34 - Du Verdier à Héric par le Ravin des Charbonniers et le Roc du Caroux

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 7h
Distance 9.8 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1034 - 192 m
Dénivelé positif 900 m
Dernière mise à jour 10/11/2023

A ne pas tenter sans un entraînement très sérieux

Le Massif de l'Espinousse et du Caroux (prononcer carouxe, voire Carouxeu dans la région !), inclus dans le périmètre du Parc Régional du Haut-Languedoc, représentent les derniers contreforts du Massif Central. Situés au nord du département de l'Hérault, ils atteignent respectivement 1124 et 1091 m. D’innombrables itinéraires de randonnée parcourent les sommets dont l'impressionnant GR7. Des sentiers familiaux partant de Douch, au nord, comportent peu de difficultés et permettent, tôt le matin ou avant le crépuscule d'apercevoir les mouflons de Corse  introduits dans le massif et qui s'y reproduisent allègrement. En journée, ils sont cachés dans la végétation ; ils s'observent plus difficilement car l'écho des voix des randonneurs porte loin et oblige ces moutons sauvages à se camoufler. En marchant silencieusement, on les découvre tout de même sur quelques rochers où ils guettent le moindre mouvement du marcheur avant de s'enfuir. La boucle proposée ici en direction du Roc du Caroux (1034 m) débute facilement par les Gorges d'Héric. Elle se corse par la légendaire montée du Ravin des Charbonniers comportant des portions abruptes où chaines et cordes permettent la semi-escalade qui demeure cependant de la randonnée. Avec un bon entraînement, il est possible de redescendre par des sentiers tout aussi difficiles du Rieutord, des Hirondelles, des Triangles ou des Aiguilles. Le retour proposé ici rejoint le hameau d'Héric, presque abandonné, par une descente de plus de 500 m, abrupte, instable à travers les grand arbres du Ravin des Hêtres. Aucun lacet ne vient ralentir la descente où les yeux cherchent constamment les points rouges peints sur l'écorce des hêtres. Une fois la visite terminée des maisons à l'abandon, le retour est une balade très fréquentée longeant le Ruisseau du Soumal puis d'Héric à la recherche de belles cascades.

La randonnée débute au parking dédié aux visiteurs de la région, au tout début de la route des Gorges d'Héric fermée par une barrière. Quitter le parking en profitant des panneaux explicatifs sur le Massif du Caroux. Dès les premiers pas sur la petite route on est frappé par la beauté des paysages, très montagneux et rocheux pour la région (Photo 1). La pente est faible et la marche très facile. On laisse sur la droite la Passerelle des Soupirs, début de nombreux autres circuits dans la zone. La route est située en rive droite jusqu'au Pont Rochers Marres. Puis la balade se poursuit en rive gauche avec de belles vues sur le Ruisseau d'Héric (Photo 2). La très étroite route réglementée longe au plus près le ruisseau ou ne s'en éloigne jamais de plus de 20 m (Photo 3). Profiter de cette promenade pour étudier la flore de la région ou repérer ce que la nature peut créer comme œuvre aléatoire (Photo 4). Le bruit de l'eau est constant, de nombreuses cascades viennent ponctuer la descente de 800 m sur 4 km jusqu'à l'Orb (Photo 5). Celle du Gouffre du Cerisier est l'une des plus belles et peut donner lieu à de bonnes baignades en fin de boucle (Vignette 2). Tout près, le pont éponyme marque la fin de la balade. Juste avant l'ouvrage, une placette, un panneau et une très discrète pancarte marquent le début de la montée vers le Roc du Caroux (Photo 6). Lire les recommandations avant de se lancer car le circuit est un des plus difficiles de la région. Il est exigeant, demande un bon entraînement et une absence de vertige. Il est encore temps de renoncer et filer en direction du hameau 3 km plus haut. C'est parti pour une ascension de 800 m sans portions plates de plus de 10 m pour reposer les jambes. Le début s'effectue sur de vastes pierriers parfois instables où les hautes marches se multiplient (Photo 7). Le sentier est parfois bien marqué s'il y a de la terre au sol (Photo 8). Ailleurs, les roches nombreuses, le tapis de feuilles ou l'écartement des balises jaunes impose de chercher le passage du regard ou de se fier aux nombreux cairns érigés le long de la trace (Photo 9). La montée est sportive mais pas insurmontable jusqu'à la petite ravine bordée de falaises verticales. Repérer les tâches jaunes invitant à se lancer à l'assaut du bloc en rive droite. Les mains, peu sollicitées jusque là, vont s'avérer indispensables sur la roche à 75° (Photo 10). Sur la droite, on devine les équipes d'alpinistes rejoignant le Col du Curé par une face encore plus difficile qui dépasse largement le confort de la randonnée (Photo 11). Les mains sont devenues indispensables à la progression pour franchir des obstacles presque verticaux (Photo 12). La montée, parfois impressionnante, se franchit donc à quatre pattes ou à l'aide de longues chaînes faciles à agripper (Photo 13). Les fines cordes, tout aussi nombreuses, comportent peu de nœuds et demandent de grands écarts des bras qui fatiguent rapidement le haut du corps (Photo 14). Un passage, court mais abrupt, comportant peu de prises pour les pieds, sollicite presque entièrement les bras pour se hisser sur les rochers (Photo 16). Plus haut, les cordes et chaînes disparaissent mais non les difficultés représentées par un étroit goulet rempli de pierres glissant facilement sous le pied (Photo 17). C'est encore l'occasion d'observer la nature qui a produit des chênes verts centenaires vivant dans des conditions extrêmes. Les alisiers (Scandosorbus intermedia), couverts de fruits à l'automne et de fleurs blanches au printemps sont de plus en plus nombreux à l'approche du sommet (Photo 18). Le sentier arrête soudainement de monter pour suivre la courbe de niveau à travers les grandes plaques de schiste. Poursuivre en partant vers la gauche pour rejoindre le Roc du Caroux après une dernière montée facile à suivre sur des sentiers bien marqués. Un cairn se trouve au sommet, battu par les vents forts. (Photo 20). On aperçoit le Mont Caroux vers le Nord-est en bénéficiant de magnifiques panoramas sur toute la région en direction de la Méditerranée (Photo 21). Trouver, parmi les six départs possibles depuis le Roc du Caroux, celui menant au Ravin des Hêtres. Si les hêtres sont faciles à remarquer, il en est tout autrement du sentier. Il est balisé de rouge et marqué de nombreux cairns qui se remarquent de loin dans le sous-bois des vénérables hêtres (Photo 22). Si on les perd de vue, il n'y a qu'à poursuivre dans le ravin en marchant le plus droit possible puisqu'aucun lacet n'a été tracé dans la pente. Si la marche s'effectue en silence, il est possible de se rapprocher des zones rocheuses sur la droite et d'y surprendre quelques mouflons encore plus curieux que les randonneurs (Photo 23). En bougeant le moins possible et sans parler, il est facile de rester 10 minutes à les observer. Poursuivre sur la forte pente entre les grands arbres en prenant garde à chaque instant de ne pas glisser tout en cherchant les points rouges du regard (Photo 24). A mi-parcours, après avoir traversé un petit ruisseau de manière parfois acrobatique, on se retrouve en zone plus dénudée pour commencer à apercevoir la vallée et le petit hameau d'Héric (Photo 25). Les hêtres sont petit à petit remplacés par les châtaigniers dont les fruits font le bonheur des sangliers. La pente est toujours aussi forte et glissante en raison de l'importante couche de feuilles mortes (Photo 26). Après avoir rejoint puis franchi le Ruisseau du Soumal, on parvient à Héric. Hormis une maisonnette encore habitée, les vieilles maisons sont fermées ou en ruine (Photo 27). Les randonneurs affluent par dizaines en fin de semaine pour y effectuer un pèlerinage et apprécier la sobre architecture cévenole des habitations constituées de blocs alternés de gneiss et de schistes. Flâner dans les ruelles étroites à la recherche de vestiges originaux (Photo 28). Entamer ensuite les cinq km de descente douce vers Verdier-Haut en se reposant des deux derniers tronçons beaucoup plus sportifs. On domine de très haut le Ruisseau du Soumal avant de rejoindre le Ruisseau d'Héric après deux lacets de la route étroite. On retrouve le Pont du Gouffre du Cerisier. A la fin, si la fatigue ne se fait pas trop sentir, descendre à la Passerelle des Soupirs et repérer pour une prochaine fois les deux nouveaux sentiers remontant vers l'Arête La Coste ou le Sentier des Gardes.

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Dans l'Hérault, emprunter la D908 entre Saint-Pons-de-Thomières et Lamalou-les-Bains - Quitter la route à la Trivalle et monter au Verdier-Haut - Stationner sur le parking des Gorges d'Héric - Marcher 2 km en direction du Hameau d'Héric - Juste avant le pont du Gouffre du Cerisier, bifurquer à droite puis emprunter la rude pente de la Piste des Charbonniers jusqu'au sommet du Roc du Caroux - Poursuivre plein nord et emprunter la Piste du Ravin des Hêtres pour terminer la descente jusqu'au hameau d'Héric - Visiter le lieu et revenir au point de départ en suivant la petite route jusqu'à Verdier-Haut.

LE FILM DE LA SORTIE

CLIC ICI POUR VOIR LE FILM
Le film de 6 minutes résume la totalité de la boucle en insistant sur les parties les plus ardues ou vertigineuses afin de décourager les volontaires n'ayant pas l'entraînement pour ce genre de sorties. A noter que Cyril a le genou et le poignet mal-en-point mais a tout de même réussi, parfois au prix de violents efforts, à terminer cette courte boucle intense. La rencontre, à deux reprises, avec les mouflons a produit, sans doute, les endorphines nécessaires pour calmer les douleurs !


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Randonnée ajoutée le : 10/11/2023