De l'Eden au Grand Rein par La Ligne des Bambous

Difficulté
Difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 4h
Distance 4.6 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 1012 - 747 m
Dénivelé positif 300 m
Dernière mise à jour 28/03/2024

Une ligne devenue forêt de bambous

Toutes les forêts de l'île sont parcourues de dizaines de sentes, créées par les braconniers ou les forestiers. Il faut tenter de les repérer en cherchant des traces perpendiculaires aux sentiers. Cette sente, repérée entre deux minuscules ravines, permet de visiter une importante superficie de bambous dépassant celle, déjà impressionnante, de la région des Hauts du Brûlé le long du sentier Laverdure. Ils poussent si dru que même les goyaviers n'arrivent pas à les déloger, sans doute par manque de lumière. Le sentier qui traverse cette grande bambouseraie est encore facile à suivre malgré les bâtons cassants qui l'encombrent. Il reste heureusement les grands branles moussus qui colonisent les bords de remparts à partir de 800 m. Les beaux spécimens de bois de couleurs sont rares mais la forêt reste toujours très belle, proposant à chaque pas une nouvelle curiosité de la nature. Cette montée du Grand Rein prend fin ici à la première ravine rencontrée car le sentier devient plus difficile à suivre. Nous avons effectué une boucle afin de traverser en totalité la forêt de bambous jusqu'au départ du Sentier de La Caroline. Moins empruntée par les braconniers, la trace est très envahie de tiges tombées au sol et se perd parfois des yeux. L'itinéraire de la Photo 28 peut donner des idées aux aventuriers courageux ayant un bon sens de l'orientation.

La randonnée débute au premier parking de l’Éden, proche d'un petit kiosque. Le sentier traversant la Forêt des Lianes en direction du Trou de Fer débute à une dizaine de mètres. Cette ancienne piste est envahie de plus en plus et seule une trace étroite demeure (Photo 1). Le reste de ce magnifique parcours est abandonné par l'ONF. Après 300 m, garder les yeux sur la gauche pour repérer le sentier discret qui peut se confondre avec deux rigoles à quelques mètres. Pénétrer dans le sous-bois par une courte montée glissante (Photo 2). Contrairement au point de départ, le sentier devient très évident à suivre même s'il est rarement large. Durant toute la montée, il restera visible, ne demandant que de rares questionnements pour rester sur la trace (Photo 3). Malgré le terrain glissant, la montée s'effectue rapidement sur une bonne pente (Photo 4). Le cheminement traverse une forêt variée déjà moussue sur un sentier toujours correct (Photo 5). Après 100 m de montée, les points de vue sur le Morne des Lianes sont souvent cachés par les branches (Photo 6). Les derniers mètres sont assez pentus mais les mains trouvent toujours un tronc pour se maintenir (Photo 7). Une ultime montée glissante amène à La Ligne des Bambous où les touffes sont déjà très nombreuses (Photo 8). Prendre à droite et poursuivre sur le sentier un peu caché par les bambous tombés au sol (Photo 9). Le dernier cyclone a un peu malmené les touffes. Les mains suffisent pour écarter les tiges penchées (Photo 10). 15 minutes plus tard, les bambous sont toujours là, bordés de plus en plus de fougères et de pailles sabre du côté de La Rivière des Roches (Photo 11). Toujours aucune difficulté pour suivre la trace, ce qui laisse présager une belle sortie à peine aventureuse (Photo 12). Les sous-bois moussus sont de plus en plus présents, principalement constitués de gros branles tortueux (Photo 13). A l'approche du Grand Rein, on semble s'être enfin débarrassé des bambous pour retrouver la classique avoune Association végétale des climats humides de La Réunion se développant au-dessus d'elle-même en couches successives, les nouvelles couches recouvrant les plus anciennes. de La Réunion. Comme toujours sur ce type de végétation, il faut faire attention où poser les pieds car on a vite fait de passer une jambe entière dans les trous formés dans l'avoune. Les épiphytes se multiplient et on rencontre de plus en plus d'orchidées, fougères et ananas marrons. L'enchevêtrement des branches impose parfois de se baisser sans jamais ramper vraiment (Photo 14). La pente est régulière, jamais forte (Photo 15). Bien regarder où mettre les pieds quand l'épaisseur de l'avoune est importante (Photo 16). Les panoramas sont toujours aussi rares même sur le haut de la crête du Grand Rein. On aperçoit parfois des cascades du Bras des Lianes sur la droite ou la vallée du Bras Pauline, très encombrée par la forêt sur la gauche (Photo 17). Les pimpins se multiplient, souvent couverts de mousse, avec quelques fruits hérissés (Photo 18). Le sentier atteint le Grand Rein. La large vallée de La Rivière des Roches et de ses affluents permet également d'y apercevoir bassins et cascades (Photo 19). Le sentier est toujours aussi facile à suivre. Des efforts sont nécessaires pour enjamber les troncs couchés au sol, créant des occasions de chutes (Photo 20). Quelques portions se font à plat au milieu de la végétation (Photo 22). Par beau temps, c'est un plaisir de traverser cette forêt pour y prendre de beaux clichés de nature (Photos 23 et 24). Le sentier se met soudain à descendre assez fortement, créant de nouvelles occasions de chutes. On parvient à une petite ravine très bien venue pour laver mains et chaussures (Photo 25). Il faut marcher dans la ravine pour trouver des suites de sentier qui transforment alors cette sortie en aventure. Faire demi-tour par le même sentier en profitant de nouveaux panoramas en direction de la vallée de La Rivière des Roches (Photo 26). Avec la fatigue de ces deux heures à n'effectuer que 2 km, les passages d'avoune sont rendus plus délicats pour éviter les trous entre les mousses et racines (Photo 27). Quitter le Grand Rein, pénétrer à nouveau sur le plateau occupé par les bambous et marcher jusqu'au sentier venant de l’Éden emprunté trois heures auparavant (Photo 28). Sur la petite carte, le trait vert le long de La Ligne des Bambous indique notre parcours TRÈS sportif pour rejoindre la route de l’Éden ; nous le déconseillons puisque même les braconniers n'y passent plus !

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

Se rendre à Saint-André puis à la Rivière du Mât - Partir vers Bras Panon, bifurquer vers Vincendo et Bellevue en suivant toujours les panneaux Éden et Cascade du Chien - Après plusieurs croisements et autant de panneaux, dépasser la cascade puis stationner au premier kiosque de l’Éden, au début du sentier de La Plaine des Lianes - Emprunter ce sentier sur 300 m et repérer celui remontant le talus sur la gauche - Le suivre jusqu'à La Ligne des Bambous - Partir à droite, toujours dans les bambous - Continuer le long du Grand Rein dans les bois de couleurs et branles moussus jusqu'à la première ravine - Faire demi-tour par le même itinéraire jusqu'au parking de l’Éden.

La Ligne des Bambous

Les cryptomerias utilisés au siècle dernier sur l'île pour délimiter les parcelles domaniales ont grandi et se voient bien depuis le satellite. Ils ne se sont que rarement reproduits, gardant leur implantation rectiligne. A la même époque, des bambous ont été également plantés et cette image aérienne datant des années 50 montre très bien les dizaines de touffes de bambous alignées là par les forestiers de l'époque. 70 ans plus tard, ces plantes à la floraison rare et sans fruits, se reproduisent rapidement grâce à leurs rhizomes traçants et à l'humidité du sol. L'image couleur montre les touffes qui sont moins alignées qu'à l'époque. Dans les années 50, la zone de l’Éden était couverte de champs de thé largement oubliés et recouverts de toutes les invasives.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Ousarsiph2, 28/03/2024 18:55
Randonnée complétée le 23/03/2024 en 7h00

Intéressante sortie, réalisée lors de la création de la fiche, à parcourir si possible par beau temps , ce qui n'est pas toujours évident dans cette région de l'île. Les points de vue tantôt cotes plaine des Lianes, tantôt côte rivière des Roches sont inédits. Si le sentier est effectivement facile à suivre, il peut quand même s'avérer parfois un peu éprouvant.

Randonnée ajoutée le : 28/03/2024