Une escapade en Forêt de Bébour vers le Bras Chansons à partir de la RF22

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Faible
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 6h
Distance 6.7 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1610 - 1410 m
Dénivelé positif 300 m
Dernière mise à jour 08/04/2025

Immersion au pays des chasseurs de tangues

Laurent a reconnu un parcours jusqu'au Bras Chansons. Nous l'avons accompagné pour prolonger l'exploration en direction de la Rivière des Marsouins. A retenter plus tard pour créer une boucle. Les 4 équipes de chasseurs de tangues croisés ce jour-là avec leurs 20 chiens, dans une zone qu'ils connaissent parfaitement, ont été ébahis de nous avoir trouvés dans ce coin où s'égarer peut prendre moins de 3 minutes !

Cette randonnée pour aventuriers confirmés et motivés comporte de grandes similitudes avec l'incursion en forêt pour rejoindre le Piton Bébour. On y retrouve, du début jusqu'à la fin, les écorces entamées de violents coups de machettes pour laisser les repères indispensables qui évitent de s'égarer. La forêt est tout aussi magnifique avec les arbres souvent centenaires qui ponctuent le trajet de haltes admiratives mais imposent de souvent se baisser avec un sac à dos qui se remplit petit à petit de mousses, feuilles mortes et terre humide. Les rares inconditionnels qui tenteront cette sortie éviteront les vêtements neufs ou de couleur claire ! Après une première partie en direction du Piton des Neiges sur une large piste puis sur un sentier envahi de racines, la bifurcation est assez facile à deviner sur la droite. Une fois sur le sentier créé par les passages réguliers des chasseurs, cueilleurs ou ramasseurs de plantes, il ne faut pas trop se presser. Le sentier, qui semble rectiligne lorsqu'on regarde la carte, est en réalité constitué de dizaines de très courts contournements de fourrés, arbres et touffes de vigne marronne. La trace GPS fournie ici doit servir de fil d'Ariane mais ne doit pas être suivie à la lettre. La recherche des coches sur les arbres est beaucoup plus salutaire. La forêt n'est jamais plane. Elle est entrecoupée de dizaines de petites ravines, la plupart du temps à sec, qui grossissent le Bras Chansons ou la Rivière des Marsouins. Ces montées et descentes successives sont très vite fatigantes d'où l'importance d'avoir un bon entraînement. La trace indique notre expédition mais il est conseillé, pour débuter, de ne rejoindre que le Bras Chansons, voire le gros tamarin impressionnant à 1600 m d'altitude pour les plus curieux. Une boucle est à l'étude. A suivre dans les mois qui viennent.

La randonnée jusqu'au Bras Chansons débute à la fin de la Route Forestière 22 de Duvernay bordée d'exploitations de cryptomerias qui peuvent encombrer la route par des grumes ou de la terre. Quitter le parking situé à la fin de la route et entamer la montée en direction du Piton des Neiges par une large piste  (Photo 1). Après une série de virages où la marche est très aisée en raison de la pente faible et de la largeur du chemin, prendre à gauche le sentier officiel traversant les jouvences qui recouvrent le sol dans la belle forêt de cryptomerias (Photo 2). Lorsque les cryptomerias disparaissent, ils sont remplacés par la belle forêt primaire de Bébour. Aucun regret quant au paysage. La forêt et ses fougères sont largement plus agréables à l'œil, même si le sentier est un peu envahi de racines et de pierres (Photo 3). On rencontre de magnifiques arbres centenaires, tortueux et difficiles à reconnaître à la couche d'épiphytes qui les recouvrent. Les bois maigres sont toujours les plus tortueux (Photo 4). Le sentier, tortueux et accidenté ne pose aucune difficulté malgré les hautes marches et une échelle à franchir facilement (Photo 5). Quelques minutes après l'échelle, le sentier oblique à angle droit vers le Kerveguen. Juste avant ce changement de direction, 5 m après une arche végétale, guetter sur la droite quelques troncs marqués sur l'écorce (Photo 6). Les chasseurs sont sans pitié pour ces arbres qui résistent cependant. Il y en aura bien d'autres tout au long de la sortie (Photo 7). Le sentier est mieux marqué qu'au croisement. Il se suit facilement et les encoches ne sont pas encore indispensables. Le sol n'est jamais plat. Il faudra, durant plus de 3 heures, effectuer montées courtes et descentes glissantes afin de franchir plusieurs ravines (Photo 8). Les petits affluents du Bras Chansons descendant en direction du Piton Bébour ne sont jamais impressionnants et se franchissent directement sans avoir à marcher dans le lit (Photo 9). Certains comportent de beaux cassés ou d'imposants bassins à sec obligeant à marcher dans le fond si l'on désire s'en approcher (Photo 10). Entre les ravines, la trace est toujours visible entre gros fanjans et bois de couleurs de toutes tailles (Photo 11). Parfois, lorsque le sol est moins piétiné, rechercher les traces sur les troncs avant de poursuivre (Photo 12). Ne jamais poursuivre en cas de doute et revenir à la dernière encoche pour reprendre ses marques. Quand le cheminement est facile, admirer au passage la nature très généreuse dans ces coins reculés. Même s'ils sont souvent difficiles à identifier, les troncs à eux seuls méritent des haltes pour la photo (Photo 13). Les fanjans ne sont pas en reste avec des bosquets de troncs centenaires assez fréquents (Photo 14). La taille des arbres empêche tout point de vue. Mais, parfois, on peut apercevoir quelques sommets comme le Mazerin du côté de Bélouve (Photo 15). En prenant son temps, difficile de se perdre malgré la forêt primaire assez dense (Photo 16). On arrête très vite de compter les ravines et surtout les pentes pour y arriver et s'en échapper (Photo 17). Les premiers tamaris apparaissent. Certains ont subi de plein fouet de gros coups de vent mais restent vivants. Ils ont été tordus dans tous les sens mais résistent (Photo 18). Lorsqu'ils sont couchés au sol, le seul passage est le plus souvent en-dessous. Il faut ramper, couché au sol et malgré cela le sac reste coincé (Photo 19). Même par temps sec on reviendra crotté des pieds à la tête et il est bon d'avoir prévu un sac poubelle pour y mettre les vêtements au retour afin de préserver le coffre de la voiture ! Après des dizaines de pentes, de racines, de passages sous les troncs et de recherches de balises sur les écorces, on parvient au Bras Chansons. Une forte pente permet de rejoindre le lit encombré de rochers (Photo 20). Ne pas hésiter à remonter le lit rocheux vers l'amont (Photo 21). En quelques minutes, on parvient à un cassé où une cascade, ce jour-là à sec, a rempli un bassin lors des épisodes pluvieux (Photo 22). La visite doit être agréable après les pluies pour y voir la cascade. On remarque une petite grotte sur la falaise qui se rejoint en quelques marches naturelles (Photo 23). L'endroit qui peut abriter durant la pluie permet difficilement d'y rester pour la nuit (Photo 24). Pour une randonnée en immersion totale de 4 h en forêt de Bébour il est alors possible de rentrer en retrouvant et empruntant le même sentier. Sortie aventure après le Bras Chansons. Les curieux, habitués ou courageux, pourront poursuivre en direction de la Rivière des Marsouins. Protégée par de nombreux cassés, il est impossible de s'en approcher sans de grands détours de plus en plus difficiles à repérer en raison de l'espacement des marques sur les arbres. Le trajet traverse de magnifiques zones couvertes d'avounes dans les branles moussus. Rester sur les traces pour ne pas piétiner les sphaignes (Photo 25). Pas de changements avec les deux premières heures dans un paysage toujours identique mais comportant de plus en plus de touffes de vigne marronne. Les points de vue sont toujours aussi rares mais on peut cette fois profiter du Piton de la Plaine des Cafres (Photo 26). Marcher au moins jusqu'au grand tamarin aussi tordu que ses congénères, mais au tronc monstrueux très caractéristique (Photo 27). La poursuite vers la rivière nécessitera encore des rampements qui finiront de remplir le sac à dos de déchets végétaux (Photo 28). A moins de trouver un sentier à gauche remontant vers le Piton des Neiges, comme suggéré par un chasseur de tangues ou à droite vers la route de Bélouve, il est préférable de revenir au point de départ. Même en aller-retour, cette sortie laissera des souvenirs à ceux qui la tenteront

Balises

Ecorces entaillées

Profil

Plan de l'itinéraire

500 m
2000 ft
Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre à la Plaine des Palmistes et prendre la direction de Bélouve - Après le Col de Bébour, bifurquer à gauche sur la Route Forestière n°22 de Duvernay et stationner à la fin de la route - Marcher vers le Piton des Neiges - Au moment où le sentier effectue un grand virage vers l'ouest, chercher sur la droite les arbres marqués de coups de sabre, pénétrer alors dans la forêt et suivre la trace jusqu'au Bras Chansons - Faire demi-tour par le même itinéraire après avoir visité la cascade.
Les marcheurs aventureux poursuivront sur la trace vers la Rivière des Marsouins puis feront demi-tour avant de s'égarer.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Ousarsiph2, 10/04/2025 15:37
Randonnée complétée le 05/04/2025 en 6h00

Bonjour
Belle sortie réalisée lors de la création de cette fiche. En observant la trace qui pénètre insolemment au cœur de la vaste forêt de Bébour, il est difficile de croire que nous y avons croisé bien plus de monde que sur certains sentiers mieux référencés !
Nous rêvions d'une boucle, mais nous ne baissons pas les bras : il faudra étudier une jonction en remontant la rivière des Marsouins ou en trouvant un passage par la forêt depuis le sentier de la Rivière.
En attendant, je pense en effet qu'un aller-retour au Bras Chansons (cassé de la photo 23) ou au gros tamarin de la photo 27 constitue déjà une sympathique expédition, moins difficile que l'aller-retour complet.

Randonnée ajoutée le : 08/04/2025