Pour mieux comprendre une courbe de niveau

Le canal de Beauregard a été mis en place dans les années 1760-1770 par les esclaves sur le flanc du Morne des Cadets et du Morne Charlerie. C'est après une révolte des esclaves en 1822 qu'il portera le nom de "Canal aux Esclaves". Initialement construit pour l'alimentation des moulins, il a servi par la suite à l'irrigation et à l'alimentation en eau des villes du littoral comme Saint-Pierre ou le Carbet. Le circuit, court, est très facile en raison du dénivelé presque inexistant de moins de 10 mètres. L'exercice peut même être pédagogique pour mieux comprendre le principe des courbes de niveaux épousant le relief en restant toujours horizontales. Le cheminement s'effectue tantôt sur un étroit sentier qui longe le canal creusé dans le sol ou souvent sur le muret de 35 cm de large qui sert à délimiter le canal sur les parties en à-pic. Les personnes souffrant de vertige éviteront ce cricuit car les à-pics sont profonds et le passage étroit. Le canal domine la vallée de la Rivière du Carbet et l'on profite de magnifiques panoramas sur les pitons en rive gauche. On peut comme ici partir de Bout Bois ou de Fonds Macret depuis Fonds-St-Denis.

La randonnée débute près de la station de pompage entourée de grilles. Une barrière en bois peut être fermée en cas d'interdiction de passage par les autorités. Un panneau avertit des dangers de la sortie en attirant l'attention sur la présence de vide ou de serpents. La description de la randonnée est assez aisée puisqu'il s'agit de suivre la totalité de ce canal sans jamais avoir à chercher son passage ni à faire des efforts car le terrain est totalement plat sauf sur quelques rares ouvrages (Photo 1). On aura constamment un talus rocheux à gauche et le vide ou la forêt à droite. La marche s'effectue sur le haut du muret qui emprisonne l'eau. Très vite les premiers à-pics imposent de regarder où mettre les pieds (Photo 2). On devine le Piton La Croix qui domine Fonds-St-Denis dont on aperçoit quelques toitures en amont de la vallée de la Rivière du Carbet (Photo 3). Sur la droite, on domine les prairies et cultures de la Plassonnerie ou des habitations isolées au pied du Petit Piton (Photo 4). Comme la randonnée est courte, ne pas hésiter à stationner sur le mur pour admirer ces paysages (Photo 5). Sauf éboulis ou incident, le canal est toujours rempli mais y tomber ne doit pas être très grave (Photo 6). Lorsqu'il est vide, la randonnée perd de son charme (Photo 7). Près de 50 000 randonneurs pratiquent ce parcours chaque année. Il est donc fréquent de rencontrer des familles entières effectuant la balade. Pour se croiser, la meilleure manière consiste à enjamber le canal pour laisser passer les marcheurs (Photo 8). Parfois il n'y a pas de ravin et les croisements sont plus faciles (Photo 9). Plus on avance et plus la végétation est importante de chaque côté (Photo 10). Mais on devine tout de même les cascades tombant des falaises en face (Photo 11) ou le Petit Piton qui domine sur la droite (Photo 12). Le canal ne disparaît jamais excepté sous quelques ouvrages bétonnés d'une dizaine de mètres maximum très pratiques pour se croiser. Il faut également prendre garde à certains endroits où le muret est plus bas que le niveau du canal et que la marche s'effectue dans quelques cm d'eau. Les balisiers sont de plus en plus fréquents dans la végétation. Les grandes fleurs rouges sont énormes et il est impossible de les manquer (Photo 14). Les rencontres avec la faune sont fréquentes. On peut y apercevoir de beaux crabes de terre (ciriques) aux teints orangers et jaunes qui lèvent les pinces en l'air pour se protéger ou plongent rapidement dans le canal par peur du randonneur (Photo 15). Cela peut être aussi des bovidés paissant dans les parages (Photo 16). Les chèvres font également leur apparition par endroits. Plus loin, la végétation s'intensifie. Les oiseaux y sont nombreux et on aperçoit fréquemment des colibris cherchant le nectar dans les fleurs. On traverse de belles parties boisées où l'on rencontre de grands spécimens de fromagers, de kapokiers au tronc épineux ou de très hauts gommiers (Photo 17). Il faut dire qu'ils ne manquent jamais d'eau pour survivre (Photo 18). Les bananiers et bambous sont également présents en grande quantité. Plus on approche de Maison Rousse, plus les fleurs sont présentes. Après les balisiers, ce sont les roses de porcelaine ou les alpinias qui bordent le passage (Photo 20). On s'approche dans les fleurs au plus près du seul tunnel du parcours (Photo 21). Le canal coule dessous mais le passage pour une personne demeure ; la traversée est donc facile et ne demande pas de lumière d'appoint (Photo 22). L'endroit est de plus en plus habité et le canal longe la route de Fonds Mascret. On peut suivre la route, repartir sur la droite et emprunter le sentier qui s'éloigne un peu du canal et se rapproche de la Rivière du Carbet. La balade est agréable le long du torrent (Photo 23). La sortie se termine à l'écluse construite en travers de la petite rivière (Photo 24). Le captage marque le tout début du canal où l'eau pénètre dans un aqueduc couvert (Photo 25). Par beau temps, il est agréable de se baigner dans le déversoir de l'écluse pour se faire masser le dos. On peut attaquer le retour en suivant le même itinéraire, en légère descente cette fois. Repérer la pancarte sur la droite, installée par le pépiniériste de Fonds Mascret qui propose des fleurs à la vente (Photo 26). Le retour prend le même temps de marche que la légère montée de l'aller (Photo 28).

Profil

Carte

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre au Carbet en direction de Saint-Pierre - Passer la Rivière du Carbet et quitter le RN2 en passant par Fond Savane - Poursuivre sur un bon kilomètre sur la D62 et tourner à droite après le Fromager en direction de Bout Bois - Rouler jusqu'au village et emprunter le Chemin du Canal des Esclaves - Poursuivre vers la station de pompage et stationner - Longer le canal sur toute sa longueur et faire demi tour par le même itinéraire pour retrouver le véhicule.

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