Du gîte des Tamarins au Piton Rouge par les pistes, retour par la Grande Ravine

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Bon
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 8h
Distance 17.3 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 2560 - 1771 m
Dénivelé positif 1050 m
Dernière mise à jour 15/05/2020

Les pompiers se doivent d'avoir un dos à toute épreuve

Cette longue boucle dans les brandes poussant sur les flancs du Grand Bénare peut être effectuée par beaucoup sous réserve d'avoir l'entraînement nécessaire à la montée de plus de 1000 m, de savoir se situer sur une carte ou de posséder un GPS et la trace fournie sur cette fiche. La piste est tellement large qu'il est impossible de la perdre. En revanche, certaines portions s'effectuent en hors sentier en longeant ou en traversant des ravines. Le cheminement est toujours aisé mais là également, le sens de l'orientation est primordial.
La partie effectuée le long de la ravine n'a rien de difficile ou de trop dangereux si on prend bien garde aux passages les plus délicats. Certains à-pics peuvent être vertigineux. Il peut être difficile de sortir d'un bassin si on y tombe par mégarde. Cette sortie ne s'effectuera jamais en solitaire ou par temps de pluie, encore moins par brouillard épais.
Les deux papis randonneurs se sont amusés comme des enfants mais cette fiche n'est pas une incitation à les imiter.

Inspirée d'une photo satellite qui montre mieux les pistes que les sentiers de la Forêt des Hauts sous le Vent, cette double boucle permet de visiter les flancs du Maïdo autrement que par les sentiers classiques vers le Piton Rouge, le Petit Bénare ou la Glacière. Construites à grands frais après les incendies de 2010 et 2011, de multiples pistes ont été aménagées sur la planèze avec la noble tâche de protéger la végétation des pentes du Grand Bénare. Hélas, la végétation envahissante comme l'acacia noir et la météo peu clémente de cette région mettent à mal chaque jour ces ouvrages. A voir les ornières de 80 cm de profondeur, les amoncellements de pierres ou les arbres bouchant le passage on a tout lieu de s'inquiéter lors des prochains incendies. Tous les incendiaires ne couchent pas en prison et une petite remise en état périodique des lieux rassurerait sur le sort des derniers tamarins ayant échappé aux précédents sinistres. Si ce n'est pas entrepris, les soldats du feu devront bien se maintenir dans leurs engins au passage de ces obstacles. Le randonneur, pouvant éviter ces écueils, trouvera toujours un passage, souvent caillouteux, pour une visite inhabituelle de ces lieux reculés et froids en hiver. Si les sentiers officiels empruntés sont bien balisés en cas de brouillard, il en est tout autrement des pistes larges et le GPS peut être recommandé après téléchargement de la trace ci-dessous.

La randonnée débute à 10 mètres du pont qui enjambe le Bras Sud de la Grande Ravine toute proche du Gîte des Tamarins. La piste herbeuse monte dès la route et ne dure que 50 mètres. Elle est aussitôt remplacée par de la terre très vite envahie d'acacias (Photo 1). La pente est forte parfois, certainement glissante par temps de pluie. Les cailloux font leur apparition et on ne les quittera plus durant les 7 heures qui suivent (Photo 2 & 3). Mais, tout randonneur ayant effectué au moins une fois la montée au Grand Bénare, sait qu'il faudra longuement supporter ces cailloux. Heureusement, les acacias disparaissent avec l'altitude et sont remplacés par les fougères et branles verts (Photo 5). La piste est souvent rectiligne et interminable. Les panoramas sur la côte sont fréquents ainsi que sur le Bras Sud de la Grande Ravine qu'on se réserve pour le dessert du retour. A 2350 mètres, juste sur la courbe de niveau de la carte IGN, débute une piste sur la droite. D'abord discrète, elle devient de plus en plus visible dans la végétation. Plus loin, c'est l'inverse ; comme la végétation se rabougrit, on ne devine la piste qu'aux cailloux tassés au bulldozer pour faciliter le passage. On effectue un petit détour pour éviter un profond cassé du Fond Simambry (Photo 6) et on poursuit vers la Ravine des Fleurs Jaunes, plein sud. La piste s'arrête d'un seul coup et on comprend pourquoi en voyant devant un canyon de près de 10 mètres de profondeur (Photo 7). Le premier hors sentier de la journée débute ici en longeant la ravine vers l'amont à l'instinct. Le cheminement est très facile puisque les branles dépassent rarement les 80 cm et de larges plaques de basalte sont totalement nues (Photo 8). Les incendies ont laissé de belles natures mortes qu'on préfèrerait voir feuillues (Photo 9). On aperçoit déjà à l'horizon le Piton Rouge (Photo 10). On arrive ainsi au sentier de la Glacière qu'on emprunte, toujours plein sud jusqu'à la piste qui part vers la gauche à 2500 m d'altitude. Le cheminement est plus agréable que sur les cailloux précédents. On franchit la Ravine des Fleurs Jaunes puis on retrouve pour 50 mètres le sentier officiel balisé de blanc, orange ou jaune. Partir encore vers la gauche sur la piste et passer des affluents de la Ravine de la Fontaine. On arrive très vite à une esplanade où se termine brusquement la piste à 20 mètres de la Ravine de la Fontaine. Comme la carte montre le sentier de la Caverne du Roi Phaonce à 90 mètres à vol d'oiseau, c'est parti pour le deuxième hors sentier de la boucle. La jonction est très rapide si on ne cherche pas à aller tout droit. Il faut suivre les mouvements naturels de la végétation, traverser la ravine, remonter sur la rive gauche et guetter des yeux les centaines de taches blanches des balises du sentier à une vingtaine de mètres. Prendre à droite sur ce classique trajet vers le Petit Bénare et passer la Grotte du Roi Phaonce (celle inscrite sur la carte), continuer pour voir une autre grotte (celle inscrite sur une pancarte), puis un emplacement ressemblant à une tombe vénérée par des randonneurs de passage (Photo 11). Seuls les historiens ou les archéologues doivent pouvoir situer la caverne du roi parmi les deux (contradictoires) rencontrées. Au prochain croisement, prendre vers la gauche et rejoindre facilement le Piton Rouge dont l'ascension ne prend que deux minutes (Photo 13). Profiter des paysages, des panoramas, des sculptures installées à l'ouest du piton (Photo 14) et revenir par le même sentier au croisement vers la Glacière (Photo 17). Marcher sur le sentier balisé jusqu'au franchissement de la Ravine Fleurs Jaunes puis emprunter la piste parallèle au sentier. On y circule mieux que sur le sentier caillouteux mais surtout on conserve le principe de marcher le plus longuement possible sur les pistes. La piste coupe un moment le sentier 120 mètres après le Fond Simambry et monte au nord s'approcher du Bras Sud de la Grande Ravine (Photo 19). Deux solutions s'offrent alors au randonneur : poursuivre sur la piste caillouteuse et rejoindre le véhicule après l'interminable descente de plus de 700 mètres ou rejoindre le Bras et se régaler des paysages uniques fournis par cette faille dans la roche ponctuée de bassins (Photo 20), chutes à sec, marmites plus ou moins grosses (Photo 21), falaises, coulées ferrugineuses (Photo 23), grottes avec le point d'orgue de ce cassé sauvage digne des films d'Indiana Jones (Photo 27 & § spécial). Le cheminement sur les roches (à condition qu'elles soient sèches) est presque toujours facile. Certains passages difficiles se contournent simplement en remontant dans la végétation ou un peu plus haut sur la rive. La découverte constante de nouveaux bassins ou beautés minérales crée une certaine dépendance et beaucoup voudront poursuivre au plus bas, quitte à rejoindre le pont proche du véhicule dans ce hors sentier d'exception. Le circuit présenté ici longe sur plus de 1000 mètres la rivière et emprunte au retour la piste utilisée au départ pour la montée caillouteuse.

Balises


Pas de balises sur les pistes

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Deux trajets possibles : Se rendre à Saint-Paul et rouler en direction du Guillaume puis du Maïdo avant de bifurquer à droite vers le Gîte des Tamarins ou se rendre aux Avirons pour rouler vers le Tévelave puis vers la Route Forestière des Tamarins – Dans les deux cas, rejoindre le Gîte des Tamarins – Se garer à 200 mètres de là, au pont qui enjambe le Bras Sud de la Grande Ravine (panneau) – Prendre la piste en face du parking – Remonter jusqu'à l'altitude de 2350 m et emprunter à droite une nouvelle piste – Marcher jusqu'à la Ravine des Fleurs Jaunes et rejoindre en hors sentier le sentier de la Glacière – Partir vers la droite mais emprunter la piste qui part deux fois vers la gauche pour se terminer à quelques mètres de la Ravine de la Fontaine – Traverser en hors sentier la ravine pour rejoindre le sentier de la Glacière – Passer les grottes et obliquer vers le Piton Rouge – Escalader le piton et revenir au sentier de la Glacière – Marcher sur le sentier officiel puis utiliser la piste jusqu'à la fin du circuit, à la RF des Tamarins.
Une option consiste à longer au plus près le Bras Sud de la Grande Ravine : à chacun de décider en fonction de l'entraînement, de la motivation et surtout de la météo.

Le film des deux JP, les papys randonneurs

Cinq minutes seulement à cause d'une météo moyenne pour avoir une idée du cheminement sur les pistes, en hors sentier ou le long du Bras Sud de la Grande Ravine.

Le clou de la sortie

Lors de la descente du Bras Sud de la Grande ravine, on arrive à un grand cassé qui semble infranchissable. On passe pourtant très bien et sans danger en rive gauche pour arriver au pied de cette immense cavité (voir jean Pierre en haut à droite, polo vert, pour avoir l'échelle de la cavité). Elle comprend un grand bassin où les marques sur la roche indiquent des niveaux exceptionnels avec des hauteurs d'eau de plus de 8 mètres ; une immense grotte de plusieurs mètres de haut sur le côté mais dangereuse pour ses éboulis ; un bosquet de tamarins des Hauts lui donnant un aspect pittoresque et une haute chute qui doit être splendide par fortes pluies. Ce sont des lieux comme celui-ci qui donnent envie de poursuivre par la rivière plutôt que par la piste. Seul regret, la qualité de l'appareil photo utilisé.

Pour éviter le Bras Sud de la Grande Ravine

Tout le monde n'aime pas les bassins et failles profondes pour découvrir des merveilles de la nature. Pour éviter cette magnifique ravine il suffit simplement de suivre la piste sur laquelle on se trouve (Trait rouge). La balade sportive dans le fond rocheux (Trait mauve) peut se poursuivre à l'infini en fonction de la météo et du temps dont on dispose. Le trait mauve rejoint le trait rouge où on décide qu'ils se rejoindront car la ravine est parallèle à la piste et la végétation est assez facile à traverser en zigzagant entre les branles verts sur des traces créées par les bovins.


Commentaires sur cette randonnée (3)

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Sophie M, 07/04/2024 17:40

Très surprise de voir que le dernier commentaire date de 2019 et qu'il est de moi ! Pourtant la DFCI est une variante originale et complètement déserte qui présente l'avantage d'être une montée régulière et progressive.
Inutile de dire que la piste a bien changé depuis les photos de la fiche... Au début, les herbes bien vertes et fournies mouillent les chaussures, on enjambe quelques troncs (photo 1), on contourne quelques bosquets d'acacias, pendant 30 minutes environ. Il y a néanmoins une mince trace assez nette (bovins? VTT? chasseurs?). Parfois la piste de plusieurs mètres en est réduite à 50 cm de large car les arbustes ont envahi l'endroit, mais ça passe toujours facilement. Des milliers de cailloux ont raviné ces dernières années et souvent ne tiennent "qu'à un fil", la progression est donc lente et énergivore. Les ornières approchent le mètre par endroits !
Les bassins du Bras sud de la Grande Ravine valent le détour. L'eau un peu brunâtre et la température n'invitent pas à la baignade mais permettent de beaux clichés, surtout quand il fait beau comme aujourd'hui. Il y a toujours quelque chose à voir "plus loin", "plus haut", "juste derrière" et on se prend au jeu.
L'autre piste (nommée "nouvelle piste" dans le descriptif) ne saute pas aux yeux et m'a semblé bien revégétalisée, j'ai donc abandonné l'idée car je n'étais pas particulièrement intéressée par ce tronçon, j'étais seule et les nuages commençaient à apparaître.
Après Piton Rouge je suis finalement redescendue par le sentier classique pour finir par la route forestière (même distance et même dénivelé), et m'éviter ainsi le risque d'une entorse dans la descente de la DFCI.
Je remonterais bien là-haut passer plus de temps dans la ravine !

Sophie M, 30/06/2019 17:04

J'ai fait une autre variante avec le même départ que la présente rando, que j'avais repéré sur une carte très agrandie.
Le départ est très facile à trouver (une barrière) ; il faisait 1° à 7 h du matin, je n'ai jamais été aussi contente de commencer par une dure montée pour me réchauffer ! Le dénivelé est généralement important, mais il n'y a jamais de marches ; au début, les acacias ont été coupés, les cailloux ont été tassés, on dirait qu'il y a eu quelques "égalisations", j'ai trouvé la progression plutôt aisée. Ce n'est que sur la fin qu'on trouve plus de cailloux instables
Je suis partie en direction du piton Rouge mais le fort vent de face, glacial, m'a découragée alors j'ai changé de plan, j'ai fait demi-tour pour aller à la glacière puis je suis montée jusqu'au sentier de bord de Mafate (on était au-dessus des nuages donc météo au top !). On traverse plusieurs ravines où il y avait une couche de glace d'un bon centimètre (mais rien sur le site de la Glacière).
Pas grand'monde dans le coin car il faisait froid malgré le soleil. Pique-nique abrité par des bosquets puis retour par le sentier Vaudeville pour faire une boucle. Il n'y a pas autant de cailloux que la piste du matin, mais la plante des pieds s'échauffe vite sur les arêtes des roches et les laves érodées et la descente est plus abrupte. En tout environ 16 km et +1100. Très bel endroit sauvage et hostile qui connaît des conditions météos parfois extrêmes, on croise peu de monde, le silence est assourdissant !! :o)

Andre, 15/09/2017 18:01
Randonnée complétée le 08/09/2017 en 8h40

Randonnée sur le même itinéraire, mais faisant une boucle à partir du gîte des Tamarins. Montée jusqu'à la Glacière. Prendre direction du Petit Benare, en passant devant la grotte du roi Phaonce, que l'on grimpe jusqu'au sommet en admirant la vue imprenable sur Cilaos, le Piton des Neiges et le Grand Benare. Retour vers le Piton Rouge et ses sculptures et redescente par le sentier des Tamarins, fort creusé par les chevaux. Et retour au gîte des Tamarins pour récupérer le voiture, par la route forestière des Tamarins sur près de 6 Km: seul ennui du parcours. Randonnée de 26,9km dans le temps total de 8h41 et avec un dénivelé + de 1263m. S'il fait beau, super balade. Nous avons eu de la chance.

Randonnée ajoutée le : 07/04/2016