions, on se retrouve face à ces dents coiffées de petits arbustes (Photo 16). La crête est devenue très étroite, rocheuse et friable. La largeur ne peut accueillir qu'un marcheur. Il faut assurer ses prises pour s'approcher (Photo 17). La dernière partie rocheuse permet de voir qu'on ne peut pas rejoindre les aiguilles, trop hautes, trop verticales et surtout séparées par un impressionnant vide infranchissable (Photo 18). Il est donc à nouveau temps d'abandonner cet écart facultatif pour rejoindre le point de vue et le sentier.
Traverser à nouveau les brandes et clairières afin de se retrouver rapidement sur le sentier officiel et ses taches de peinture blanche (Photo 19). Marcher en direction du gîte par le même sentier ou en variant par la Caverne Soldats si le chrono le permet. Ne pas oublier, dans la descente, de repérer les aiguilles qu'on vient de quitter donnant cette forme caractéristique de rhinocéros se découpant à l'horizon (Photo 20). On remarque le départ du sentier de La Bretagne aux poteaux de l'ONF et à la mention de fermeture (septembre 2023). Bien que fermé, il est d'excellente qualité et la marche y est aisée (Photo 21). Il en est différemment lorsqu'on arrive dans la partie boisée envahie de longoses à 1800 m d'altitude. On devine les bois au loin mais on ne poursuit pas. Après 1000 m sur ce parcours, repérer le sentier partant sur la gauche en direction du gîte. Les amateurs poursuivront sur une centaine de mètres pour rejoindre la ravine et se rapprocher d'un bassin et sa cascade à sec (Photo 22). L'aller-retour ne prend que 5 minutes et peut donner lieu à une halte casse croûte auprès de l'eau. Une fois le sentier du gîte retrouvé, entamer une très agréable traversée dans des paysages connus surtout des chasseurs de cerfs. La photo aérienne montre bien toutes les clairières couvertes de prairies où les cervidés doivent paître paisiblement lorsqu'ils n'entendent pas de bruit (Photo 23). Hors de ces prairies, le passage est bien marqué et l'on marche sans jamais trop chercher sa voie (Photo 24). Les hésitations peuvent provenir des croisements fréquents rencontrés. Heureusement que ces sentiers ont été tracés car la végétation est assez touffue quand il n'y a pas de clairières (Photo 25). On passe entre les Pitons Plats et d'autres non nommés pour traverser des zones plus humides envahies d'arbres recouverts de barbes de Jupiter du plus bel effet (Photo 26). La fin de cet écart s'effectue sur une véritable autoroute traversant les branles verts (Photo 27). On retrouve plus loin le sentier emprunté à l'aller puis les installations entourant le gîte. Ne pas manquer une halte au gîte pour profiter d'une table, de boissons ou pour remplir les gourdes au robinet. Si aucune autre destination n'est prévue, reprendre le GRR2 en direction de Mamode Camp où l'on retrouvera les mêmes lieux traversés mais en descente cette fois (Photo 28).

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Depuis Saint-Denis, rejoindre l'hôpital de Bellepierre et monter au Brûlé puis à Mamode Camp - Emprunter le sentier menant au gîte de la Plaine des Chicots - Emprunter le raccourci pour rejoindre le gîte puis d'autres sentiers pour atteindre la Caverne Soldats - Poursuivre un peu et attaquer une traversée jusqu'au chicots avant de faire demi-tour par le même hors sentier - Repartir vers le gîte puis bifurquer sur le sentier de La Bretagne - Après 1000 mètres depuis le début du sentier, prendre à gauche et emprunter un magnifique passage peu fréquenté pour atteindre le gîte - Depuis le gîte, rejoindre Mamode Camp par le GRR2.

Le rhinocéros des Chicots

Si, vues de Mare à Vieille Place les aiguilles se remarquent sans rappeler des formes particulières, il faut peu d'imagination pour deviner un rhinocéros en terminant la montée du sentier venant de La Bretagne vers la Roche Écrite. On devine au premier coup d’œil qu'il sera difficile d'atteindre la longue corne sans danger. Il faudra donc se contenter de l'observer depuis le balcon rocheux qu'on aperçoit sur la droite. L'accès à la grande corne a été volontairement peu décrite afin de diminuer le nombre de randonneurs qui voudraient tenter cette escapade, dangereuse en raison des fortes pentes glissantes qui l'entourent.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Martial, 03/10/2023 16:52
Randonnée complétée le 19/09/2023

Merci à Laurent pour cette découverte. Ce sera un plaisir d'atteindre ces pics rocheux et d'arpenter à nouveau cette magnifique plaine des Chicots. Les vues depuis les pics sont inédites et grandioses, sur la vallée de la rivière des pluie, sur Salazie ainsi que sur l'arête du piton Plaine des Fougères et du piton Bénoune.

Randonnée ajoutée le : 02/10/2023